L'HYper PRésent Appliqué à la Musique (et autres trucs...)

31.10.08

Esser


Deux singles et une bonne gueule suffisent parfois pour s'enthousiasmer. Souvent pour rien, certes. C'est mon cas ici avec Esser et ses morceaux Headlock et I Love You, me rappelant alternativement Riton et ses bricolages electro-pop et le sens mélodique de Jim Noir. Une musique bricolée à partir de petits bouts de rien, à la manière d'un Mc Gyver au top de sa forme capable de fabriquer un lance missile avec un lacet du scotch et un escargot. Le tout formant une ensemble cohérent, dansant et efficace. A suivre de près donc...

Bloc Party - Intimacy

Le précédent Week end In The City m'avait laissé sur ma faim. Le single Flux qui sortit depuis me désespérant au plus haut point sur la tournure que prenait la carrière des Bloc Party. C'est avec une oreille prudente que je m'aventure sur leur nouveau bébé, Intimacy.

Une écoute suffira pour lever les doutes et au passage me défoncer les tympans. Loin des plans un peu trop "rock fm" entendus sur l'album précédent, Kele Okereke innove encore en prenant un sentier déjà emprunté par Radiohead après OK Computer. Bref, des machines surtout, des guitares un peu.

Le single, Mercury, ne laisse pas de place aux guitares. Grosse rythmique, samples, voix déformée. On est bien loin du classique Banquet mais la fureur et l'énergie punk de Silent Alarm semble retrouvée. Preuve en est, le morceau d'ouverture dément, Ares, vous scotchant avec une rythmique rappelant les Chemical Brothers et un riff tout en déformation. Halo, Trojan Horse ou One Month Off viennent rappeler que le rock à guitares reste cependant leur meilleure arme. Zepherus semble tout droit sorti d'Amnesciac de Radiohead et Ion Square et sa superbe montée finale vient conclure ce qui sera pour moi un des albums de l'année.

25.9.08

Black Lips @ la Boule Noire

Dès fois, je me dis que je dois être maudit, avoir le mauvais oeil, la schkoumoune, ou un truc dans le genre.
Exemple : hier soir, retardant volontairement mon arrivée à la Boule Noire d'une bonne heure afin d'éviter les pénibles Cheveu, voilà qu'à peine rentré dans la salle, ceux-ci arrivent sur scène :
- prétextant que les gens étaient en retard
- prévenant qu'ils n'avaient pas fait de balance
- expliquant qu'ils allaient tenter des chansons "pas encore très carrées"

Cheveu à la Boule Noire
Cheveu : un joli tee shirt et puis s'en va
Or, Cheveu, leur bordel musical transposé dans un appartement, ferait en temps normal, partir en courant le vieux duo flétri de "C'est du propre". Alors sans balance, et "pas très carré", je vous laisse imaginer le machin. On ne peut pas leur enlever ni leur envie ni leur implication, mais si on pouvait leur enlever leurs instruments par contre...

Mark Sultan à la Boule Noire
Mark Sultan, inspiré
La salle se remplit petit à petit, Mark Sultan attisant visiblement plus la curiosité que Cheveu. Cet étonnant bonhomme prend alors place derrière une mini batterie tout en tenant une guitare et se fixant un micro devant le nez. Une sorte de Remi Bricka version Garage-Rock commence alors un enchainement de chansons aussi courtes que furieuses. Bientôt rejoint par deux acolytes (seconde guitare + basse) et toujours sans prendre de pause entre les morceaux, le trio continue dans cette voie (de garage, ah ah). Un peu lassant sur la durée, mais parfois jouissif. Un bon tremplin pour la suite de la soirée.

The Black Lips à la Boule Noire
Black Lips aux couleurs de l'Ajax
J'avais été complètement pris dans l'ambiance électrique-bordélique de leur dernier passage à la maroquinerie, et m'attendais ainsi à retrouver les mêmes sensations. Les ingrédients étant identiques au cheveu près...tout était réuni pour se retrouver une heure plus tard transpirant mais souriant.

Le concert fut bon. Très bon même par moment (belle communion sur l'imparable Bad Kids). Les nouveaux titres prometteurs (un premier très proche d'un vieux Hives, un second reprenant à une note près l'intro de There She Goes des La's). L'ambiance survoltée, bouillante. Mais parfois un peu réchauffée lors de stage invasion forcées et ponctuées d'un vol de micro (provoquant un mini arrêt du concert), de bousculade d'un des musiciens. Visiblement un peu énervés (lassés?) par ce passage, la fin sera bâclée et bouclée en moins de deux. Un rappel instrumental plus tard, les "stage envahissors" fièrement munis d'une set list piétinée ou d'une baguette s'empresseront vers la sortie pour raconter l'exploit par sms plutôt que de s'égosiller à tenter de faire revenir les Black Lips...qui ne reviendront pas (sauf pour chercher leur bière oubliée sur un ampli, ou pour discuter par la suite dans la salle). N'ayant pas eu droit à Lean, la musique de fond de salle n'était pas revenue avant un bon moment, j'y ai pourtant cru...y ai perdu ma voix...pour rien donc.

The Black Lips à la Boule Noire
Oui, nous aussi on voulait partir pendant Cheveu...
Un sentiment assez mitigé en sortie de salle. Une bonne découverte en première partie (Mark Sultan hein), un bon concert des Black Lips dans leur plus pur style (fini la bite à l'air donc), une ambiance chaudasse. Malgré cela, l'excitation, la tension ne fut jamais au niveau de leur concert de la Maroquinerie. L'étincelle, la magie de la "première fois" n'était plus là.

The Black Lips à la Boule Noire
Moustache et bite à l'air, rock'n roll quoi...

23.9.08

The Futureheads & The Lemonheads @ Maroquinerie

Inrocks Indie Club Septembre 2008
Dans un premier temps, annoncés en tête d'affiche après l'annulation de leur concert du Trabendo, les Futureheads se verront "rétrogradés" d'une position dans la soirée Inrocks Indie Club de rentrée 2008 derrière les Lemonheads. Un concert habituel du quatuor briton ne dépassant que rarement les 45 minutes, ce déclassement ne changera pas grand chose à la donne.
A voir la faune présente, il semble évident que les Futureheads seront les plus attendus, et les Lemonheads plus une (re)découverte. Moi le premier.

Fondé au début des années 2000 (comme à peu près 45000 autres groupes de rock en Angleterre), le groupe des frères Hyde (Barry au chant et guitare, Dave à la batterie) sortira son premier album en 2004 au milieu des autres Maxïmo Park, Kaiser Chiefs, Hard-Fi et consorts. Dans un style modérément "post punk" (peut-être donné par la production d'un ex Gang Of Four, Andy Gill sur une poignée de titres), le groupe se démarque de la masse par des passages vocaux sur plusieurs voix coupant les entrelacs de riffs de guitares souvent bien pensés. Le succès de titres comme Decent Days and Night (présent entre autre dans diverses BO de jeux vidéos), ou de Hounds of Love (reprise de Kate Bush), les feront jouer de nombreuses premières parties de belles têtes d'affiches, comme les Pixies ou Foo Fighters.

The Futureheads
The Futureheads
En fin de la tournée qu'ils assuraient en tête d'affiche, ils atterrirent dans la micro salle parisienne du Nouveau Casino en 2006 pour un concert chaotique. Fatigue évidente, envie évaporée, les Futureheads nous livraient alors un gloubiboulga sonore indigeste en balançant en quarante minutes montre en main l'intégralité de leur album. Mais, Ô chanceux que nous fûmes, nous eûmes droit également à un inédit tiré de leur futur album : Area. Horrible.

Cette "bande annonce" de leur "News and Tributes" qui arrivera (en import, car jamais sorti sur le sol français il me semble) quelques mois après n'était pas mensongère. L'album sera plus que moyen. L'échec commercial qui en découlera sera - entre autre - responsable du coup de pied au cul reçu de la part de leur label, leur demandant d'aller voir ailleurs. Sûrs de leur "mojo", ils ne s'en laissent pas compter et lancent leur propre label, Nul Records, chez qui sortira leur troisième opus, un peu dans l'anonymat, "This Is Not The World".

Quatre mois après les voila de retour en France en compagnie des Lemonheads (ainsi que de Tahiti Boy and the Palmtree Family) pour une soirée Inrocks Indie Club.


Tahiti Boy And The Palmtree Family : beaucoup de monde sur scène, pas besoin d 'en avoir devant(?)
Afin de rentabiliser les coupons noirs et blancs donnés à l'entrée, le temps de la première partie fut passé à l'étage. Zut alors.
Place aux Futureheads dans une salle bien plus remplie et visiblement heureuse de les retrouver. Difficile de reprendre sa respiration pendant les 45 minutes qui suivirent tant les chansons furent jouées à un tempo ultra rapide. Mais ici le son était parfait, les changements de rythmes carrés et les vocalises réussies. Le groupe transpire (littéralement) la bonne humeur et la joie d'être là. Une set list sans surprise majoritairement composée de morceaux issus de leur premier album ; les deux derniers se partageant les miettes. Un excellent moment donc pour les habitués aux titres des Futureheads, reconnaissant non sans mal les détails intéressants qui parsèment les chansons. Sûrement plus difficile d'approche pour les "non avertis" chez qui l'impression de similitude prédominera. Etrange paradoxe (que cette difficulté d'approche) pour un groupe souvent réduit à du "tatapoum britannique".

The Futureheads à la Maroquinerie
Barry Hyde, "front man" des Futureheads
La salle se vide alors légèrement pour l'entrée sur scène des Lemonheads. Il faudra cinq bonnes chansons pour que Evan Dando retrouve une voix convenable et plus conforme à son statut de leader de groupe "culte". Une belle découverte pour moi que ces chansons dans un style "power pop US" me rappelant parfois Weezer, parfois Nirvana. Impression globalement positive à peine entachée des problèmes vocaux de Dando et de quelques passages acoustiques longuets.


The Lemonheads à la Maroquinerie
Evan Dando, increvable leader des Lemondheads



Une bien bonne soirée de rentrée pour les Inrocks Indie Club, qui même s'ils n'affichèrent pas complet, aura sûrement contenté tant les personnes venues sautiller sur les Futureheads que celles venues dodeliner de la tête sur les "mythiques" Lemonheads.
Attention, changement radical de format de chansons avec la venue des canadiens d'Islands dès le mois prochain.

12.9.08

La Saga Touillette ; le Retour

Previously on La Saga Touillette


La sédentarisation de mon activité professionnelle Chandlerique m'a mené vers une sorte d'élitisme de la touillette. Je ne m'en suis jamais caché. Présentée dans l'épisode précédent, je n'avais d'yeux que pour elle. Sa forme parfaite, sa belle couleur blanche, ses petits trous géométriquement identiques qui invitent de manière aguicheuse mes petites dents pointues à venir s'y planter. Le petit rituel du démembrement méthodique de la touillette était devenu un plaisir. Le plaisir une habitude. L'habitude un réflexe. Le réflexe une manie. La manie une drogue. Oui. J'en étais dépendant. Si bien que le jour ou j'insultais ma mère lorsqu'elle me surprit en train de massacrer sa machine Nespresso qui ne me donnait pas ma dose de plastique quotidienne, je décidai d'agir.Il fallait pour cela s'éloigner de la tentation permanente, de la source. Je demande donc de changer de mission, et d'entamer ainsi une phase de nomadisme qui me permettra de ne point nouer d'attachement à une quelconque touillette.



Mais avant de partir, comme un condamné demande une dernière cigarette, où un pauvre participant à D&CO demande à voir une dernière fois son appartement avant le carnage, je m'autorise une dernière dose. Le long couloir menant à la machine parut s'étirer au rythme se mes pas...Point d'effet de style, juste que j'ai toujours trouvé trop long ce foutu couloir. J'ai opté pour un moment seul, un ultime tête à tête avec elle. Afin d'en garder un souvenir particulier, je tente une chose folle ; j'opte pour le café au lait. Un peu de fantaisie pour dédramatiser ce moment intense ne sera pas de trop.



Je met la pièce, enlève deux doses de sucre, enlève à nouveau une dose de sucre car je n'avais pas appuyé assez fort, après m'être demandé si le café au lait pouvait nécessiter plus de sucre que le café normal, je décide, afin d'éviter tout désagrément, de remettre une dose de sucre, puis d'en remettre une car je n'avais appuyé assez fort, je choisis "Café au lait" (en grains bien sur, quand on a un peu de classe, de goût, il est inconcevable de choisir les boutons du coté "café soluble". Enfin...).



La machine démarre, crache son sucre, prend en compte ma commande, la grave sur un morceau de bois (du cèdre), la propulse dans un tube à air comprimé afin qu'elle parvienne en Colombie à Marcelito, 9 ans, qui de ce pas, va chercher sur le caféier planté par son grand-père (Angelo) les meilleurs grains, puis les enveloppe dans petit mouchoir de soie brodé par sa grand mère (Raphaela), remet le paquet dans le tube à air comprimé, qui propulse alors le tout dans la machine de départ, là, sous mes yeux. Le paquet est alors "débrodé" fil par fil afin que chaque grain en soit extrait, puis pressé entre deux rouleaux de bois d'érable de manière à produire la poudre marron qui tombe alors dans mon gobelet. Le téléphone sonne alors chez Robert, à Evian. Mais pas n'importe quel téléphone. Non, le téléphone rouge. Alors il sait qu'il doit aller mettre le tuyau dans la source naturelle à coté de laquelle il vit, afin qu'il en aspire le plus de liquide qui sera propulsé de manière quasi instantané au travers d'un tube chauffant, dans mon gobelet alors vierge de liquide. Paul Milka et sa vache violette connaîtront le même appel.

Bon, forcément de l'extérieur, ça donne "tvvvvvrtt prft prft *sucre* krlk krlk krlk krlk krlk ssssssst *café* ____________(silence)________ TIC frol frol frol frol *eau + lait*. Ce qui est beaucoup moins sexy.

Oui, les machines à café aussi sont plus belles de l'intérieur que de l'extérieur.



C'est à cet instant qu'un déclic mécanique, suivi d'un bruit de chute de plastique vient traditionnellement accompagner le plongeon de la touillette dans le gobelet, tel Greg Louganis du haut de son plongeoir lors de la finale olympique de Séoul en 1988.
Mais là, le silence fut glacial. Après avoir attendu une quinzaine de minutes sans bouger, que la loi de la nature soit respectée, je me résout à quitter du regard le gobelet vide de touillette, et à le remonter lentement jusqu'à parvenir à la fourbe affichette :"plus de touillettes".



Ma vie fut un film de Buster Keaton au ralenti et sans les gags pendant de longues heures...Avant que ne revienne la couleur, que je souffle un bon coup, et m'y persuade d'y voir un signe du destin...

10.9.08

Black Kids @ Black Session

The Black Kids
La rentrée 2008 dans le studio 105 de la Maison de la Radio, cher à Bernard Lenoir, sera poppy - sautante avec la présence des très demandés Black Kids.
Après une prestation très correcte à Rock en Seine (pas facile de jouer face aux Raconteurs), place au Grand Journal, à l'Album de la Semaine à Taratata et donc cette Black Session.
L'enfant noir est donc en vogue : peut-être le bout du tunnel pour Gary Coleman ? J'en doute. Par contre pour Reggie et Ali Youngblood, leur étonnante trajectoire quasi verticale semble les éloigner des petits boulots de gardiens de parking cher à l'ex-Arnold facétieux.

De malice et d'espièglerie, leur album Partie Traumatics (produit par l'ex - Suède, Bernard Butler) n'en manque pas. Quelques écoutes suffisent à se faire piéger par ces quelques mélodies entêtantes et jouasses, à défaut d'être originales. Basse groovy, batterie disco, synthés 80's : loin d'être les premiers à tester ce mélange, mais loin d'être les derniers en terme de qualité. Peut être la voix de Reggie Youngblood, parfois comparée à Robert Smith, y est elle pour quelque chose. Après tout, on s'en balance et l'on se balance à l'écoute des bombinettes Partie Traumatics, Hit the Heartbrakes, Listen to Your Body Tonight ou encore I'm Not Gonna Teach Your Boyfriend How to Dance with You. De très agréables moments qui parviennent sans mal à faire oublier des creux inévitables (et pardonnables) pour un premier album sorti de nulle part (ou presque).

The Black Kids
Assez d'éléments pour venir chatouiller l'oreille avertie de Bernard Lenoir qui les invite donc pour sa Black Session de rentrée.
Après avoir passé le dernier - excellent - single de Tv On The Radio, les cinq Black Kids débarquent le sourire aux lèvres. Quarante-cinq minutes durant, leur album sera mis à nu devant un parterre décidé à venir se trémousser légèrement (pas trop quand même) devant leurs micros.
Les temps creux de l'album, restent creux en live et permettent de prendre le temps d'observer la dextérité d'un bassiste aux lignes groovies et inspirées. La guitare, en retrait par rapport au duo de synthés féminin, est assuré sans chichis par le chanteur Reggie, dont le futal me fit une fois de plus regretter qu'un jour, une personne pensa "tiens, je vais inventer le slim".

Comme je ne connais pas cette personne, probablement décédée dans d'atroces souffrances, je me contenterai de faire un gros BOUH aux Strokes pour l'avoir remis au goût du jour. Quel intérêt y a t-il à vouloir montrer dans quel sens ses burnes sont collées ? Montrer laquelle de sa couille droite ou sa gauche est la plus proéminente ? Prend une balance, pèse les, écris le résultat sur une feuille blanche avec une stylo de la couleur que tu souhaites, et fout toi ça dans le dos. Ça économisera le lubrifiant nécessaire pour l'enlever ce foutu slim.
Prochain épisode les chaussures pointues.
En résumé donc, une Black Session idéale pour une rentrée en pente douce après cet été breton.

9.9.08

Werchter - Samedi

Il serait un peu ridicule vu le temps écoulé depuis les événements en question, de détailler tout autant les journées restantes du festival. De plus, j'en ai un peu la flemme, ce qui tombe plutôt bien. (n.d.moi : bon bah en fait, non)

Gossip à Werchter
Glamour.
Un samedi sous un ciel mi frite - mi raisin qui débuta fort mal, car cueilli à froid par Gossip. Difficile d'échapper aux hurlements et à l'image de Beth à cause des 1500 enceintes et aux 150 écrans géants de la grande scène. Les cinq minutes qu'il fallait pour rejoindre le chapiteau furent donc très pénibles.
Arrivent alors les néo-hippies-branchouilles MGMT. Autant leur album « Oracular Spectacular » contient un nombre de perles étonnant pour un premier essai, autant leur prestation live de la Maroquinerie il y a quelque mois m'avait parue moyenne. Forcé de constater que rien n'a changé depuis...Les conditions privilégiées de la douillette salle du 20ème arrondissement parisien laissant place à une foule de festival bien compacte sous un léger crachin, l'impression finale en pâtit. Nouvelle déception.

The Hives à Werchter
Pelle qui n'a pas intérêt à lâcher son micro
Place aux caïds de la scène, les suédois The Hives. En festival comme en salle, ça défonce toujours autant malgré un show toujours un peu à l'identique. Impossible de résister aux invectives faussement (ou pas) mégalo, aux mimiques et aux braillements du suédois Pelle Almqvist et des sa troupe costumée. Nouvelle réussite sous la pluie de Werchter. Les nouveaux titres du « Black and White Album » viennent à merveille compléter un set déjà rempli de bombes garage - punk telles Two Timing Touch And Broken Bones, Hate To Say I Told You So, Walk Idiot Walk, Main Offender, et bien d'autres. Une petite heure passée bien trop vite.

Editors à Werchter
Editors, ils ont froid, nous aussi...
Dans un style bien moins expansif et racoleur, les anglais d'Editors ne sont pas non plus des novices de la scène. Plusieurs fois vus cette année sur Paris pour la tournée de l'excellent "The End Has A Start", et à chaque fois stupéfait par la dimension scénique prise par ce groupe, et par la force émotionnelle dégagée par leurs nouveaux titres. Le temps bruineux et grisonnant aurait été parfait pour leur set, si celui-ci n'avait pas été entaché d'un son assez mauvais. Une déception en comparaison aux prestations de grandes qualités dont sont capables ces garçons.

Kings Of Leon à Werchter
Caleb vient de comprendre la "blague de la piscine"
Le souvenir de cette pénible prestation sera vite balayé par le grand moment de la journée : Kings Of Leon. Malgré un dernier album qui ne fait pas l'unanimité, les concerts de leur dernière tournée frôlent parfois avec la perfection. L'an passé, au FIB comme à Rock en Seine, les anciens bouseux devenus slimeux forcent le respect. Musicalement puissants et précis, les Kings Of Leon sont à chaque fois portés par la voix d'une rare beauté de Caleb.
Ce qui passe difficilement en album, comme On Call, devient ici un joli moment où chaque note éraillée sortant de la bouche du jeune homme amène son lot de frissons.
Vient alors l'heure de rentrer siester un peu au campement, de se restaurer, de laver un brin...enfin, tout ce que l'on peut faire pendant un concert de Ben Harper, qui continuera même pendant Sigur Ros.

radiohead à Werchter
Thom Yorke, miaou
Retour sur le site pour la grosse tête d'affiche du festival : Radiohead. Leur "éco-tour", après 4 dates françaises plus tôt dans l'été se pose pour une soirée belge à la fraîche. Dans la pure tradition des concerts de la bande à Thom Yorke, n'espérez pas profiter des écrans pour voir ce qu'il se passe sur scène : non non ; place à de jolis, mais dispensables, effets numériques. Le tout accompagné des "rubans lumineux" de la scène pour donner un rendu visuel très sympathique. Le côté sonore étant, comme toujours, au rendez vous, ce sont donc quasiment deux heures de show de haute volée que nous "offre" Radiohead. La quasi intégralité de leur récent "In Rainbows" sera présentée au milieu des classiques Idiothèque, The National Anthem, Lucky ou Just. C'est alors qu'une inspiration divine me vint : afin d'anticiper l'effet troupeau du retour au camping, je commence à me diriger vers la sortie, anticipant la fin du show prévue sur les affichages à 1h30. Ravi de mon action toute auréolée d'un succès étincelant, quelle ne fut pas ma (vraiment(très(désagréable))) surprise quand j'entends le concert reprendre une fois revenu aux bord du camping. C'est ainsi que je profitai de (vraiment(très)) loin de l'enchaînement 2+2=5 / Paranoid Android, que j'attendais tant depuis l'absence de ces titres lors du premier concert Nîmois.
Comme un léger goût d'inachevé dans la bouche malgré cette bonne journée...

5.8.08

Werchter - Vendredi

Un vendredi démarré sous le soleil, les pieds en éventail à quelques dizaines de mètres de la grande scène pour assister au premier concert de la journée, le duo belge Black Box Revelation. Déjà aperçu à Paris en première partie de dEUS quelques semaines plus tôt, le rock stonien/white stripes-ien craché par les surpuissantes enceintes de ces jeunes locaux est idéal pour démarrer cette journée. Peut être un peu rude pour les gueules de bois "matinales", leur son est efficace et prometteur.
Black Box Revelation à Werchter
The Black Box Revelation
L'après midi promettait d'être un peu longue, le prochain groupe "attendu" étant les Babyshambles trois heures après. Le temps de prendre quelques couleurs au soleil qui - OUI - peut frapper fort sur cet endroit de la planète, accompagné par quelques douces mélodies :
- Slayer qui aura au moins eu le mérite de me faire sourire. Grosse puissance métaleuse, basse matraquée, chant hurlé, cheveux balancés en rythme, poils dehors. Pas de doute, Mika est loin. Tous les clichés affublés au "hard rock" sont présents pendant ces 45 minutes de set, et c'est à voir. Une fois. De loin. Au soleil. Allongé.
- Ben Folds : compris en deux minutes trente que je ne me lèverai pas pour regarder de plus près le bonhomme. Vite vu donc que mon intérêt était bien ailleurs : son set accompagnera (provoquera ?) une légère et réparatrice sieste.
- My Morning Jacket : sur le réveil de ma sieste, le début du concert me parut assez plaisant et entrainant. Une fois totalement revenu à moi, mes yeux et oreilles à nouveau fonctionnels, soit le groupe décida de jouer de la soupe, soit ce début sympa faisait illusion le temps que je me réveille. Option 2.
Ben Folds à Werchter
Ben Folds
Ah oui, entre temps, les Babyshambles annulent leur venue, sans que personne ne paraisse surpris. Tel une évidence, le remplacement du groupe de Pete Doherty par les Air Traffic (qui avaient ouvert le festival la veille sur la même grande scène) passa inaperçu. Seule la raison officielle de cette annulation nous remémorera encore quelque temps cet événement : Pete Doherty préféra assister à l'accouchement de sa chatte. Soyez rassuré, sa chatte accoucha bel et bien, car quelque jours plus tard, ils étaient sur la scène des Eurockéennes à Belfort. Bon, avec des instruments achetés le jour même, car arrivés avec leur bite et leur pipe à eau uniquement, mais ils étaient là. Les veinards.
Place au premier gros concert de la journée, avec l'arrivée de Jay-Z sur la grande scène. Plus intrigué qu'attiré par la chose, je dois avouer avoir été totalement bluffé par la performance du rappeur US. Gros show, super groupe, ambiance surchauffée: je ne regrettai pas une seconde mon choix. Ma connaissance zéroïque de la discographie du bonhomme ne m'empêcha pas d'apprécier ce bon moment.
Jay-Z à Werchter
Jay-Z
Des choix qui furent bien plus malheureux par la suite... Après une petite poignée de chansons de The Verve, je décidai de quitter la grande scène pour assister au concert de l'ancien dEUS, Zita Swoon. Je laissais donc un concert débuté sur d'excellentes bases (et pourtant aucun des "tubes" n'étaient passés), pour l'inconnu. Uniquement attiré ici par le parcours et la réputation de ce bonhomme, je ne m'attendais donc pas du tout à ce genre de spectacle, me rappelant que finalement, en Belgique aussi ils savaient faire de la variétoche pénible (pour moi). Attente erronée? Surement. Mauvaises dispositions? Temps idéal et moral au beau fixe, donc non. Mauvais endroit au mauvais moment dirons nous. C'est donc ce mélange de rythmes africains et de pop tordue qui m'empêcha de savourer Biter Sweet Symphony, ou Drugs Don't Work avec les dizaines de milliers de personnes alors aux anges, à quelques dizaines de mètres. Phase de regrets number one.
Zita Swoon à Werchter
Zita Swoon
Place à Neil Young sur la grande scène...mais uniquement pour un morceau. Je suis passible du bûcher pour certains, mais je préférai sur l'instant partir voir Hot Chip. Le papy s'étant fait attendre quinze minutes de trop, cela sera un quart d'heure de moins que prévu à le regarder pousser ses solos à rallonge. Je ne dirais donc pas "j'ai vu Neil Young", même si oui, j'ai vu Neil Young.
Hot Chip donc prend place sur la seconde scène. Et nouvelle désillusion. Après avoir lu et entendu de bonnes tartines d'éloges sur les prestations scéniques du combo américain, mes attentes étaient haut placées, c'est vrai. Malgré certains titres sur lesquels il serait criminel de ne pas se remuer un minimum, le concert ne me sembla jamais démarrer véritablement. Le tout restant sur un faux rythme assez mou. N'étant pas un grand fan non plus à la base mes propos sont à atténuer.
Hot Chip à Werchter
Hot Chip
A l'inverse, le duo allemand de Digitalism, j'en suis fan depuis les premiers morceaux trouvés sur le web. Leur prestation un an auparavant au Cabaret Sauvage m'avait considérablement renforcé dans la sensation d'avoir à faire à l'un des meilleurs groupes actuels de la scène electro(-rock). Leurs tubes Zdarlight ou Pogo sont de réelles tueries pour semelles de tout bipède terrien.
Impression ici largement renforcée après une prestation de haute volée. Les titres sont triturés, maltraités, mais reconnaissables pour toute oreille connaissant les bestiaux en détail. Le rythme ne diminue pas, seule l'intensité voyage sur des montagnes russes. Montées abruptes et syncopées, descentes rapides et brusques, basses saturées et compressées, couleur vert fluo. On s'y retrouve.
Un peu moins dans la tentative "rock star" de l'un des deux acolytes, venant micro à la main exciter un public qui n'en avait pas vraiment besoin. Déjà pas vraiment heureux au chant, il ne le sera pas plus sur une tentative de shoot dans un ballon arrivé sur scène. Celui-ci ayant été plus rapide que le pied du monsieur pour décamper, la chute ridicule fut proche. Il a alors compris. A repris place derrière ses platines. A balancé le Pogo tant attendu. Joie.
Digitalism à Werchter
Digitalism
Lessivés par la tornade Digitalism décidément bien rodée sur scène, il est temps de rejoindre nos pénates, accompagnés du regard par Moby (mais Remixed le Moby, attention, pas Moby tout court) depuis la grande scène se démenant : "hé mais mais ne partez pas, je suis là!".
Oui, mais non.

Moby à Werchter
Moby

23.7.08

Werchter - Jeudi

Dans la vie, il y a des évènements dont le degrés d'inévatibilité n'a d'égal que la puissance de la désagréabilité qu'ils entraînent. Pour la peine, j'invente des mots qui n'existent pas dans le dico. Ainsi le terrible afflux de vieux au supermarché du coin (n'importe quel afflux de vieux de manière générale), la fin du dernier rouleau de PQ ou encore l'interminable queue à l'entrée d'un gros festival le premier jour. On le savait, on y a été, on a râlé et on a raté Vampire Weekend. Mais pire encore, on a subi sans aucune possibilité de fuite les horripilants Counting Crowes (groupe pouvant postuler au podium dans la catégorie "hey vous vous rappelez notre tube ? mais si ça fait comme ça naaanananana") grâce à la puissance sonore de la grande scène.
A l'époque déjà, Mr Jones me tapait sur le système. Compressé dans la foule et imaginant le set des Vampire Weekend se dérouler sans pouvoir en capter le moindre son, le mauvais rock FM des Counting Crowes passa donc assez mal.

Counting Crowes, Werchter 2008
Counting Crowes, pénible

Une journée bien riche en soupe radiophonique pour ménagère de moins de cinquante trois ans six mois et cinq jours avec d'autres beaux représentants comme Lenny Kravitz, Mika ou à degré moindre REM. Je prenais bien soin d'éviter la grande scène pendant que le premier cité sévissait. Les fans semblaient ravis, il avait ses lunettes et a donné dans le solo calibré à la note près. Je préférais sans pression me lancer dans l'inconnu avec la découverte du duo belge Shameboy.
Dans la veine des Simian Mobile Disco ou de Digitalism, l'électro balancée sous le chapiteau donnait dans l'efficace et le dansant. Point de botte secrète mais plutôt une recette bien appliquée avec son lot de montagnes russes, d'explosions de basses et de rythmes tabassés. Une bien belle découverte pour la pute à single que je suis mais surtout le meilleur moyen pour s'échauffer et éviter un claquage douloureux lors du set à venir plus tard dans la journée : Soulwax.
Shameboy
Shameboy, surprise
Mais revenons plus tôt dans la journée où après dix belles minutes de The National et deux titres menés de main de maître par l'étonnante voix glaciale du chanteur, le malheureux choix de partir se réchauffer devant la grande scène fut fait. Mika nous y balançait ses tubes colorés avec un entrain relativement partagé... jusqu'à ce que les premières gouttes de cette édition 2008 viennent légèrement refroidir l'ambiance. En y réfléchissant, cette eau venue du ciel fut peut être salutaire. Il fallait bien cela pour nous sortir de la torpeur provoquée par la nullité des chansons mode "bouche trou entre les tubes" du frisé à paillettes.

Mika, Werchter 2008
Mika, chiant
Le temps d'un petit tour au stand chicken-wings jouxtant le dance-floor electroFMisant qui à grands coups de "Can You Feel it?" faisait sauter un amas de ponchos difformes, de tongs boueuses et de de casquettes trempées. Bon, les gens avaient peut être froid après tout.
L'heure de la baffe du jour était venue. Soulwax entre en scène sous un chapiteau déjà bien surchauffé après l'excellent passage de Shameboy. Commence alors la machine à danser genre "rouleau compresseur". Ce mélange de beats synthétiques et puissants avec la formation "basique" basse/batterie est toujours aussi excitant à écouter et à regarder. Un set sans aucune pause (on souffre d'ailleurs pour le batteur qui ne s'autorisera que quinze secondes de répit sur une prestation d'une heure....en même temps, vu la puissance du bonhomme, on devrait plutôt souffrir pour ses fûts). Les frères Dewaele enchaînent leurs classiques comme E-Talking, NY Excuse avec un remix de Daft Punk ou bien quelques inédits bien sentis. Le public suit, saute, bout et hurle son plaisir. Enorme montée / explosion finale, bordel sur la scène, sourires et crampes dans la fosse. Mission accomplie.
Soulwax, Werchter 2008
Soulwax, tuerie
L'heure pour les "potes" d'aller se détendre en prenant une bonne mousse bien méritée, mais pas pour les frangins qui après une pause d'une grosse demi-heure enchaîneront avec un set des 2manyDJs.
Malheureusement le trajet en caisse après un réveil à trois heures du matin aura raison de moi et de mes gambettes, et me guidera droit sous la tente plutôt que devant ces remixeurs de grand talent que sont les frères Dewaele, ou encore devant les Chemical Brothers (dieu sait si je les attendais pourtant...).
Tout juste le temps de voir REM balancer un What the Frequency Kenneth sans surprise mais avec grande maîtrise.

REM, Werchter 2008
REM, convenu

Le "plaisir" des retrouvailles avec un énorme camping désormais de nuit, sous le brouillard, et surtout parsemé de tentes jumelles (merci Quechua) fut heureusement réduit à sa portion congrue grâce à un éclairage des plus puissant, mais également une tonnelle décorée avec goût par de talentueux artistes.



Werchter 2008 - Ready, Steady, ...

Parmi les festivals européens, Werchter apparait comme l'un des poids lourds aux cotés de Reading, Glastonbury, ou encore Benicassim. Les grosses têtes d'affiche s'y côtoient et les festivaliers de tous horizons s'y bousculent chaque été vers le début du mois de Juillet.

Au glamour de la côte méditerranéenne espagnole et au partenariat avec NME, Werchter - frites et fricadelles mises de coté - peut se targuer d'une organisation des plus pointilleuse et se colle une étiquette de festival écolo. Ramassage de gobelets "rémunérés" par des tickets boisson (20 ramassés = 1 boisson, rock'n roll), de multiples incitations audio-visuelles à jeter ses ordures dans les poubelles adéquates ("feed the rabbit") et bon nombre d'animations dans l'esprit "green" sont mises en avant.

Bien entouré, je décidai cette année d'y passer les quatre jours que dure cet évènement, principalement attiré par une affiche grandiose (Beck, dEUS, Radiohead, Raconteurs, Kings of Leon, Chemical Brothers, Neil Young, Editors, Hives, ...) , mais également par l'envie de voir autre chose après les Eurockéennes en 2006 et le FIB l'an passé.



GO !

22.7.08

Maths Class : Foals déjà has been ?


Pas encore rattrapés, encore moins dépassés, Foals fait déjà des émules. Mieux encore, ils partouzent avec iForward, Russia! et les Blood Brothers pour donner naissance aux Maths Class.


Maths Class - Emporio Laser


Maths Class - Nerves


Difficile de prévoir une durée de vie pour ces agités déjà clippés plusieurs fois, mais également de ne pas y voir un potentiel certain. Leur énergie communicatrice et leur petit synthé entêtant (We Are The Nightlife) suffisent en ce mois de Juillet à me faire passer d'agréables moments.

Beck - Orphans

S'il n'y avait qu'un titre à retenir du dernier et dixième album de Beck, "Modern Guilt", cela pourrait être la chanson d'ouverture Orphans.
En voici par ailleurs le clip :



Ce titre résume bien à la fois le travail d'écriture fourni par notre blondinet sur l'album (avec un véritable moment de grâce atteint en milieu de morceau), mais aussi la teinture apportée par la production de son pote Danger Mouse. Sans rien bouleverser au style (même s'il est difficile de parler d'un style au sujet de Beck tant il a toujours cherché à voyager entre plusieurs) maintenant connu depuis plus de quinze ans, le fruit de cette collaboration semble avoir réussi à redonner un coup de fouet à une discographie qui s'endormait un peu après les frères "Guero" et "The Information".
Dommage que le bonhomme préfère désormais s'endormir sur scène.

18.7.08

Black Kids - Partie Traumatics

Petit passage en coup de vent pour faire part de mes premières impressions après l'écoute de cet album, et soyons clair, il défonce. Je reviendrai dessus plus en détail, car il vaut bien ça. Mais il y avait un bon moment (hormis le dernier Beck bien sur...) qu'un album ne m'avait à ce point emballé dès les premières écoutes.

La simple écoute des deux premières chansons me ferait chavirer de bonheur dans le métro un lundi matin. Je parle au conditionnel, bien sur, je ne sourirai JAMAIS dans le métro un lundi matin. Rien que par signe de rébellion profonde envers l'inventeur du lundi matin.
L'album confirme non seulement un énorme talent chez ces gamins, mais aussi que parfois je devrais éviter de dire des conneries avant d'écrire des trucs sur un groupe après uniquement deux Ep écoutés, tant la couleur de l'album est différente.

Oser parler d'I'm From Barcelona, merde...
Ne perdons pas de vue le sujet : l'album des Black Kids défonce. Enfin un groupe qui me fait piaffer d'impatience avant Rock en Seine...

Black Kids - Partie Traumatics

1. Hit The Heartbrakes
2. Partie Traumatic
3. Listen To Your Body Tonight
4. Hurricane Jane
5. I'M Making Eyes At You
6. I'Ve Underestimated My Charm (Again)
7. I'M Not Gonna Teach Your Boyfriend How To Dance With You
8. Love Me Already
9. I Wanna Be Your Limousine
10. Look At Me (When I Rock Wichoo)

16.7.08

Late Of The Pier, dopage autorisé.

Late Of The Pier
Malgrè leur jeune âge, les Klaxons ont enfanté un bon nombre de groupes aux qualités parfois certaines, souvent douteuses. C'est à mi-chemin que je rangeai les Late Of The Pier après un recueil de démos assez faible, mais un titre prometteur (bien que assez dégoulinant) : Bathroom Gurgle. Un peu leur Atlantis to Interzone pourrait-on dire. Un style "rétro - futuriste" gavé de synthés le tout avec une rythmique endiablée pour résumer la troupe.
Seulement, contrairement à leurs ainés sonores, l'effet de surprise n'est plus là, le sillon est déjà creusé dans cette direction. Il est du coup plus aisé de montrer le bout de son nez de profil (Myspace) que de parvenir à se démarquer et d'éviter de foncer droit dans le mur de l'oubli instantané. L'effet "The View". Aussitôt écouté, aussitôt oublié.

Première étape : Bathroom Gurgle donc.
- "Salut, c'est nous les Late of The Pier, voilà notre son.
Ok, je valide, mais mollement. C'est donc avec une légère appréhension que je me lance à l'écoute de leur 3ème EP, "Space And The Woods".
- "Salut, c'est encore nous, les Late Of The Pier, on a trouvé un peu de sous pour rajouter des stéroïdes dans nos lignes de basse et un peu d'extas dans la voix, ça te plait?"
Un peu que ça me plait.

Late Of The Pier
Pour l'originalité, on cherchera longtemps. Ils restent dans leur domaine. Pour l'efficacité par contre, ça saute aux oreilles comme une puce affamée dans les poils d'un chat ventripotent. Allergiques aux synthés rétros, passez votre chemin, les autres venez déguster ce pot belge. Effet garanti, sans descente en face-B. Çà enchaine direct. Bouton "repeat" de rigueur, car huit minutes, ça à beau être :
- le record du monde d'apnée en eau bouillante (et encore, le type est mort)
- le temps qu'il faut à un candidat de Secret Story pour comprendre que, non, le secret de ses camarades de jeu n'est pas qu'ils sont agrégés en lettres modernes.
- le temps qu'il faut pour un candidat de l'île de la Tentation pour comprendre ce qu'est un agrégé en lettres modernes.
- le temps qu'il faut à un tentateur de l'île de la Tentation pour comprendre ce qu'est une lettre.
Hé bien, huit minutes, c'est court. Çà tombe bien, l'album frappe à ma porte. Allez, encore huit minutes et je vais ouvrir.

15.7.08

The Black Kids vous apprendront-ils à danser ?

Comme s'il n'y en avait pas encore assez pour se mélanger les pédales entre Black Keys, Black Angels, Black Lips, Black Mountain, Black Rebel Motorcycle Club et consorts... Un nouveau groupe vient s'ajouter à la liste que ne renierait pas Bernard Lenoir: les Black Kids.

Après les clés, les lèvres, les anges, les montagnes ou le clan de Lorenzo Lamas, voilà les gamins. Un nom révélateur du jeune âge moyen de ce quintet américain formé à Jacksonville il y a deux ans autour de la famille Youngblood.
Un premier recueil de démos, "Wizard of Ahhhs" offert au monde entier via leur page myspace, et voilà le buzz lancé outre-atlantique. Pitchfork ou encore Rolling Stone y fleurent le bon coup et braquent les projecteurs sur eux.


Un frère et une soeur se cachent sur cette photo. Pas d'indice.
Cet EP bien sympathique laisse entrevoir un talent certain, quelque part entre Shout Out Louds (pour les mélodies), Hot Hot Heat (pour la voix), Architecture in Helsinki, voire un soupçon d'I'm From Barcelona (non non, ne fuyez pas, juste les faux cuivres, tout heureux d'être des cuivres sur un titre) pour taper dans le récent.
Un mélange qui peut faire peur aux vues des groupes pré-cités (Shout Out Louds portés disparus avec un second album très moyen, I'm from Barcelona assez vite irritants, voix du chanteur d'Hot Hot Heat souvent à la limite de la justesse), mais qui sur la foi de leur excellent I'm Not Gonna Teach Your Boyfriend How to Dance with You, vient renifler les dessous de bras imberbes de cousins britanniques Cajun Dance Party, ou Los Campesinos! qui avaient "à leur époque", brûlé pas mal d'étapes après à peine un ou deux titres produits.

Un gros buzz survenu à la suite d'un titre au nom à rallonge parlant de remuage de cul en rythme, ça rappelle un peu l'arrivée des Arctic Monkeys sur terre.
Mais à part ça, aucun lien.
Nous avons ici une pop excitée et mignonne parfumée par des synthés venus tout droit des 80's et surtout une voix très singulière. La qualité générale se confirme avec leur EP suivant, "I'm Not Gonna Teach Your Boyfriend How to Dance with You" qui reprendra le meilleur des démos déjà connues. Leur premier album "Partie Traumatics" viendra confirmer (ou pas) dans une semaine, si l'ensemble tient la route sur une dizaine de titres.
Arriveront-ils à prolonger cet engouement pour le moment mérité comme surent le faire les Cajun Dance Party avec leur "faux" premier album, ou bien partiront-ils garnir le cimetière bien peuplé de ces groupes annoncés grands bien trop tôt comme Los Campesinos! et leur pénible "Hold on Now, Youngster..." ?

Une mérite de plus pour cette joyeuse troupe cependant : avec leur titre I've Underestimated My Charm (Again), il auront réussi à exhumer chez moi le souvenir des trois "putes à robes à pois" (étant donné qu'un trio de fausses DJettes parisiennes se permet de prendre le pseudonyme "putes à franges" sans que cela ne choque, il ne doit pas être plus dégradant de nommer ainsi ce groupe tout aussi pastiche).
Au passage, le groupe sera au festival Rock en Seine le vendredi dans la journée.

2.6.08

Time is running out

Mattew Bellamy, des fois, il dit pas de la merde. Il la chante ouais, mais ça veut dire quelque chose des fois ce qu'il miaule Mattew. Par contre, parfois, il dit de la merde en chantant comme une merde. Mais là n'est pas mon propos.


Le blog au début, tu découvres. Tu trouves ça drôle de poster des choses peu intéressantes dans le seul but de poster des choses, en surveillant le compteur de lecture, espionnant les provenances des cliqueurs perdus. Là tu vois que la majorité des clics sur le site ne viennent pas seulement de ta propre IP mais aussi de celle des gens harcelés pour qu'ils "aillent lire (mon)ton bloooooog".

Là, le blog agit comme les olives avec la bière l'été : ça pousse à l'abus. Tu as envie de poster toutes les aventures de tes morceaux de sucres, de broder autour de la dernière fois où tu as pris le vélib, de raconter ce que tu as ressenti lorsque la marseillaise a retenti dans le Stade de France lors d'un fameux soir de 1998 mais que comme un con, tu étais parti aux WC à ce moment là. Bref, les billets se multiplient, se suivent, se ressemblent (ou pas). Avec fierté, tu regardes alors le compteur de lecture dépasser les 25 personnes, voire FRÔLER la trentaine.

A ce moment là, lorsque tu te promènes dans la rue, tu te sens épié. Tu sais que la personne dans le métro qui était assise à 2 mètres de toi et qui a jeté un regard sur toi en rentrant dans la rame, LIT TON BLOG. Et tu sais qu'elle ne sait pas que tu sais qu'elle ne sait pas qui tu es. Et là, tu vis vraiment le truc.

Le téléphone sonne, probablement un appel de Tania Bruna-Russo voulant faire une chronique "tendance" sur ton blog pour Le Grand Journal, ou alors Gaspard de Justice venant te supplier de pouvoir poster leur prochain vidéo clip (mettant en scène une grand mère asiatique et mongolienne se faisant violer par 45 pécheurs habillés de maillots du RC Lens, afin de dénoncer la condition des pécheurs, les pôvres) en exclusivité sur ton blog car "trop cool mec".


Mais attention la chute est rude. Le mec du métro là, il matait juste la tâche de café sur ta chemise blanche débraillée de fin de journée de travail. En plus il a même pas internet le con (il s'adonnerait même paraît-il à la pêche et essaierait d'en vivre). Quant au téléphone, juste ta mère t'appelant et te rappelant pour te rappeler de la rappeler demain.

"Mais Maman, tu as lu mon blog au moins aujourd'hui ? "
"Ton ...?"
"....ok, embrasse le chat."


La gueule de bois. Après l'euphorie consécutive à la sensation d'inondation de l'Internet avec des octets produits manuellement (ou bien volés ailleurs), l'immense fierté de mener une armée de soldats buvant vos paroles et mieux encore les adoubant et attendant la bave aux lèvres la prochaine arrivée de vos directives bloggiques,...


On se rend compte.
On comprend.
On relativise même.
On se fait alors une raison.
Rien à faire, ... CET ENCULé DE GOOGLE NE VEUT PAS REFERENCER VOTRE BLOG COMME IL SE DOIT !!!!!!!!!
VOTRE PAROLE RESTE TUE !!!
Vos milliers (toujours être modeste) de lecteurs potentiels restent ainsi dans l'ignorance, ne sachant pas que leur mode d'emploi de la vie les attend sur vos pages.

Alors vos posts se font de plus en plus attendre, jusqu'à devenir rares. Très rares.


Et ainsi vient un message expliquant que le manque de temps, la perte d'un bras, d'une connexion Internet, ou la conjoncture, ou tout en même temps vous empêchent de venir nourrir votre page de mots.
Pourtant la page, à la base, elle est pas conne. Tu la nourris pas? Hé bien elle ne crève pas de faim, elle maigrit pas, ne dépérit pas.
Non, pire que ça en fait, elle vieillit.

Ce post, le voilà.

PS: je viens tout de même de changer - ENFIN me crie le public (...ah non, j'avais juste laissé la TV allumée) - ma sélection du moment en mettant en avant une troupe américaine qui me tient à coeur. Les Little Ones, qui par leur pop frétillante comme des Fritzi Patzi (désolé de l'orthographe Mr Patzi), jolie comme un Ré Majeur et joueuse comme Karim Benzema, me firent passer d'excellents moments que ce soit avec leurs EP précédents ("Sing Song"), leur live du Nouveau Casino il y a quelques semaines, ou avec leur premier album "Morning Tide".

21.5.08

Beck is Back

Beck



Annoncé pour dans quelques semaines, le nouvel album de Beck a désormais un nom : "Modern Guilt", un nombre de titres : 10, et une durée approximative : trente / trente-cinq minutes ; sous peine qu'ils conservent la version originale de ce "Modern Guilt" enregistré main dans la patte avec Danger Mouse.
La date de sortie approchant, les langues se délient et les informations tombent. Je me livrerai bien à une simple traduction des éléments livrés par les deux comparses mais parler de chansons sans avoir pu les écouter m'emmerde.

Heureusement, Beckounet a eu l'aimable attention de laisser filer un des titres de son dixième album, Chemtrails. Pas de panique si vous ne savez où le trouver, inutile d'aller harceler votre grand-mère qui a bien connu le grand oncle de la soeur de la cousine germaine Germaine du beau père à la nounou de la maîtresse de CP de l'ancien pasteur de l'église de la nièce à la mère de Beck pour qu'il vous l'envoie, suffit de cliquer ici pour du streaming ou bien là pour pas de streaming.

Maintenant, on peut parler. Mais vite fait car extrapoler sur un album entier à partir d'un morceau dont on ne connait le statut (single ? morceau d'ouverture ? de clôture ?), c'est un peu comme un coup franc de Franck Leboeuf, ça mène souvent dans le mur.



Première impression, Beck semble s'éloigner de "Guero" et "The Information", et ces tentatives de bricolages à la "Odelay" en vieux.
J'ai lu que l'introduction du morceau, puis ses passages lents, faisaient penser au feu Beta Band. Y a du vrai là dedans, et ça n'est pas pour me déplaire, loin de là. Point de guitares, juste un combo piano / synthé / basse / batterie sur lequel plane son chant de manière assez détaché.

Ensuite, Beck a envie de s'énerver un petit peu. Mais pas pour aller frapper un voisin à coup de batte, non, plutôt pour aller se chercher une verveine à la cuisine. Du coup, la ligne de basse s'excite, le rythme augmente légèrement. Et là, il se passe pas mal de choses : Beck ouvre un placard, cherche son sachet de verveine, le met dans un mug "Simpsons", y verse de l'eau bouillante, et repart dans son salon le siroter.
Dès lors, Beckounet se calme à nouveau et nous raconte des trucs calmement. Seulement, à un moment donné, ça doit l'agiter ce qu'il dit car il renverse un peu de verveine bouillante sur sa cuisse (il était en bermuda vert kaki) et du coup, il se lève comme une furie car il a mal. Et ça l'énerve jusqu'à la fin du morceau.


Mini Beck


Celle-ci me fait penser à celle de Diamond Bollocks, sur l'album "Mutations". Où sur une batterie partant dans tous les sens s'agite une grosse ligne de basse quasiment en mode soliste. Pas surprenant quand on sait que Joey Waronker est venu prêter main forte sur ce titre, tout comme il assurait la batterie sur Diamond Bollocks.

Beck, tellement véner à la suite de la brulure sur son bermuda, s'en va prendre sa guitare et conclure le morceau en lui faisant cracher de l'aigu.

Voilà qui promet.

20.5.08

Vampire Weekend @ Trabendo

Vampire Weekend, Trabendo 2008



Comme prévu le concert de Vampire Weekend au Trabendo était quelque part entre l'excitant et le joyeux, le rafraîchissant et le dansant ou le métro Porte de Pantin et le Zénith.

Comme convenu également, la quasi totalité de l'album fut jouée avec en prime une face-B et deux titres inédits dans la droite lignée de ceux déjà connus. Puis comme l'on s'y attendait, le groupe nous quitta après un rappel et une petite heure de spectacle. Les ronchons regretteront donc cette durée limite. Il est vrai que pour leur faire plaisir, le groupe aurait tout de même pu jouer six reprises de Radiohead et quatre de Pink Floyd afin de donner une tournure Mars Voltesque à la soirée. Non ?

Non. Le groupe est jeune, a le mérite de posséder un son, un style déjà unique (au moins actuellement) et reconnaissable, pourquoi leur demander de jouer autre chose que ce pour quoi on est venu les voir ?




A-Punk, même sans guitare a mis en ébullition un Trabendo déjà chaud comme une bouillotte après un M79 arrangé pour le live et Mansard Roof / Campus / Cape Cod Kwassa Kwassa parfaits pour faire monter la température en début de set. L'apothéose viendra avec One et son "gimmick" - Blaaaake's got a new faaaaace - repris, que dis-je, crié ! Que dis-je encore? Hurlé par la majorité du public, ravi de répondre à Erza Koenig et ses mocassins sans chaussettes. Celui-ci n'hésitant jamais lors des passages non chantés à faire étalage de ses talents de danseur de twist : Dick Rivers en aurait perdu sa banane huilée.



Non, vraiment ça serait injuste de reprocher quoique ce soit à cette joyeuse troupe, réalisant là le maximum pour contenter le public. Certes leur répertoire n'est pas à rallonge et peut laisser quelques non-fans sur leur faim en comparaison au prix du billet. Excusez leur jeunesse.



19.5.08

MGMT, Vampire Weekend : musique sous influence(s)

MGMT
Owimbowé...


Oui, MGMT, c'est bien. Très bien même. C'est frais, accrocheur, ça fait remuer, tout en rendant hommage à de nombreux glorieux anciens. En plus, ils sont tout jolis, enfin surtout le chanteur. C'est toujours bien un groupe avec un joli chanteur. Les Inrocks filent des lunettes pour voir leur clip en 3D, car oui, les Inrocks, ils les kiffent MGMT.
Ce n’est pas faute d'avoir prévenu, ça fait six mois qu'ils en parlent dans les Inrocks de MGMT. Ils y ont été partout : sur la première page en tant qu'artiste à découvrir, dans leur BuzzÔmètre entre deux allusions à la Suze, dans la micro case réservée aux morceaux à écouter d'urgence avec Time To Pretend, puis une première interview d'une demi-page il y a deux/trois mois, et une seconde la semaine passée.

MGMT
Putain de gueule de bois...

Et attention, MGMT, on n’a pas fini d'en bouffer. Les synthés de Time to Pretend et Kids risquent d'occuper le top 3 des riffs les plus sifflées sous les douches (vous savez, pendant que l'on essaie d'attraper la bouteille de shampoing mais comme on a les mains pleines de mousse la bouteille glisse et tombe et c'est pénible de se pencher sous la douche et même parfois dangereux, voire douloureux).
Mais c'est mérité, car c'est bien MGMT. Très bien même.
Leur Bataclan s'est rempli assez rapidement et les voilà rajoutés en première partie de la famille Followill (Kings Of Leon) au Zénith cet été (leur passage à la Maroquinerie il y a quelques semaines s'est rempli bien moins vite). La belle affaire pour les personnes ayant dépensé 35€ en pensant voir nos anciens barbus accompagnés d'une obscure première partie. Ils pourront dire "oui, on a vu MGMT". Sans savoir comment le prononcer bien sur.
Il y a là l'école des fans hardcore, qui savent qu'ils se nommaient à la base The Management. Moi, j'aime bien dire MGMT de façon "hem-gé-hem-té". Tout comme j'aime postillonner sur mon voisin lorsque je parle de mon album préféré de Primal Scream, "XTRMNTR".

Primal Scream - XTRMNTR

Lorsque l'on lit un article sur nos chers MGMT (qui au passage font de la musique bien, très bien même), parfois leur est associé une tripotée de nouveaux groupes ricains censés apporter une vague de fraicheur. Ca tombe bien, l'été arrive.
Sont donc nommés dans la catégorie "groupes que l'on aime citer en parlant de MGMT car le name-dropping c'est toujours sympa" : Ra Ra Riot, Yeasayer et Vampire Weekend.
Si le premier n'a pas encore d'album, le second m'a carrément emmerdé sur le leur, le troisième mérite beaucoup plus d'attention.

Vampire Weekend


Venus en fin 2007 en première partie (anecdotique) des Shins à la Cigale, la Blogothèque leur fit l'honneur d'un concert à emporter. Pourtant à l'époque, peu nombreuses sont les personnes ayant entendu parler de ces américains au look aussi excentrique qu'une chaussette écossaise. Ici, pas de fluo, de pantalons slim, de moule burnes en cuir, ni de fripes néo-hippies comme MGMT (aux jolis visuels, très jolis même), mais plutôt basket, jeans, tee-shirts, polos, chemisettes et mocassins.
Peut-être ont-ils préférés faire bander avec leur son, que mouiller avec leur posters.




Révélés par la blogosphère spécialisée en musique afro, ensuite relayée par une autre plus généraliste, ce "blog-band" joue ensemble depuis la fac de Columbia où ils se sont rencontrés.
A les voir tout proprets, tout mignons, on les croit sortis d'un épisode d'Helene et les Garçons, mais où le groupe joue vraiment. Car le groupe à Nico, José et Cricri (and co), à part des fins de morceaux sur un solo (que Nicolas joue tellement vite qu'on ne voit même pas ses doigts toucher les cordes), que sait-il faire ?
Ah oui, j'oubliais les débuts de morceaux consécutifs à un "un, deux, trois" balancé l'air motivé par Cricri tapant ses baguettes entre elles, mais malheureusent coupés par un fondu noir accompagné des quatre notes mythiques sorties du synthé de Framboisier.
Le groupe savait-il jouer un morceau en entier ????

Nicolas essaie un solo bi-doigts.

Vampire Weekend

Mais aussi, le groupe jouait-il parfois en live ???
Voila des questions bien sombres qui me hantent, tout comme "pourquoi personne ne joue-t-il sur leur flipper ???", "qui a foutu ce poster des Doors???

Je m'égare.
Vampire Weekend donc. La petite étiquette colorée qu'on leur colle sur le front est souvent gribouillée "Afro - pop". Difficile avec ça d'imaginer leur son. De plus, si vous avez eu l'opportunité de tomber sur un de leur clip, ou bien sur un titre à la radio, il y a de fortes chances que ça soit A-Punk : Or c'est certainement celle qui s'éloigne le plus du reste de leurs compositions. Sa qualité n'est pas en question (elle défonce, soyons clair), mais est trompeuse.
J'en arrive ici aux limites de ma culture et n'ayant pas envie de dire des conneries plus grosses qu'habituellement, je ne sais comment résumer la musique et les influences des Vampire Weekend. Ils nous servent un panaché de petites chansons rythmées, chantées par une voix
rappelant parfois The Police (One), et aux rythmes dont l'inspiration africaine est évidente (Cape Cod Kwassa Kwassa).
Non, non, ne fuyez pas, il n'y a pas de solos de djembés, promis !
Par contre, on y trouve aussi des mélodies au violon en mode Rondo Veneziano (M79) et des petits riffs de guitare aussi mignons et bien pensés qu'un apéricube (A-Punk, Mansard Roof,...).

Vampire Weekend
Tel Link ayant gagné un bout de Triforce,...

On est vraiment loin des standards pop(rock) actuels, pourtant on a l'impression d'écouter ça depuis des lustres. L'album s'écoute d'une traite sans aucune difficulté, ni sentiment de répétition. On y prend vite ses marques, ses repères, que l'on retrouve avec plaisir à chaque passage. La voix du minet au nom indo-autrichien, Ezra Koenig parvient à faire décoller des compositions déjà musicalement brillantes. Le combo est classique (guitare - basse - batterie - synthé) mais de cette simplicité naît d'excellentes idées d'arrangements, de mélodies. Les ficelles sont fines mais solides : tu peux tirer, jamais ça pète.
C'est un Trabendo plein comme on œuf ce soir qui leur sera proposé pour leur seconde réelle date française (après une Maroquinerie passée totalement inaperçue). Avec la courte mais excellente prestation du groupe dans les studios de Canal Plus la semaine passée (6+2 titres joués, pour 40 minutes de show), c'est avec confiance et envie que je m'installerai le plus près possible de la scène.
On peut deviner sans mal le contenu des trois quarts des conversations post-concert, dans lesquelles on trouvera pèle mêle les mots "excellent", "court", "terrible", "rapide", "j'ai faim", "putain de ligne 5", "c'est quand qu'ils repassent?".


Les personnes n'ayant eu la possibilité de les voir au Trabendo pourront aisément se rattraper cet été, sous condition de courrir quelques festivals européens.
De mémoire, on pourra les retrouver aux Solidays, aux Eurockéennes, à Arras, à Werchter, à Reading,...
Mais n'oubliez pas, MGMT, c'est vraiment bien sinon.

Albums :

MGMT - "Oracular Spectacular" (2008)

1. Time To Pretend
2. Weekend Wars
3. The Youth
4. Electric Feel
5. Kids
6. 4th Dimensional Transition (
7. Pieces of What
8. Of Moons, Birds & Monsters
9. The Handshake
10. Future Reflections



Vampire Weekend - "Vampire Weekend" (2008)

1. Mansard Roof
2. Oxford Comma
3. A-Punk
4. Cape Cod Kwassa Kwassa
5. M79
6. Campus
7. Bryn
8. One (Blake's Got A New Face)
9. I Stand Corrected
10. Walcott
11. The Kids Don't Stand A Chance


Clips:


Vampire Weekend - A-Punk



Vampire Weekend - Mansarf Roof



MGMT - Kids