L'HYper PRésent Appliqué à la Musique (et autres trucs...)

30.4.08

Grand Theft Auto 4 - SoundTrack



Difficile de passer à côté de l'évènement vidéo ludique du moment, tant les moyens déployés sont énorme en terme de marketing (affiches murales énormes dans le métro, le long du périphérique, publicité TV omniprésente...).
Quand ce ne sont pas des periodiques prestigieux qui leur offrent la UNE (Libération) ou une double page bien garnie (les Inrocks), ce sont des chroniques dans des émissions TV, radio...

Le nouveau Grand Theft Auto vient enfin de voir le jour sur XBox et Playstation3, et entend bien le faire savoir.

Je ne reviendrai pas sur le jeu en lui même : des tests fleurissent ci et sur le net, s'en chargeant bien mieux que je ne le ferai.
Je parlerai encore moins des polémiques qu'une telle exposition pour un jeu si immoral engendrera à coup sûr. Je laisse à Ségolène Royal le soin d'expliquer à quel point ce jeu, voire même tous les jeux videos, ou encore la culture japonaise dans sa globalité, même les sushis, poussent au meutre, au suicide, à la violence gratuite, et au piétinement des roses dans les parcs.

Il suffit pour cela de se procurer « Le ras-le-bol des bébés zappeurs », ouvrage certes vieux de 20 ans, publié par l'ancienne candidate aux présidentielles, dans lequel elle caricature l'animation japonaise de cette manière : « coups, meurtres, têtes arrachées, corps électrocutés, masques répugnants, bêtes horribles, démons rugissants. La peur, la violence, le bruit. Avec une animation minimale. Des scénarios réduits à leur plus simple expression. »


Des idées mises en avant à une époque où le Club Dorothée rassemblait plusieurs millions de bambins devant le petit écran chaque mercredi après-midi avec ses Chevaliers du Zodiaque, Niki Larson, Ken le Survivant (expérience de courte durée, mais expérience quand même) et autres.

Depuis le paysage audiovisuel enfantin/adolescent s'est considérablement appauvri en programme du genre. Cependant, Ségolène Royal, avant d'échouer de peu aux présidentielles de 2007, émettait encore quelques réserves sur la culture japonaise qu'elle regardait toujours par le bout de la lorgnette en demandant à la présidente du Parti Social-démocrate japonais si le problème de la condition de la femme japonaise n'était pas provoqué par... les mangas.

Oui bien sûr.

Bref, je m'égare : recentrons le débat.



GTA 4 est donc enfin parmi nous.
Alléluia ! Alléluia ! (attention à bien le crier d'un air joyeux et jovial, non pas triste et malheureux sous peine de mourir noyé dans le Missisippi).

La tâche de Rockstar était double : parvenir à fournir un jeu de qualité suffisante afin de donner une suite "digne" au génialissime GTA : San Andreas, mais également franchir le fossé entre consoles "actuelles" et consoles "next-gen" fraichement installées dans les salons, mais encore avares en jeu de qualité (la PS3 principalement).

Les gros éditeurs sont souvent attendus au tournant sur un pareil évenement : lors de l'arrivée de la Playstation 2, les mastodontes Konami et Squaresoft (pas encore Square Enix à l'époque) pour ne citer qu'eux, étaient attendus de pied ferme avec leurs Metal Gear Solid 2, Pro Evolution Soccer et Final Fantasy X. La réussite de tels produits dopa alors les ventes de la boite noire de Sony et aida grandement à établir sa suprématie dans le monde des jeux videos.

Sony se frotte (enfin) les mains après s'être araché les cheveux devant les pauvres chiffres de ventes de sa Playstation3 au tarif assez rebutant comparé à la ludothèque proposée : le pack console + GTA 4 va sûrement venir gonfler ces chiffres étant donné que Rockstar prévoit d'écouler pas moins de 9 millions d'exemplaires en une semaine... mais chiffre à partager avec la bestiole à Microsoft, la XBox360.

En effet, fini l'exclusivité... ou presque : Crosoft ayant décroché pour 50 millions de Dollars, l'exclusivité de futurs Add-ons téléchageables uniquement via le XBox-Live. La bataille des consoles Next-Gen fait rage, et la Wii mise à part (cible différente, ludothèque singulière,...), bien malin celui qui peut en prédire le futur vainqueur.

Bon, je ne suis toujours pas sur le sujet que je souhaitais aborder, mais j'y arrive...


Pour résumer, les gros points forts de GTA sont la grande liberté d'action accordée au personnage, une aire de jeu de taille conséquente, des poursuites effrénées en voitures/moto/velo/camion/.../, une réalisation très inspirée des films de gangsters Hollywoodiens (jusqu'à leurs travers alors caricaturés avec humour), une violence gratuite et réaliste...

Mais aussi la bande son.

En effet, lors de l'intrusion dans chaque voiture (pour ceux ne connaissant pas du tout GTA, on passe la plupart de son temps à voler des voitures afin de poursuivre un mac vous devant 200 biftons, ou d'échapper aux flics, ou d'écraser une grand mère, ou simplement pour le plaisir de conduire dans le dédale de rues proposées), l'autoradio se met en route, et en avant Simone.


Libre à vous de choisir la radio suivant son thème (rock oldies, jazz, latino, hiphop, parlote, electro,...) et les chansons s'y enchainent "radiophoniquement", à savoir souvent accompagnées par un DJ. Dans GTA4, on fait dans la démesure. Les DJ sélectionnés peuvent être Iggy Pop, Juliette Lewis, ou bien... Karl Lagerfeld.

Pour illustrer mes propos, voilà la tracklist de 3 de ces radios (Electro/Rock, Rock Classique, Rock Alternatif ), mixés par respectivement François K, Iggy Pop et Juliette Lewis :



ELECTRO CHOC


* Padded Cell - "Signal Failure"
* Black Devil Disco Club - "The Devil in Us (Dub)"
* One + One - "No Pressure (Deadmau5 Remix)"
* Alex Gopher - "Brain Leech(Bugged mind remix)"
* K.I.M. - "B.T.T.T.T.R.Y. (Bag Raiders Remix)"
* Simian Mobile Disco - "Tits and Acid"
* Nitzer Ebb - "Let Your Body Learn"
* Kavinsky - "Testarossa (Sebastian Remix)"
* Chris Lake vs. Deadmau5 - "I Thought Inside Out (Original Mix)"
* Boys Noize - "& Down"
* Justice - "Waters of Nazareth"
* Killing Joke - "Turn to Red"
* Playgroup - "Make it Happen"
* Liquid Liquid – "Optimo"


LIBERTY ROCK RADIO

* The Smashing Pumpkins - "1979"
* Steve Marriott's Scrubbers - "Cocaine"
* Godley & Creme - "Cry"
* The Sisters of Mercy - "Dominion/Mother Russia"
* Stevie Nicks - "Edge of Seventeen"
* ELO - "Evil Woman"
* David Bowie - "Fascination"
* Q Lazzarus - "Goodbye Horses"
* Black Sabbath - "Heaven and Hell"
* Bob Seger & The Silver Bullet Band - "Her Strut"
* Iggy Pop - "I Wanna Be Your Dog"
* Thin Lizzy - "Jailbreak"
* Genesis - "Mama"
* Hello - "New York Groove"
* Queen - "One Vision"
* The Black Crowes - "Remedy"
* Joe Walsh - "Rocky Mountain Way"
* The Who - "The Seeker"
* Elton John - "Street Kids"
* Heart - "Straight On"
* ZZ Top - "Thug"
* R.E.M. - "Turn You Inside Out"


RADIO BROKER

* The Boggs - "Arm in Arm (Shy Child Mix)"
* Cheeseburger - "Cocaine"
* Get Shakes - "Disneyland, Pt 1"
* LCD Soundsystem - "Get Innocuous"
* The Prairie Cartel - "Homicide"
* The Dead Fish - "Shallowlead"
* Juliette & The Licks - "Inside the Cage (David Gilmour Girls remix)"
* Unkle feat. The Duke Spirit - "Mayday"
* The Rapture - "No Sex For Ben"
* Tom Vek - "One Horse Race"
* Teenager - "Pony"
* Les Savy Fav - "Raging in the Plague Age"
* White Light Parade - "Riot in the City"
* Deluka - "Sleep is Impossible"
* The Black Keys - "Strange Times"
* The Pistolas - "Take it With a Kiss"
* Ralph Myerz - "The Teacher"
* Greenskeepers - "Vagabond"
* Whitey - "Wrap it Up"
* !!! - "Yadnus (Still Going to the Roadhouse mix)"

Une sélection de choix donc pour accompagner les promenades motorisées de Niko Bellic. Ainsi pourront s'enchainer un Yadnus des géniaux new yorkais !!!, avec un blues-rock plein de cambouis des Black Keys lors d'un dérapage contrôlé au coin de Central Park, ou bien pourra-t'on hurler I WANNA BE YOUR DOG en ne cédant pas la priorité à une piétonne âgée, ou encore lors d'un délire alcoolisé nocturne à pleine vitesse dans Manhattan se goinfrer Waters Of Nazareth de Justice puis un Tits and Acid de Simian Mobile Disco.


Reste plus qu'à aller claquer les 440€ nécessaires pour l'obtention du package. En attendant, je me contenterai d'écouter ces titres sur mon Ipod, sans pour autant me prendre pour Niko Bellic en mettant un pain à la première petite vieille me marchant sur les pieds pour avoir SA place assise (que je ne convoiterais même pas), lui faucher son sac, sortir du métro, courir jusqu'à une voiture garée, péter la vitre, y rentrer, la démarrer à contre sens, écraser quelques piétons (en m'excusant), m'arrêter aux pieds d'une tour, grimper au sommet, prendre mon bazooka et... là je me rendrai compte de deux choses :

- ça m'emmerdrait de donner raison à Ségolène sur ce sujet

- ça n'est vraiment pas possible d'avoir un bazooka planqué dans mon jeans

dEUS @ Black Session



Ce lundi dEUS enregistra, pour la troisième fois une Black Session chez Bernard Lenoir à la Maison de la Radio. Belle preuve de l'estime portée aux belges par ce grand amoureux du rock qui depuis de nombreuses années maintenant ne cesse d'en venter les mérites.

Fiévreux, le nez coulant et la gorge en feu, le foie bourré de Rhinadvil avalés - accompagnés uniquement de salive - dans le métro une heure avant, je ne voulais pour rien au monde rater cet enregistrement.

Une fois n'est pas coutume, mon cul resta calé dans l'un des confortables sièges du studio 105. Durant 90 minutes, dEUS proposa une majorité de nouveaux titres issus du tout frais "Vantage Point", sans oublier les classiques comme Instant Street, Fell of the Floor Man, Suds and Soda, Bad Timing, Turnipike, pour la plus grande joie d'un public quittant peu à peu la position assise, pour terminer pour la plupart sur deux pattes.


Vous connaissez la blague de la piscine?

Les nouveaux titres eurent un peu de mal à décoller, faute à une période de rodage normale en début de tournée. Nul doute que dans quelques mois, un titre comme Is A Robot pour ne citer que lui, deviendra l'un des piliers futurs des concerts du groupe, comme a sû le devenir Bad Timing tiré du précédent "Pocket Revolution". Malgré tout, le groupe mené par un Tom Barman nullement ennuyé par cette ambiance particulière, sembla prendre plaisir à présenter leur nouveau bébé et n'éprouver toujours aucun blasage lors des anciens titres.

Le set se termina sur un tout récent Oh Your God, qui par son énergie et sa rage parvint tout de même à enflammer le cossu studio 105.

Sortis sous les ovations malgré une atmosphère initialement feutrée et un lieu confortable, dEUS a une fois de plus assuré.
Grave.

25.4.08

dEUS - Vantage Point + Live @ Trabendo

Absents en France depuis les Solidays 2006, le quintet belge de dEUS était de retour au Trabendo pour un concert "promotion" de leur dernier disque fraîchement pondu : "Vantage Point".
Toujours appréciés, et donc attendus, par bon nombre de fans de tous âges, il fallait être assez réactif pour y décrocher des billets ; d'autant plus que l'opportunité de les voir dans une salle de taille modeste est assez désormais rare.



Un engouement multiplié par la sortie de ce tant attendu nouvel opus. Un album record pour nos belges avec seulement 3 mois de production. En prélude à son écoute, Tom Barman, charismatique leader, nous prévenait de l'orientation plus immédiate voire dansante de leur œuvre. Connaissant le professionnalisme du bonhomme, impossible de voir cela comme du bâclage, comme on aurait pu le supputer chez d'autres.

Ce virage avait été de toute manière amorcé avec leur précédent "Pocket Revolution" plus ouvert, moins rude que les anciens "Ideal Crash", ou "In a Bar Under the Sea". Mais du coup également moins bien accueilli par les fans hardcore du groupe.
Le cabrélisations du genre "c'était mieux avant" se faisaient déjà entendre à l'époque : nul doute qu'elles allaient être de nouveau à la mode avec ce "Vantage Point".


Assurancetourix n'est pas un personnage de fiction

La paire de premiers singles sortis pour l'occasion (Slow pour la France, The Architect pour la Belgique, puis la France) donnent dans le contradictoire. Le premier, assez noir, mené par une bonne ligne de basse doublé d'une guitare qui, sur deux notes répétées inlassablement, donne dans l'inquiétant. Jusqu'à un refrain, tout aussi sombre, chanté par un trio de voix graves. Morceau complexe, torturé et inspiré, mais pas très "lol". Avec en guest la chanteuse de The Knife, Karin Dreijer Anderson.

The Architect, après sa mini-intro rappelant Fell of the Floor Man, fait penser à ce que nous ont balancé les Kills dans leur récent (et excellent) "Midnight Boom". Du pêchu et dansant, du riff efficace mais un mélange final toujours habité de cet esprit rock, qui nous glisse à l'oreille "hé mec, nous aussi on préfère le rock à la musique classique". Un morceau fait pour suer donc.


Nous saffons les moyens de fous faire parler !

Deux titres qui en se suivant au cœur de l'album, en constituent avec Is a Robot le moment fort dans une trilogie quasi parfaite. Cette dernière à elle seule démontre que dEUS n'a rien perdu de ses facultés. Tant en mélodie qu'en puissance, on est servis comme des papes. Les guitares se croisent, la basse chapeaute, les voix s'entrechoquent, le refrain vient cisailler le tout avec un air simple. Des breaks, des duos de voix, une montée abrupte mais régulière, une fin en apothéose. Tout est là.

Afin de nous éviter la mort par tachycardie, Tom Barman et ses potes nous font atterrir en douceur, avec les plus calmes Smockers Reflect et The Vanishing of Maria Schneider aux refrains posés et mélodieux.
L'album se clôt ensuite avec un popissime Popular Culture, en guise d'aurevoir. Xylophone, cordes et piano au rendez-vous. Une fin qui me reste sur l'estomac.



Du coup, en guise de Digédryl, je me repasse le début de l'album, où When She Comes Down me redonne des sensations agréables dans le bas-ventre, la musclée Oh Your God vient rajouter un peu de piment entre deux refrains doucement "pop", puis Eternal Woman avec la voix de Lies Lorquet (du groupe Mintzkov) vient me remémorer la superbe Nothing Really Ends de leur précédent album.

Dans le rôle de l'album immédiat, que nous promettait Tom Barman, je ne pense pas que "Vantage Point" décroche un Oscar. A l'échelle dEUStique cependant, des titres comme The Architect, Slow, Eternal Woman ou Favourite Game sont des Obla-di Obla-da comparés à Instant Street pour ne citer qu'elle. Qui s'en plaindra ? Le clan cabrelistique des "c'était mieux avant", sûrement. Moi, non.



Mes précédentes expériences scéniques avec dEUS (Toulouse, Cabaret Sauvage et Solidays) s'étaient soldées par un "ohla, j'ai vu le concert l'année BORDEL". J'arrivai donc aussi confiant qu'un joueur de Ligue 1 venant jouer à Metz, tout en ne portant pas de maillot grenat, dans le Trabendo.

En première partie, le duo de The Black Box Revelations commence son set devant une fosse attentive à défaut d'être remplie. On pense aux Black Keys pour le coté bluesy-rock cradingue joué à deux et très fort, mais aussi un peu aux White Stripes pour les refrains plus pop-rock-garage. Techniquement très bon, sonorement excellent, et scéniquement maitrisé : le duo d'espoirs flamand assure le boulot avec brio.


S'il vous plait, adoptez nous...

Le public se presse alors dans la fosse du Trabendo pendant que le matos de dEUS est installé. Cependant, on n’en sent pas de véritable montée de température, les gens semblant attendre le concert comme l'on attend le bus. Soit. Après tout, le spectacle est censé être sur scène et non ailleurs.


"Putain, je kiffe."

Arrivent alors Tom Barman et sa troupe, très décontractés, qui débutent leur set de la même manière que commence "Vantage Point". L'intro de When she comes down est assurée à la basse, la voix de Barman se pose dessus, et est rejointe par la gratte du ténébreux Mauro. Entrée en douceur sur un titre qui ne décolle jamais réellement, mais pose les jalons de la soirée "hey les frenchies, voilà notre nouveau bébé, vous allez aimer".

Vu le peu d'entrain manifesté, nul doute alors que la majorité semble plutôt venue (re)voir Instant Street ou Fell of the Floor Man. Ca se comprend.

Attente de courte durée, car après avoir enchainé Sun-Ra (et ses montagnes russes) et Favourite Game (et ses "ahh ahh ahh" pas contents du tout), l'intro de Fell of the Floor Man, est balancée, et provoque - enfin - les premiers frissons. La fosse clapote, les sourire fleurissent : putain, enfin le printemps. Moment alors choisi enchainer les inséparables nouveaux singles, The Architect et Slow, aussi sensuels qu'efficaces, qui font alors monter la pression jusqu'à ... Eternal Woman, toute en douceur et légèreté.
Pas surprenant quand on connait le plaisir qu'éprouve dEUS à varier brutalement les tempos. Pas surprenant non plus donc de voir Tom Barman garder sa guitare électro acoustique, et démarrer ensuite l'intro d'Instant Street sous les clameurs d'un public qui attendait cette étincelle pour enfin prendre feu.



Avec ce titre, dEUS change de planète, prend une dimension énorme, peut résoudre les maux de toutes les sociétés réunies, stopper les guerres, faire tourner la Terre autour de la Lune, faire pousser les patates sur des arbres à frites, faire chanter les poules en si bémol, ouvrir un océan comme Moïse, mais en plus y construire un tapis roulant allant à 12km/h et qui fonctionne, bref, on touche au grandiose.

Sans aucune gène, je la range aux cotés de Paranoid Android de Radiohead, ou encore Smells Like Teen Spirit de Nirvana, dans le panthéon des chansons du genre "que j'amènerai sur une ile déserte". Avec ça, je survis à poil dans la jungle sans souci.



La chanson prend en plus une dimension gargantuesque en live, avec ce riff inoubliable, tordu et perdu dans les montées progressives de la guitare rythmique, le tout accompagné par des hurlements du public totalement transporté de joie. dEUS nous tient alors par les burnes, et pour de bon. La dernière note laisse place à une salve Ô combien méritée d'applaudissements et clameurs d'une foule enfin libérée. Le groupe enfonce alors le clou avec le meilleur titre de "Vantage Point", Is A Robot, et un final aussi tout en tension.

Enchainement fatal. Joie intense. Des larmes sur mes joues.
- "C'est pas moi qui pleure, c'est mes yeux", comme dirait l'autre.
Ok, j'ai une légère conjonctivite, mais quand même. Je suis totalement emballé, et ça n'est certainement pas le génial Bad Timing, à la guitare lancinante du début à la fin, accompagnée d'une progression dont ils ont le secret, qui me fera changer d'avis. Morceau d'une précision diabolique au refrain tant hurlé que chanté, et à la fin explosive.
- "dEUS m'a tuer", comme dirait l'autre (pas le même autre mais un autre).



Besoin de souffler pour tout le monde après une telle débauche d'énergie. L'euphorie est cependant un peu retombé dans la fosse après Is A Robot. Tom Barman nous répète donc à l'envie "you should be doing it" (Smockers Reflect), avant de conclure sur l'ancien et excellent Roses. Mes pieds ne touchant plus terre depuis 45 bonnes minutes, j’aperçois alors la set list, qui m'indique que le groupe a prévu de revenir encore jouer 3-4 titres.

Le temps de quelques applaudissements bien fournis, de "ooohoohoohoohoooh" made in France, et revoilà nos belges sur scène. Parfois torché à la va-vite par des artistes pressés de rejoindre leur loge, leurs putes et leur coke (rock'n roll), le rappel qui suivra sera tout simplement dantesque. Un Theme For Turnpike toujours aussi tordu et superbement conclu par les hurlements de Mauro, un très efficace Oh Your God, puis un classique tant attendu (Suds and Soda) : nouvelle ovation pour dEUS qui ne nous quittera définitivement qu'après un Popular Culture assez mièvre.



Ils auraient tout aussi pu terminer avec la Danse des Canards version Samba, l'impression globale de la soirée n'aurait pas été différente : superbe prestation une fois de plus pour nos 5 belges, même si beaucoup regretteront le manque d'enthousiasme de la foule présente. Qu'importe, le groupe fut bon, les anciennes chansons toujours aussi excellentes, et les nouvelles très prometteuses.

Résumons : Groupe Bon x (anciennes chansons excellentes + nouvelles chansons prometteuses) - public un peu mollasson = excellent moment.
Au fil du temps le groupe gagnera de l'assurance et des automatismes sur des nouveaux titres parfois hésitants.
Un groupe à ne surtout pas louper donc pour leurs prochaines venues françaises.

On me murmure à l'oreillette qu'un festival d'été dans l'ouest du pays serait sur les rangs ?



dEUS par un nouvel album d'une grande qualité, et une prestation live pleine de promesses, se classe en première position des groupes Belges et se qualifie une nouvelle fois pour la Ligue des Champions des groupes européens. Encore assez loin devant les méritants Girls in Hawaii, Soulwax et Ghinzu promis à la coupe UEFA, ou bien les Hollywood Pornstars, Tellers et Flexa Lyndo, outsiders de qualité.
Le championnat belge promet donc de belles affiches pour pas mal de temps encore.

Un vainqueur certain : le spectateur.

Pendant ce temps là, en France, Cali et Calo(gero) sont sur un bateau. Quelqu'un pour les pousser les deux à l'eau ?




dEUS - "Vantage Point"(2008)


1. when she comes down
2. oh your god
3. eternal woman
4. favourite game
5. slow
6. the architect
7. is a robot
8. smokers reflect
9. the vanishing of Marta Schneider
10. popular culture


dEUS @ Trabendo (set list)

1. When she comes down
2. Sun Ra
3. Favourite Game
4. Fell of the floor, man
5. The Architect
6. Slow
7. Eternal woman
8. Instant street
9. Is a robot
10. Bad Timing
11. Smokers reflect
12. Roses
-------------------------------
13. Turnpike
14. Oh Your God
15. Suds and soda
-------------------------------
16. Popular Culture

23.4.08

La Touillette, mode d'emploi

Le démantèlement de la touillette de catégorie A est un sujet que je souhaitais aborder depuis un certain temps sur ce blog. Par manque de temps, de certitudes, mais de courage aussi, je repoussais sans cesse l'échéance.
Peur de me tromper, peur de choquer, peur de mettre le doigt sur un sujet qui - je le savais - allait m'attirer pas mal d'ennuis, d'ennemis.
Mais il est temps.

La prolifération d'un nouveau type de touillettes, dit "Touillette a café", de type B45, "made in China", menace le paysage actuel de la pause café français. Lamentablement étroites et fragiles, menaçant de céder sous n'importe quelle pression, ramollissent dans le café chaud,...
Le pays tremble, le gouvernement enterre le sujet, les gens fuient le pays, ou pire encore : choisissent la soupe.

Oui, la Soupe. Le truc qui se déclanche vers ici :


Fig. 0 - Attention, âmes sensibles baissez le regard


Tout le monde y a été confronté un jour. Avec ces questions trottant dans nos têtes : "Mais pourquoi diable ce bouton est-il plus propre que les autres ? Pourquoi les gens dans la caféteria s'arrêtent-ils de respirer lorsque quelqu'un appuie sur le bouton du 'thé au lait', si proche de la zone sud-est des boutons ?"

Cette nouvelle race de touillettes était de l'esbrouffe ; j'en étais persuadé. Afin d'étayer mes dires je citerais une source ayant choisi de rester anonyme, qui m'a dit un jour, le regard appeuré, l'oeil rouge et le cheveu ébouriffé:
"- bah ouais... elle casse de suite"
L'arnaque.
J'en restais alors sur le cul.

Ne pouvant tolérer de tels actes déraisonnés, ne pouvant laisser tant de gens mettre leur pause café en danger, j'ai décidé de dénoncer, de montrer, d'expliquer. Le temps de la révolte a sonné.

Après quelques recherches, comprenant peu à peu dans quel traquenard je venais de mettre un orteil, imaginant quel dossier confidentiel je déterrerais, les inimitiés que cela declancherait : je pris peur.
Je soupçonnais même la FFOCIPTDMC (la Fédération Française d'Organisation de Championnats Inter Professionnels de Touillette De Machine à Café) d'être dans le coup. C'est dire. Les rouages se mettent en marche petit à petit : compétition de touillette, argent, profit, touillette bon marché, chinois.

Je sais bien que je vais être pris pour un fou, un irresponsable, que les regards vont me fuir, les doigts pointer mon dos, les amis se faire rare, la famille s'éloigner.
Tant pis, je prends le risque. J'ose. Je balance.
Oui, le PLAN DE DEMANTELEMENT DE LA TOUILLETTE (afin d'en comprendre le bon usage et provoquer une mobilisation générale dans le but de contrer l'apparition massive de la touillette de masse de type B45, made in China).

Voici donc, le fleuron de l'industrie française, LA touillette fait main, de catégorie A, dîte "touillette", que le monde entier nous envie :


Fig. 1 - La touillette

Vous la reconnaissez tous, vous l'avez tous déjà rencontré, lors de moments de détente (pause pendant le travail) comme lors de moments de stress (attente dans un hôpital), elle a toujours été là. Et je me battrai jusqu'à me damner s'il le faut pour qu'elle le soit encore longtemps.

Pour que la tradition du bon usage de la touillette se perpétue, et de facto, que son appréciation soit totale pour le maximum d'entre nous ainsi que les générations futures, je vais donc détailler la manière de savourer ce bel objet.


Fig. 2 - La Touillette : comment ça marche ?


La complexité n'est qu'apparente, la pratique n'est qu'évidente.

(1) Avec ses canines pointues, venir trouer notre touillette sur les petits cercles avec une pression certaine mais en faisant attention de ne pas exagérer afin que l'objet ne cède pas sur l'axe vertical (pointillés verticaux) donc, mais soit uniquement fragilisé. L'on obtient ainsi deux petit cercles de plastiques à mâchouiller allégrement pendant une à deux minutes. Pas plus, attention.

(2) Cette action est normalement facilitée par la précédente. En effet, par une pression normale de ses petites dents pointues (les gens aux grandes dents sont défavorisés, certes) sur les carrés (2), une touillette bien faite vient à rompre sur son axe vertical. Sont alors libérées les parties (a), (b), (c) et (d). Soient quatre petites parcelles de bonheur à triturer librement pendant de longues minutes.
Challenge : arriver à ne pas faire céder la touillette verticalement, mais UNIQUEMENT à extraire les petits carrés (2). Après des années d'essais infructueux dans des lieux tout aussi prestigieux que Portet-sur-Garonne, Saint-Denis (92), ou encore Puteaux, j'ai décidé de tourner la page et de changer d'objectif de vie.

(3) Le travail d'orfèvre peut commencer. Place à la délicatesse : vous aurez tous remarqué la partie arrondie et plus fine au centre de la touillette. Le challenge est ici d'arriver à extraire cette forme en un seul morceau.
Astuce : ne pas laisser la touillette trop tremper dans le café chaud, car avec la température elle se ramollit, ce qui empêche une cassure sèche, nette. Du coup, cela force à appuyer un peu trop jusqu'au "crac" fatal de la bordure.

Si vous avez alors tout bien suivi, il ne vous reste en main qu'un objet de forme rectangulaire, lui même amputé d'une partie centrale, géométriquement de la même forme mais avec les bouts arrondis (donc d'une forme rectangularrondi pour donner le terme exact), de mesures respectant la formule suivante:

Soit T la touillette.
Soit F la forme centrale.
Selon le théorème de Watchoenbülh (1654 - 1702 : éminent scientifique autrichien auteur d'ouvrages sur l'ancêtre de la touillette, la choenbül ou la cheunbulle en francisé du sud):
perim(F) = perim(T) / 2.32


Fig. 3 - La Touillette : ce qu'il doit en rester (si vous avez bien suivi)

Il ne vous reste plus qu'à l'aide d'une vos dents pointues, d'effectuer une bonne pression sur les 2 points H afin que l'objet subisse un split avec lui même suite à une dissension interne.
La vie d'une touillette est une parabole de la vie d'un groupe rock, vous l'aurez compris.

La résultante est alors deux morceaux parfaitement symétriques qu'il ne vous reste plus qu'à mâchouiller jusqu'à la prochaine pause, ou bien à utiliser comme deux combinés téléphoniques miniatures. Mais là, le risque d"airconîte" est élevé.

Voilà, je pense avoir fait le tour de la chose. En espérant que ce papier vous permette à toutes et à tous de savoir utiliser la touillette française, la bien de chez nous, à son potentiel maximum. Et surtout de comprendre la raison de cette lutte, qui au fond nous concerne tous.
Pour un monde meilleur.

21.4.08

Foals @ Trabendo (Paris)


C'est un Trabendo chaud comme une cocote qui attendait de mèche ferme les 5 anglais de Foals. Après un buzz naissant grâce à un tube "bloc partyesque", Hummer, soutenu ensuite par deux singles tapageurs, Mathletics et Balloons, Foals nous surprend avec un album, "Antidotes", aussi profond que dansant, qui se digère tant avec la tête qu'avec les pieds.


Retour en arrière :

Après une poignée de titres lancés sur le net, dont le compteur de lecture ne cesse d'augmenter, Yannis Philippakis, leader charismatique à la frange folle, tente deux paris des plus osés.
Le premier : appeler après une soirée arrosée le sorcier sonique des TV on the Radio, David Sitek, afin que celui-ci produise leur album. Après moult insultes et écrasage d'égo avec une talonnette de santiag, celui-ci accepte, peut-être surpris par l'impertinence et le culot du jeune homme.


David Sitek

Le second : ni Hummer, ni Mathletics ne seront dans l'album. Raison invoquée : ils ne colleraient pas à l'ambiance générale voulue par Yannis, pour l'album. Trop dansants, trop "mainstream".
Connaissant le succès - mérité - de ces deux excellents titres, gonflés de rythmiques syncopées, de riffs aigus, de basse groovy : la prise de risque est certaine.
Ce gamin est sévèrement burné comme dirait Nanard.


Remarque, quand l'on voit le nombre de "premiers albums" parus ces derniers temps qui ressemblent plus à des compilations ratées d'EP déjà sortis qu'à une véritable œuvre singulière (Wombats, Los Campesinos! pour ne citer qu'eux), on se dit que finalement, c'est pas plus mal.



Nos cinq effrontés se paient même le luxe de passer derrière David Sitek pour le mixage final : la version proposée par l'homme à lunette ne leur convenant pas. Tout simplement.


C'est un album surprenant de maturité et d'intelligence qui nous est alors balancé à la figure. S'y cotoient allègrement des tubes dansants comme Cassius ou les anciens Two Steps Twice et Ballons réenregistrés, des chansons montant en puissance comme la géniale Heavy Water ou Electric Bloom finissant en orgies sonores, des titres plus mélancoliques avec Olympic Airways, Red Socks Pugie ou encore Big Big Love, le tout introduit par l'excellente French Open, avec son refrain baragouiné dans un français incompréhensible. Mais on s'en fout.



Musicalement, cet album est solide, plaisant, habité, intrigant,... Une évidence ? Ce groupe a un son, une patte, qui vient nous caresser à chaque écoute ... et surtout une griffe, qui vient nous lacérer la joue lorsqu'ils montent sur scène.


Après une prestation incandescente lors du Festival des Inrocks en novembre dernier au Nouveau Casino, ils étaient tête d'affiche d'une soirée Inrocks Indie Club il y a quelques semaines à la Maroquinerie. L'album fraîchement écouté, c'était l'occasion de le voir passer sur le grill du live...

Epreuve alors réussie haut la main devant un parterre très anglophone entièrement acquis à leur cause, et pour ne rien gâcher, bien chauffé par les australiens à ressort d'Operator Please.


Operator Please - Just a Song About Ping Pong


Transition toute trouvée entre leur final sur Just A Song About Ping Pong, et l'ouverture classique de Foals avec "The French Open", rendant hommage au tennisman Andy Roddick, éternel loser. Nous fûmes terrassés en deux sets par cette excellente soirée, sans tie-break.


Ce sont donc en vainqueurs des petites salles parisiennes que Foals viennent s'attaquer à une taille supérieure : le Trabendo.



Petit caprice de (baby)star : aucune première partie finalement ne sera "autorisée" par le groupe : ceux-ci ne voulant pas que leurs instruments soient déplacés juste avant leur set.
Même pas de Dj set pour faire patienter : juste un fond sonore qui vit son volume augmenter dix minutes avant que nos gredins ne montent sur scène.

Heureusement, j'ai toujours mon Stieg Larsson sur moi.



Pas de grande surprise pendant les 45 minutes de ce show (pour 25€, le tout sans première partie à insulter, où va le monde?), où Foals nous fit étalage de l'essentiel de leurs morceaux avec une énergie contagieuse. Difficile de tenir en place devant ce style rappelant le meilleur Bloc Party ou encore les Rapture et !!!, tout en évitant de les singer bêtement, comme cela arrive fréquemment.



Possédant un style propre et une identité véritable, peut-être seront-ils aussi victimes de mauvaises imitations par de pénibles tacherons en "The"...
En effet, Foals étant libéré de ce déterminant, votre petit pouce vous sera reconnaissant de devoir moins tournoyer sur la molette lisse de votre Ipod que si le groupe était coincé entre The Faint et The Futureheads.
Et un pouce reconnaissant, c'est utile. Cela rend l'auto-stop plus efficace et ça fait toujours gagner à pile ou face.



Cette quatrième prestation parisienne en quelques mois seulement me convainc toujours autant de la valeur scénique de ce groupe. Le public repart de cette soirée le sourire aux lèvres, même si la question de la courte durée revient souvent dans les discussions post-concert. Une impression partagée mais que plusieurs doses d'"Antidotes" parviendront à atténuer sans mal.




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Et eux ?

"j'ai trouvé ça vraiment énorme encore une fois, avec en plus un son vraiment parfait au bout d'un ou deux titres là où j'étais."

"Une boucherie, j'ai fait mon sport de la semaine, la fosse était en forme comme rarement j'ai eu l'occasion de voir au Trabendo ! "

"D'un point de vu général, pour ma part 45 minutes de concert… c'est TRES limite"

"Car c'était court, certes mais franchement dément"

"Ils donnent encore plus d'énergie dans une petite salle que certains groupes dans des zénith
Du début à la fin, et pour n'importe quelle chanson, ils dégagent une pèche énorme"

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"Antidotes" (2008)



1. the French Open
2. Cassius
3. Red Socks Pugie
4. Olympic Airways
5. Electric Bloom
6. Balloons
7. Heavy Water
8. Two Steps Twice
9. Big Big Love (fig.2)
10. Like Swimming
11. Tron

17.4.08

Lightspeed Champion, du pogo au tombeau ?

Lightspeed Champion



Aujourd'hui 10h32:

La nouvelle est peut-être à prendre avec des pincettes, mais la source étant des plus sérieuses (les inrocks.com), elle n'est sûrement pas infondée :

Devonte Hynes, a.k.a. Lightspeed Champion et surtout ex-Test Icicles, aurait été hospitalisé en urgence, suite à une infection généralisée, qui, partie d'une simple infection dentaire se serait propagée jusqu'à l'empêcher de marcher.

A côté de ça, le Doherty qui se porte comme un charme avec toutes les merdes qu'il gobe. Ouais, il est en taule, mais partage sa cellule avec un dealer d'héro. Doit pas être si malheureux que ça le Pitou. Au pire, il doit servir de réchauffe qué-quette à quelque nazillons dont le savon ne cesse de tomber sous les douches. Qui n'a pas rêvé de se taper une rock star ? On peut dès lors imaginer le titre du prochain Babyshambles, quelque chose comme "Pain Under the Shower".


Pete Doherty en prison


Bon, c'est un peu gratuit, mais la maladie de Devonte m'attriste. Cette news m'a bouffé la journée. Ce mec capable, avec les Test Icicles, de pousser des cris stridents tout en balançant le plus improbable des riff sur sa gratte rose, la disto poussée à fond, sur un beat gras et asynchrone... mais aussi de chanter mielleusement, un petit chaton dans la main, qu'il veut faire un petit bécot dans le cou de sa nana, le tout entouré de peluches jaunes, sous le nom de Lightspeed Champion ; ce mec capable d'arborer une coiffure des plus improbables, tout en gardant le plus grand sérieux, et de poser pour des photos de presse, une poule dans la main ; ce mec capable de reprendre brillamment en concert Heart In a Cage des Strokes, seul à la guitare, devant le regard médusé de son auditoire.


Test Icicles


Non, non, non, fait gaffe mec, lave toi les dents, merde!
Et pas que le matin : le soir aussi.


Aujourd'hui 11h18:

Le blog de Devonte (http://www.lightspeedchampion.com/) me rassure : le bonhomme marche à nouveau, se tripote devant le dernier Weezer, et salive en attendant les prochains épisodes de LOST.

Ouf.






Lightspeed Champion - Heart in a Cage (Strokes cover), live@Paris (Nouveau Casino)



Test Icicles - Circle, Square, Triangle


Lightspeed Champion - Galaxy of the Lost


Lightspeed Champion - "Falling of the Lavender Bridge" (2008)

1. number one
2. galaxy of the lost
3. tell me what it's worth
4. all to shit
5. midnight surprise
6. devil tricks for a bitch
7. I could have done this myself
8. salty water
9. dry lips
10. everyone I know is listening to crunk
11. let the bitches die
12. no surprise (for Wendela)/midnight surprise

16.4.08

Rage Against The Machine @ Saint-Cloud

...pour 45 €, avec d'autres groupes ?

Info? Intox ?










La rumeur avait été semée par Francis Zegut par le biais de son blog où il évoquait un concert allant faire du bruit, une semaine avant Rock en Seine, sur le même sîte...

Un retour de Zach de la Rocha et sa troupe 2 mois après leur date de Bercy, au nez et à la barbe des organisateurs de Rock en Seine ?

Le bon Francis nous le certifie en tout cas avec 2 billets sur son blog (http://zegut.blogspot.com/).

C'est plutôt bonnard.



Rage Against The Machine

Islands - The Arm's Way

Onanisme musical (part. 2)

Le terme de MAUVAIS branleur musical se rapporte au sens cru de la branlette : aimer se faire du bien tout en se foutant pas mal des autres, pourtant tout aussi désireux de prendre du plaisir.


Après un "Return to the Sea", plutôt réussi - si l'on prenait soin de ne pas comparer leur travail à celui des feu Unicorns - les Islands acquirent une base solide de fans... mais également une réputation de musiciens "se la touchant".
Une impression que je ne partageais pas à l'écoute de ce premier opus, franchement agréable à l'écoute, même si difficile au premier abord.


Islands

Chez Islands, on prend les choses en main


Leur prestation live du Point Ephémère il y a quelque mois maintenant (c.f. http://hypram.blogspot.com/2008/03/islands-point-fmr.html), finit de me convaincre que ces aprioris étaient injustifiés, tant leurs Swans, Rough Gem, ou autres titres inédits, semèrent la joie dans un public aux yeux pétillants, autant que sur scène où les musiciens s'éclataient. Un avant goût nous était alors donné de leur futur "Arm's Way" dont la gestation dura deux années.


A l'écoute de cet album, je me dis que deux années ne furent pas de trop pour arriver à collecter autant d'idées. Ce disque regorge de mélodies, de montées lyriques, d'accélérations, de breaks, de nappes de violons, de ralentissements, de cris, de chuchotements, de pim de pam de poum, de PAPAPAP, de OHOOOOHOH, de....



Oui, c'est trop.
A trop vouloir en faire, à trop chercher à montrer, à prouver, à trop complexifier les chansons, moi, j'étouffe et mes poils se hérissent au moindre trémolo de la voix de Nick Diamonds.
A croire que les violons l'excitent.
Ah ça, les violons, on en bouffe. Et par tous les trous. Si Arcade Fire et Vampire Weekend m'avaient réconcilié avec cet instrument, Islands me pousse au divorce.

Mention spéciale aux titres The Arm et J'aime vous voire quitter (qui ne veut rien dire), qui nous rappellent les génériques de dessins animés des années 80. On ferme les yeux et on imagine sans peine un type avec un lasso à la main, sur son cheval galopant à travers les cactus mal dessinés, et ce pendant... 6 minutes.
Oui, nos génériques sont aussi longs que les épisodes qu'ils encadrent, et malheureusement, aussi pénibles qu'un combat entre un chevalier d'or et le chevalier de Pégase.



La première partie de l'album est composée de titres partant dans tous les sens, toutes les directions possibles, mais sans que ce ne soit jamais la bonne.
Si tous les chemins mènent à Rome, toutes les mélodies ne mènent pas au plaisir avec Islands. Seule Creeper fait mouche, avec sa pop synthétique, son chant retenu et son air mignon.


La seconde moitié regroupe des chansons plus calmes (du moins au départ), mais qui sont une nouvelle fois le théâtre de collages improbables (et ratés) entre moultes mélodies.
Isolées, ces idées sont parfois brillantes, même si elles sentent le réchauffé (fin de In the Rushes qui sent la bête a corne).
Regroupées, elles sont noyées comme un pastis servi dans un bar parisien. Aurevoir le goût.





Le "meilleur" exemple est Life in Jail : ça démarre en douce ballade, puis ça continue en riff mode "WAP DOO WAP", ensuite des "PAPAPAPAAA" consécutifs à des "OUUHHHOUHHOUHH" sortis d'on ne sait ouùuuouùuuouùu.
Un peu comme s'ils n'arrivaient pas à terminer leurs chansons tant ils aiment leurs instruments : ils rajoutent une couche, puis une autre, et une autre, en espérant que, lassé, les gens appuient eux-mêmes sur "Next".
Et ça marche.


On me dit "oui mais écoute la dernière, elle est fabuleuse".
Elle fait 11 minutes.
J'ai pas pu.



Islands - "The Arm's Way"(2008)

Islands - The Arm's Way


1. The Arm
2. Pieces Of You
3. J'aime Vous Voire Quitter
4. Abominable Snow
5. Creeper
6. Kids Don't Know Shit
7. Life In Jail
8. In The Rushes
9. We Swim
10. To A Bond
11. I Feel Evil Creeping In
12. Vertigo (If It's A Crime)



Islands - "Return to the Sea"(2006)

Islands - The Arm's Way


1. Swan (Life After Death)
2. Humans
3. Don't Call Me Whitney, Bobby
4. Rough Gem
5. Tsuxiit
6. Where There's A Will, There's a Whalebone
7. Joggin Gorgeous Summer
8. Volcanoes
9. If
10. Ones

15.4.08

The Black Lips @ Maroquinerie

Onanisme musical (part. 1)


The Black Lips


Le branleur musical peut être vu de différente manière : Le BON branleur et le MAUVAIS branleur.
Le bon peut être ramené à Fonzie de Happy Days, Mikey de Parker Lewis, ou bien Michael de Seconde B. Le mec fringué cool, qui crache, rote sa Kronembourg, vit pour l'éclate et la déconne, se fout des règles, tout en restant le mec sympa "quand tu le connais".



Fonzie, Mikey et Michael, rock'n roll baby


Quand quatre de ces gars là se retrouvent pour faire de la musique, ça peut donner les Black Lips.
Formés à Atlanta (USA), cette troupe se fait remarquer depuis quelques années à travers nottamment des concerts totalement déjantés, où il n'est pas rare de les voir faire profiter de leur anatomie au public, voire même des hydrater à coup d'urine, et les nourir à coup de vomis.

Sympatiques attentions.

Musicalement, rien d'inventé : ils sont comparés aux Kinks des débuts où à des Beatles décoincés. Ça chante mal mais le public suit, ça joue vite et le public saute. Les mélodies sont simples et efficaces, la production est réduite au minimum : les enregistrements semblent être en prise directe.


The Black Lips

Les Black Lips dans ton salon, oui c'est possible

L'occasion de les voir en live donc, dans la salle de la Maroquinerie était une aubaine, à ne pas rater.

Pour nous mettre en jambe, rien de mieux qu'une re-sucée de la recette Black Lips par trois frenchies en mode rebelle attitude. Ça crache sur scène, ça ne dit rien au public, ça ne donne pas leur nom, ça joue une chanson de plus qu'autorisée par la salle. Limite Mai 68 sur scène.

Musicalement, c'était plutôt bon, voire très plaisant par moment. Le côté répétitif passait à l'as car bouffé par une énergie redoutable. Dommage que seul une quinzaine de personnes assistèrent à leur passage.



The Weakends : un jeu de mot pour Ruquier

Et surtout dommage que ces quinze personnes furent rejoints par d'autres, pour un autre groupe censé faire monter la pression avant les Black Lips : Cheveu.

Place donc à un très mauvais mélange d'Animal Collective version techno, avec ... rien. C'est méchant pour Panda Bear et ses potes, mais j'ai que ça qui me vient à l'esprit. Des rythmes technoïdes/transe bidouillés avec le synthétiseur volé à Ice MC, une guitare par dessus, enfin, plutôt en dessous, et une voix hurlée et traffiqué.



Cheveu, no comment...

Des membres prestigieux cependant, avec le bassiste des Hives ayant récupéré des lunettes refusées par les Klaxons car trop moches, Nicolas de "Hélène et les garçons" version "les vacances de l'amour" au grommelage inaudible, et Bernard Oleg (le neveu de Charlie) arborant une chemise, également recalée par les Klaxons car également trop moche, aux synthés.

Premier groupe que j'entends chanter en espéranto : rien compris, rien entendu.
Rien + rien = rien.




Tartagueule à la récré


La température monte cependant d'une bonne dizaine d'unités dans la fosse pendant la mise en place du matos des Black Lips, où une rixe éclate entre la "bande à Riri" de la 4ème-B du collège Jean Jaurès (Paris XVI) et la bande à "Jean-Phi" de la 4ème-4 du collège Victor Hugo (Paris XVI). Les poings et les insultes volent, devant le rictus amusé de Jared Swilley, alors en train d'accorder sa basse. On se dit alors que le spectacle sera bien sympathique dans cette fosse, qui plus est, capilairement intéressante.

Que nenni ! Tout se passera sur scène.



Non pas que les Black Lips endormiront nos Baby-cogneurs, au contraire, ceux-ci
multiplieront les stage invasion de la première, à la dernière note. Les musiciens, habitués à ce genre de situations n'en furent guère gênés, au contraire : ils surent bien en jouer en attisant ce feu adolescent, avec leur son "flower punk".

On ne peut pas en dire autant de notre pôôôvre videur de la Maroquinerie, qui passa une bien sale soirée.
Au début, empreint d'une autorité que lui confère ses habits noirs et son tampon "Maroquinerie", il tente de faire régner l'ordre, en interdisant, d'un "non non non" accompagné d'un doigt menaçant l'accès à la scène.
Ensuite, il comprend qu'il va devoir y mettre du sien et venir montrer ses capacités de catcheur sur scène en essayant d'attraper par un pied, une jambe, un bras, un cheveu, un tee shirt, un sein, voire le tout réuni nos jeunes slammeurs.



Activité durant laquelle il gagna cependant un ami : un roadie des Black Lips, sosie de "la boule" de Fort Boyard, auquel vous ajoutez un bouc dont les intervention bien plus tranchantes et efficaces nettoieront la scène de ces gentils mais nombreux envahisseurs.

Notre ami videur terminera sur le bord de la scène à sauver de la suffocation et de la "tranche de jambonisation" les éléments les moins résistants, le tout sous l'attitude rigolarde de Jared, mimant à son insu, de manière sodomite, un bel accouplemement... avant de lui faire un gentil petit bisou.



Dans cette ambiance survoltée mais toujours bon enfant, les Black Lips enchaîneront durant une petite heure un mélange de leurs trois albums, sans que la majorité ne soit donné à leur dernier "Good Bad Not Evil".

A signaler une reprise du Hippie Hippie Hourra de Jacques Dutronc, artiste qu'ils admirent.

On ressort lessivé de ce concert où l'énergie proposée par le groupe est phénoménale, et parfaitement relayée par un public entièrement acquis à leur cause, venu pour prendre son pied. Musicalement, on est assez éloigné du son proposé sur leurs albums. : tout est joué à l'énergie au détriment de la justesse, tout est interprété avec les tripes plutôt qu'avec la tête, on sue d'avantage qu'on ne bave.


The Black Lips

Douuuuuce nuiiiiiiiit



Un des meilleurs concerts jamais fait pour ma part au niveau intensité.

Pour avoir une idée précise de la tenue des concerts des Black Lips :



Ceci est extrait d'un concert donné à Tijuana (Mexique), où les entrées étaient gratuites...comme la bière. La scène alors exposée en plein centre de la salle n'était que rarement occupée uniquement par les Black Lips. Expérience déglinguée, filmée, dangereuse, totalement barrée à l'image de ce groupe.

(A suivre, les MAUVAIS branleurs musicaux...)