L'HYper PRésent Appliqué à la Musique (et autres trucs...)

21.5.08

Beck is Back

Beck



Annoncé pour dans quelques semaines, le nouvel album de Beck a désormais un nom : "Modern Guilt", un nombre de titres : 10, et une durée approximative : trente / trente-cinq minutes ; sous peine qu'ils conservent la version originale de ce "Modern Guilt" enregistré main dans la patte avec Danger Mouse.
La date de sortie approchant, les langues se délient et les informations tombent. Je me livrerai bien à une simple traduction des éléments livrés par les deux comparses mais parler de chansons sans avoir pu les écouter m'emmerde.

Heureusement, Beckounet a eu l'aimable attention de laisser filer un des titres de son dixième album, Chemtrails. Pas de panique si vous ne savez où le trouver, inutile d'aller harceler votre grand-mère qui a bien connu le grand oncle de la soeur de la cousine germaine Germaine du beau père à la nounou de la maîtresse de CP de l'ancien pasteur de l'église de la nièce à la mère de Beck pour qu'il vous l'envoie, suffit de cliquer ici pour du streaming ou bien là pour pas de streaming.

Maintenant, on peut parler. Mais vite fait car extrapoler sur un album entier à partir d'un morceau dont on ne connait le statut (single ? morceau d'ouverture ? de clôture ?), c'est un peu comme un coup franc de Franck Leboeuf, ça mène souvent dans le mur.



Première impression, Beck semble s'éloigner de "Guero" et "The Information", et ces tentatives de bricolages à la "Odelay" en vieux.
J'ai lu que l'introduction du morceau, puis ses passages lents, faisaient penser au feu Beta Band. Y a du vrai là dedans, et ça n'est pas pour me déplaire, loin de là. Point de guitares, juste un combo piano / synthé / basse / batterie sur lequel plane son chant de manière assez détaché.

Ensuite, Beck a envie de s'énerver un petit peu. Mais pas pour aller frapper un voisin à coup de batte, non, plutôt pour aller se chercher une verveine à la cuisine. Du coup, la ligne de basse s'excite, le rythme augmente légèrement. Et là, il se passe pas mal de choses : Beck ouvre un placard, cherche son sachet de verveine, le met dans un mug "Simpsons", y verse de l'eau bouillante, et repart dans son salon le siroter.
Dès lors, Beckounet se calme à nouveau et nous raconte des trucs calmement. Seulement, à un moment donné, ça doit l'agiter ce qu'il dit car il renverse un peu de verveine bouillante sur sa cuisse (il était en bermuda vert kaki) et du coup, il se lève comme une furie car il a mal. Et ça l'énerve jusqu'à la fin du morceau.


Mini Beck


Celle-ci me fait penser à celle de Diamond Bollocks, sur l'album "Mutations". Où sur une batterie partant dans tous les sens s'agite une grosse ligne de basse quasiment en mode soliste. Pas surprenant quand on sait que Joey Waronker est venu prêter main forte sur ce titre, tout comme il assurait la batterie sur Diamond Bollocks.

Beck, tellement véner à la suite de la brulure sur son bermuda, s'en va prendre sa guitare et conclure le morceau en lui faisant cracher de l'aigu.

Voilà qui promet.

20.5.08

Vampire Weekend @ Trabendo

Vampire Weekend, Trabendo 2008



Comme prévu le concert de Vampire Weekend au Trabendo était quelque part entre l'excitant et le joyeux, le rafraîchissant et le dansant ou le métro Porte de Pantin et le Zénith.

Comme convenu également, la quasi totalité de l'album fut jouée avec en prime une face-B et deux titres inédits dans la droite lignée de ceux déjà connus. Puis comme l'on s'y attendait, le groupe nous quitta après un rappel et une petite heure de spectacle. Les ronchons regretteront donc cette durée limite. Il est vrai que pour leur faire plaisir, le groupe aurait tout de même pu jouer six reprises de Radiohead et quatre de Pink Floyd afin de donner une tournure Mars Voltesque à la soirée. Non ?

Non. Le groupe est jeune, a le mérite de posséder un son, un style déjà unique (au moins actuellement) et reconnaissable, pourquoi leur demander de jouer autre chose que ce pour quoi on est venu les voir ?




A-Punk, même sans guitare a mis en ébullition un Trabendo déjà chaud comme une bouillotte après un M79 arrangé pour le live et Mansard Roof / Campus / Cape Cod Kwassa Kwassa parfaits pour faire monter la température en début de set. L'apothéose viendra avec One et son "gimmick" - Blaaaake's got a new faaaaace - repris, que dis-je, crié ! Que dis-je encore? Hurlé par la majorité du public, ravi de répondre à Erza Koenig et ses mocassins sans chaussettes. Celui-ci n'hésitant jamais lors des passages non chantés à faire étalage de ses talents de danseur de twist : Dick Rivers en aurait perdu sa banane huilée.



Non, vraiment ça serait injuste de reprocher quoique ce soit à cette joyeuse troupe, réalisant là le maximum pour contenter le public. Certes leur répertoire n'est pas à rallonge et peut laisser quelques non-fans sur leur faim en comparaison au prix du billet. Excusez leur jeunesse.



19.5.08

MGMT, Vampire Weekend : musique sous influence(s)

MGMT
Owimbowé...


Oui, MGMT, c'est bien. Très bien même. C'est frais, accrocheur, ça fait remuer, tout en rendant hommage à de nombreux glorieux anciens. En plus, ils sont tout jolis, enfin surtout le chanteur. C'est toujours bien un groupe avec un joli chanteur. Les Inrocks filent des lunettes pour voir leur clip en 3D, car oui, les Inrocks, ils les kiffent MGMT.
Ce n’est pas faute d'avoir prévenu, ça fait six mois qu'ils en parlent dans les Inrocks de MGMT. Ils y ont été partout : sur la première page en tant qu'artiste à découvrir, dans leur BuzzÔmètre entre deux allusions à la Suze, dans la micro case réservée aux morceaux à écouter d'urgence avec Time To Pretend, puis une première interview d'une demi-page il y a deux/trois mois, et une seconde la semaine passée.

MGMT
Putain de gueule de bois...

Et attention, MGMT, on n’a pas fini d'en bouffer. Les synthés de Time to Pretend et Kids risquent d'occuper le top 3 des riffs les plus sifflées sous les douches (vous savez, pendant que l'on essaie d'attraper la bouteille de shampoing mais comme on a les mains pleines de mousse la bouteille glisse et tombe et c'est pénible de se pencher sous la douche et même parfois dangereux, voire douloureux).
Mais c'est mérité, car c'est bien MGMT. Très bien même.
Leur Bataclan s'est rempli assez rapidement et les voilà rajoutés en première partie de la famille Followill (Kings Of Leon) au Zénith cet été (leur passage à la Maroquinerie il y a quelques semaines s'est rempli bien moins vite). La belle affaire pour les personnes ayant dépensé 35€ en pensant voir nos anciens barbus accompagnés d'une obscure première partie. Ils pourront dire "oui, on a vu MGMT". Sans savoir comment le prononcer bien sur.
Il y a là l'école des fans hardcore, qui savent qu'ils se nommaient à la base The Management. Moi, j'aime bien dire MGMT de façon "hem-gé-hem-té". Tout comme j'aime postillonner sur mon voisin lorsque je parle de mon album préféré de Primal Scream, "XTRMNTR".

Primal Scream - XTRMNTR

Lorsque l'on lit un article sur nos chers MGMT (qui au passage font de la musique bien, très bien même), parfois leur est associé une tripotée de nouveaux groupes ricains censés apporter une vague de fraicheur. Ca tombe bien, l'été arrive.
Sont donc nommés dans la catégorie "groupes que l'on aime citer en parlant de MGMT car le name-dropping c'est toujours sympa" : Ra Ra Riot, Yeasayer et Vampire Weekend.
Si le premier n'a pas encore d'album, le second m'a carrément emmerdé sur le leur, le troisième mérite beaucoup plus d'attention.

Vampire Weekend


Venus en fin 2007 en première partie (anecdotique) des Shins à la Cigale, la Blogothèque leur fit l'honneur d'un concert à emporter. Pourtant à l'époque, peu nombreuses sont les personnes ayant entendu parler de ces américains au look aussi excentrique qu'une chaussette écossaise. Ici, pas de fluo, de pantalons slim, de moule burnes en cuir, ni de fripes néo-hippies comme MGMT (aux jolis visuels, très jolis même), mais plutôt basket, jeans, tee-shirts, polos, chemisettes et mocassins.
Peut-être ont-ils préférés faire bander avec leur son, que mouiller avec leur posters.




Révélés par la blogosphère spécialisée en musique afro, ensuite relayée par une autre plus généraliste, ce "blog-band" joue ensemble depuis la fac de Columbia où ils se sont rencontrés.
A les voir tout proprets, tout mignons, on les croit sortis d'un épisode d'Helene et les Garçons, mais où le groupe joue vraiment. Car le groupe à Nico, José et Cricri (and co), à part des fins de morceaux sur un solo (que Nicolas joue tellement vite qu'on ne voit même pas ses doigts toucher les cordes), que sait-il faire ?
Ah oui, j'oubliais les débuts de morceaux consécutifs à un "un, deux, trois" balancé l'air motivé par Cricri tapant ses baguettes entre elles, mais malheureusent coupés par un fondu noir accompagné des quatre notes mythiques sorties du synthé de Framboisier.
Le groupe savait-il jouer un morceau en entier ????

Nicolas essaie un solo bi-doigts.

Vampire Weekend

Mais aussi, le groupe jouait-il parfois en live ???
Voila des questions bien sombres qui me hantent, tout comme "pourquoi personne ne joue-t-il sur leur flipper ???", "qui a foutu ce poster des Doors???

Je m'égare.
Vampire Weekend donc. La petite étiquette colorée qu'on leur colle sur le front est souvent gribouillée "Afro - pop". Difficile avec ça d'imaginer leur son. De plus, si vous avez eu l'opportunité de tomber sur un de leur clip, ou bien sur un titre à la radio, il y a de fortes chances que ça soit A-Punk : Or c'est certainement celle qui s'éloigne le plus du reste de leurs compositions. Sa qualité n'est pas en question (elle défonce, soyons clair), mais est trompeuse.
J'en arrive ici aux limites de ma culture et n'ayant pas envie de dire des conneries plus grosses qu'habituellement, je ne sais comment résumer la musique et les influences des Vampire Weekend. Ils nous servent un panaché de petites chansons rythmées, chantées par une voix
rappelant parfois The Police (One), et aux rythmes dont l'inspiration africaine est évidente (Cape Cod Kwassa Kwassa).
Non, non, ne fuyez pas, il n'y a pas de solos de djembés, promis !
Par contre, on y trouve aussi des mélodies au violon en mode Rondo Veneziano (M79) et des petits riffs de guitare aussi mignons et bien pensés qu'un apéricube (A-Punk, Mansard Roof,...).

Vampire Weekend
Tel Link ayant gagné un bout de Triforce,...

On est vraiment loin des standards pop(rock) actuels, pourtant on a l'impression d'écouter ça depuis des lustres. L'album s'écoute d'une traite sans aucune difficulté, ni sentiment de répétition. On y prend vite ses marques, ses repères, que l'on retrouve avec plaisir à chaque passage. La voix du minet au nom indo-autrichien, Ezra Koenig parvient à faire décoller des compositions déjà musicalement brillantes. Le combo est classique (guitare - basse - batterie - synthé) mais de cette simplicité naît d'excellentes idées d'arrangements, de mélodies. Les ficelles sont fines mais solides : tu peux tirer, jamais ça pète.
C'est un Trabendo plein comme on œuf ce soir qui leur sera proposé pour leur seconde réelle date française (après une Maroquinerie passée totalement inaperçue). Avec la courte mais excellente prestation du groupe dans les studios de Canal Plus la semaine passée (6+2 titres joués, pour 40 minutes de show), c'est avec confiance et envie que je m'installerai le plus près possible de la scène.
On peut deviner sans mal le contenu des trois quarts des conversations post-concert, dans lesquelles on trouvera pèle mêle les mots "excellent", "court", "terrible", "rapide", "j'ai faim", "putain de ligne 5", "c'est quand qu'ils repassent?".


Les personnes n'ayant eu la possibilité de les voir au Trabendo pourront aisément se rattraper cet été, sous condition de courrir quelques festivals européens.
De mémoire, on pourra les retrouver aux Solidays, aux Eurockéennes, à Arras, à Werchter, à Reading,...
Mais n'oubliez pas, MGMT, c'est vraiment bien sinon.

Albums :

MGMT - "Oracular Spectacular" (2008)

1. Time To Pretend
2. Weekend Wars
3. The Youth
4. Electric Feel
5. Kids
6. 4th Dimensional Transition (
7. Pieces of What
8. Of Moons, Birds & Monsters
9. The Handshake
10. Future Reflections



Vampire Weekend - "Vampire Weekend" (2008)

1. Mansard Roof
2. Oxford Comma
3. A-Punk
4. Cape Cod Kwassa Kwassa
5. M79
6. Campus
7. Bryn
8. One (Blake's Got A New Face)
9. I Stand Corrected
10. Walcott
11. The Kids Don't Stand A Chance


Clips:


Vampire Weekend - A-Punk



Vampire Weekend - Mansarf Roof



MGMT - Kids

16.5.08

Lightspeed Champion, These New Puritans @ la Maroquinerie : Inrocks Indie Club


Cela faisait un bail que l'approche d'une soirée Inrocks Indie Club ne m'avait pas tant excité. La "faute" à une affiche des plus prometteuses avec deux groupes dont les premiers albums furent parmi les plus excitants de ce début d'année, à savoir Lightspeed Champion et These New Puritans.
L'affiche fut plus tard complétée par Glasvegas et un traditionnel groupe CQFD, Koko Von Napoo.


Jack Barnet, tête pensante des These New Puritans


Pour These New Puritans, cela sera l'occasion de les voir à l'oeuvre dans des conditions "à leur mesure", après un Zenith bien trop grand pour eux en novembre et une Black Session qui n'a pas déclenché l'enthousiasme des masses. Bernard Lenoir himself, en complément de ses interventions radiophoniques pendant le concert ("personne ne bouge", "groupe qui manque de charisme", "pas la machine à danser annoncée",...), les gratifia "offline" de bande de poseurs médiocres.
Mouais.
En même temps, il devait s'être sacrément mal renseigné à leur propos s'il n'attendait d'eux qu'une machine à danser, et aurait peut être dû écouter leur album au moins une fois avant de les faire venir.


Devonte Hynes (Lightspeed Champion), l'ami des bêtes en plastique


Lightspeed Champion, remis sur pied après une bien vilaine maladie, n'était pas revenu en France depuis le dernier festival des Inrockuptibles en novembre dernier où sa prestation tardive fut éclipsée par le phénomène Foals qui le précéda sur la scène de la Boule Noire. Son album "Falling Of The Lavender Bridge" est depuis sorti chez nous, accompagné d'une presse unanime.

Pour les deux autres groupes, ça sera la découverte car une fois n'est pas coutume, j'assisterai à la totalité d'un Inrocks Indie Club, malgré un horaire toujours aussi contraignant.
La Maroquinerie est annoncée complète, les gens font la queue dès 19h15 pour pénétrer dans la salle : on ne va pas mourir de froid.



C'est pourtant une ambiance assez glaciale qui règnera dans la salle à l'arrivée des Koko Von Napoo. Devant un parterre assez fourni pour un premier groupe, leur pop à synthés est venue nous cueillir à froid. Cela devait être mignon, mais je n'avais pas de sucette sur moi. Comme en plus je buvais de la bière, ça ne pouvait pas coller.
Le concept de l'accordage de guitare, micros ouverts, en plein milieu du premier morceau est cependant une chose que je découvrais grace à eux, et je les en remercie. Commencer par un ratage total ne devant pas faire partie de leur plus gros fantasme... suivit alors un étalage de remarques à coté desquelles le sketch de valise cher à Luis Rego (l'inoubliable Bobo des Bronzés) passerait pour du Desproges :
"les gens sont gentils ici", "on a bien mangé", "on a gagné des tee shirts".
Wouhou, cela a déclenché alors une vague de... rien du tout. Pof, chou blanc.



Sur scène, les chansons se suivent et se ressemblent, dans la salle, l'ennui se propage et contamine. Je suis surpris d'avoir pu écrire autant de mots sur leur passage, qui sera sûrement chassé de ma mémoire sitôt un événement plus passionnant y pénétrant.
Merde, mon stylo est tombé.
...
Je parlais de quoi déjà?
Ah oui, Glasvegas.


Glasvegas, dont le chanteur a visiblement rencontré un mur de très près


On m'avait brièvement décrit la chose comme du "Jesus And Mary Chain" avec un chant mélodique. Connaissant le niveau de surdité de l'ingé son et la puissance sonore de la salle, je m'attendais donc à un énorme mur de son couplé à un chant triste d'un monsieur pas très heureux dans la vie.
Je ne fus pas "déçu": après une intro guillerette, le groupe envoie le bouzin. Sur le coup, les bouchons s'enfoncent dans les oreilles jusqu'à se rencontrer et mes cheveux changent de sens à chaque nouvel accord.

A peine 3 minutes pour me convaincre de partir de la salle à la recherche de boissons gratuites. Le temps de croiser un bout des These New Puritans dans le "sas" de sortie et l'autre partie au bar, de prendre possession des godets à l'odeur de pomme maltée et me voilà revenu pour la dernière chanson de Glasvegas, la sixième (oh les feignants).
L'écart entre le son "areu areu" du groupe précédent et celui "PAF dans ta gueule" de Glasvegas est amusant à constater. Imaginez vous zapper entre Candy et Ken le Survivant.
Objectivement, j'ai beau ne pas être fan du genre, Glasvegas maitrisait leur sujet. Gros son, bien chanté, les fans ravis (les autres assourdis).



Arrivent ensuite les These New Puritans, étrangement amputés de leur clavier, madame "la morte", bien que son matériel fût installé. Le chanteur toujours vêtu de son armure d'écailles métalliques, le bassiste avec un tee shirt des slliK, et le batteur - véritable métronome du groupe - arborant un sourire très Buster Keaton, sont alors prêts à dégainer leurs microchansons aux textes ésotériques.
Avec une setlist très proche de celle de la Black Session, la force de leurs chansons est cependant décuplée par rapport à l'enregistrement dans les studio bourgeois de la Maison de la Radio. Les garçons semblent beaucoup plus "impliqués", le son est plus adapté, le public plus réceptif. Même si une partie du groupe est absente, ils font du bruit comme cinq à eux trois. Non pas qu'il en manque deux, mais juste une. Mes quatre verres ingurgités depuis le début de la soirée, je suis branché sur du deux cent vingt tout en étant sur mon trente et un. Et il n'est même pas neuf heures. La soirée décolle enfin.



Numbers et ses paroles en mode repeat fait suite à Swords of Truth et son inquiétant sample d'introduction, donnant le départ d'un live parfaitement maitrisé. Riffs de guitare acérés (Numbers, C.16th), basse simpliste mais efficace (Elvis), samples "infra basse" (fff) et surtout cette batterie précise et puissante hachant menu le tout : remballez, c'est pesé. En à peine le temps qu'il faut pour choisir ses saucisses, les These New Puritans repartent dans leur monde.

On savait que ça serait court. On avait vu juste : à peine 40 minutes d'un show intense sans rappel (ni sourire). Une fois les lumières rallumées, c'est comme si l'on revenait épuisé d'un voyage entre Mars et l'Atlantide. On sait pas trop où cela se situait, mais on y était.



Place alors à Lightspeed Champion. Le temps d'installer un grand néon à son effigie et d'accorder douze fois sa guitare afin d'éviter la cacophonie inaugurale de Koko Van Napoo, Devonte Hynes arrive sur scène avec ses trois musiciens. Je crois qu'à cet instant précis où la température n'aurait pas déplu à Cerbère le chien des enfers, tout le monde eut la même pensée en voyant Lightspeed Champion vêtu d'un bonnet de fourrure à la mode trappeur canadien.
Problème capillaire à cacher?
Envie d'être identique à la pochette de la réédition toute fraîche de Galaxy Of The Lost ?
On s'en fout.

C'est par cette dernière que le set commença, sous les clameurs d'un public ravi. Et là, c'est la chute (parler de douche froide aurait été maladroit vu les litres de sueurs qui se déversaient sur le sol de la Maroquinerie). Bouillie sonore, interprétation grossière, batterie surpuissante. On est à des kilomètres de la légèreté et de la candeur de la version studio. Bon ok, vu la qualité des arrangements de celle-ci, je concède qu'il serait impossible de rendre cela en live avec uniquement trois musiciens.



Malheureusement, la suite ne s'améliorera pas, excepté le long final sur la version "non coupée" de Midnight Surprise, très réussie.
Pour partir sur ce qui fut la seule satisfaction de ce concert, je choisis de me passer du rappel. Trop peur de retomber sur un nouveau morceau gâché par une interprétation (volontaire car répétée) beaucoup plus "rock" que les versions albums, donnant un ensemble grossier, trop fort, trop rapide.
On frôle le mauvais goût par moment, entre le duo avec les Koko Van Napoo et son fameux refrain "Oh Baby tue moi", ou bien ces quelques solos sortis d'un morceau de Van Halen.

On peut reprocher à certains groupes un manque d'audace, de prise de risque, lors de leurs concerts (hey salut Julian, Albert va bien?). Mais en voulant donner une tournure plus pêchue et énergique à ses titres, ceux-ci perdent en finesse et en sensibilité. Les mélodies sont encore là, mais noyées dans un ensemble pataud.
Un peu comme si vous laissiez tremper un sushi au saumon pendant 5 minutes dans un lavabo rempli de sauce soja. Alors certes, le saumon sera encore là en train de flotter, mais fini les petits grains de riz tout collants à la légère pointe vinaigrée.



Le garçon reste quand même très attachant par son sourire, sa gentillesse, son humour et sa modestie. Par exemple, il ne se démonta pas lorsque quelqu'un lui demanda de jouer Your Biggest Mistake (de son ancien groupe, les Test Icicles), mais pris la chose avec humour en proposant à la personne de venir la jouer sur scène avec lui, car il avait oublié la "difficile" partie de guitare (composées de notes aigues jouées très fortes).

Au final, cela fait 3-1 pour l'ennui face au plaisir. Cependant, je garde un gout de victoire en bouche après cette soirée. Grace exclusivement à la prestation de haute volée des These New Puritans, confirmant avec fracas et brio tout le bien que je pensais d'eux après leur épatant premier album.



Extraits videos de These new Puritans:



http://www.dailymotion.com/video/x5gue5_these-new-puritans-swords-of-truth_music
envoyé par Fa_Sol



http://www.dailymotion.com/video/x5guru_these-new-puritans-numbers-live-par_music
envoyé par Fa_Sol



http://www.dailymotion.com/video/x5guvz_these-new-puritans-elvis-live-paris_music
envoyé par Fa_Sol



http://www.dailymotion.com/video/x5gxi3_these-new-puritans-fff-live-paris_music
envoyé par Fa_Sol



http://www.dailymotion.com/video/x5gyh3_these-new-puritans-infinity-live-pa_music
envoyé par Fa_Sol

7.5.08

Beck : quoi de neuf petit blanc?


Mon petit Beckounet perd vraiment la boule...
Après avoir fait il y a quelques années son coming-out scientologue, voilà qu'il va encore plus loin : il invite Cat Power à participer à son nouvel album ! La nouvelle est rude. Une rumeur dirait même que Camille viendrait taper des mains sur son torse en faisant "ba be bi bo bu" sur une b-side.


On tremble. Limite nausée même.

Une mauvaise nouvelle s'accompagnant, heureusement, souvent d'une bonne, le Beckounet souhaiterait, à l'image des Raconteurs ou de Gnarls Barlkey pour leurs récents seconds albums, sortir le sien bien plus rapidement que prévu.
Entre quatre et six semaines d'attentes pour connaitre le fruit du travail de Danger Mouse, chargé de réveiller le Beck un peu feignant de ces dernières années (deux derniers albums presque jumeaux ("Guero" et "The Information"), réédition d'"Odelay"(2008) certes jolie, mais aux bonus à 90% déjà connus).

Beck


Car on le sait : oui, dans ce petit corps nonchalant à la tête ornée d'une belle crinière blonde souvent accompagnée d'un chapeau sur scène, sommeille toujours le petit branleur trouduc' aimant faire l'amour avec sa tête en buvant une canette de bière tout en se demandant : "c'est où ce truc ????".

Alors oui, l'ami perdant à depuis beaucoup gagné, grandi, muri, scientologi et pouponné. J'ai quand même toujours envie de croire à un improbable réveil, que ses couilles en diamant sont toujours capables de nous balancer avec pêche de la bonne crème.
Ca ressemble un peu à de l'auto-persuasion, en souvenir des baffes prises lors des premières écoutes de "Odelay" ou "Midnite Vultures". Pas envie de les ranger au rayon causes perdues ces moments là moi...

Je me sentirais alors bien seul, et ça, j'en ai pas franchement envie.


Beck


Mais la bombe à retardement qu'il nous a lancé à la figure l'an passé ayant réussi à réveiller en moi ces sensations : putain oui, même si Cat Power y fait du tambourin, moi j'y crois.

PS : Celui ou celle qui me trouve toutes les chansons de Beck cachées (enfin pas trop quand même) dans le papier, aura droit à un carambar à la fraise.

6.5.08

Cajun Dance Party - The Colorful Life

Cajun Dance Party - Colorful Life



Avec leurs précédents singles The Next Untouchable et Amylase, les jeunes lycéens londoniens de Cajun Dance Party avaient charmé bon nombre de fans sur la foi de ces constructions pop légères, enjouées et agréables, dont on attendait impatiemment une suite.

C'est chose faite depuis le 28 Avril, date de sortie de leur premier album, "The Colorful Life". Identiquement à Los Campesinos! desquels on les rapproche souvent (moyenne d'âge, influences, parcours) ce premier LP peut avoir un goût de compilation de titres déjà connus, puisque Amylase, The Next Untouchable et Buttercups sont de la partie.
Soit un tiers de l'album, celui-ci n'étant composé que de 9 titres.


Cajun Dance Party

Difficile cependant de les juger négativement malgré ce petit excès de feignantise (?), tant le reste est intéressant.
Dans la veine de ces singles dont la qualité n'est plus à prouver, on trouvera The Race au riff très rock'n roll, qui donne ainsi un peu de couilles à un ensemble globalement "mignon". Par exemple, Time Falls rappelle que The Servant n'a pas écrit que de la merde (hé non), ou The Colorful Life et The Fireworks apparaissent comme ce que les Kooks n'ont pas su réécrire pour leur second album raté ("Konk",2008).

A ma surprise les 2 morceaux les plus marquants de cet album seront d'une nature assez différente.
No Joanna et son duo guitare-voix est une bien jolie composition qui durant 3 minutes nous porte légèrement sur un petit riff bien malin collé à une voix pure et douce.
L'album se clôt avec The Hill, The View and The Lights, où l'on accompagne la clavier Vicky Freund main dans la main pour une lente promenade. Le vent de lève un peu au bout d'un moment, et perdant Vicky de vue on se retrouve à tenir la main de Daniel Blumberg, on se dit alors "merde, ou est-elle?". Mais finalement, elle nous rattrape et s'excuse avec un petit bisou mouillé sur la joue.


Cajun Dance Party

On sort finalement ravi de l'écoute de ce petit album, malgré le faible nombre de nouveautés. A l'inverse de l'album de Los Campesinos! ou des Wombats, l'album s'écoute facilement d'une traite (pas très long remarque) sans aucun sentiment de répétition.

Les Cajun Dance Party font en plus preuve d'une grande maturité dans leurs nouvelles compositions, en ne se contentant pas de singer une recette deja utilisée sur leurs "singles myspace", mais plutôt en les entourant de manière à former en ensemble au final très complet.
De plus, nos petits gredins, une fois leurs examens en poche, donneront naissance à un nouvel album (dès septembre prochain) : vraiment pas de quoi se sentir lésé donc.



Tracklist:

1. Colourful Life
2. Race
3. Time Falls
4. Next Untouchable
5. No Joanna
6. Amylase
7. Firework
8. Buttercups
9. Hill The View And The Lights