L'HYper PRésent Appliqué à la Musique (et autres trucs...)

15.12.11

[Jeux] - (PS3) - Dragon Age 2 : Rise To Power







Une nouvelle licence prometteuse (Dragon Age), des développeurs talentueux et reconnus (Bioware), la grosse Bertha de compétition pour assurer les fonds (Eelectronic Arts) : tout était réuni pour assurer un énorme succès critique et commercial à la suite des aventures de Gérard, l'elfe Citadin pourfendeur de dragons. et autres engeances. Oui, Gérard... ET ALORS ? ON A LE CHOIX, NON?

J’avais adoré et dévoré le premier, ainsi que ses DLC (oui je suis une personne riche). Je vais pas revenir sur ses qualités car ça n'est pas le sujet (écriture géniale, ambiance réussie, bande son digne d'un bon film de genre, durée de jeu intéressante), ni sur ses défauts (moche moche, et assez laid par moment). Les sentiers de la gloire se présentaient donc parsemés de pétales de roses arrosées au lyrium pour sa suite.



Mais là, vint la démo,... et ses premières impressions qui en découlent..: bourrin, presque aussi moche, mal doublé, bordélique. Puis vinrent les tests : catastrophiques. Et enfin les premiers retours des joueurs : déçus, dégoutés, tristes.
Je ne comprend pas. Ils parlent bien de la suite de Dragon Age Origins ? Ce jeu qui me tint en haleine 80 heures durant en me promenant des tréfonds d'Orzammar aux meurtrières du chateau de Golfalois ? Le truc où mon frèle Gérard, certes au charisme d'huitre, parvenait au terme de combats dantesques menés par une musique fabuleuse à péter les dents pointues de grosses bestioles ailées légendaires ? Le seul jeu ou il m'arrivait de passer plus d'une heure dans le "codex" afin de lire des pages et des pages d'histoire relatant mythes et légendes de cet univers fantasmé ? Puis vint l'illumination : 

QUE NENNI.
ILS DOIVENT SE TROMPER!
ILS N'ONT PAS SAISI!



Je décide donc de me lancer à mon tour. Ce n’est pas comme si l'année 2011 était bien riche en grosses sorties de qualité à faire absolument (Rayman, Skyrim, Uncharted 3, Batman Arkham City...), ni comme si j'avais à peu près 85 jeux en retard dans mon placard de crevard, vieux renard. 

Non. 
Ma procrastination masochiste vidéo ludique a une nouvelle fois frappé.

Je décide de lancer Dragon Age 2, les aventures de Gilbert, le voleur tatoué, sosie du Lorenzo Lamas après une nuit blanche. Le jeu démarre donc identiquement à cette foutue démo décevante et inquiétante. Un récit (bien) narré par un nain subissant un interrogatoire sera donc le fil rouge de cette aventure. Le nain m'a connu, il était visiblement mon compagnon de bourre pifs.
Pourquoi pas.



Ne tournons pas autour du pot 3 jours en enculant des mouches à la paille : je suis donc allé au bout du jeu et deux de ses DLC, et peux donc enfin donner un avis tranché sur la bête.

Graphiquement, c'est niveau début de vie PS3. Très décevant si l'on prend en compte les concurrents directs ou les autres grosses licences du moment, mais comparé au premier, on est en progrès. Ce n’était pas compliqué. Mais ça reste assez moche. Pour faire moins laid, les gars de Bioware ont usé de la technique "ne nous éparpillons pas dans trop d'environnements différents, faisons en moins, mais concentrons nous dessus".
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils s'y sont tenus. 
En effet, c'est LE gros foutage de gueule du jeu : les mêmes maps sont utilisées, réutilisées, ré-ré-utilisée (ad lib), jusqu'à non pas la nausée, non, mais la gerbe ultime ! Ils te font passer "la grotte de schmurtz" pour un endroit différent de "la caverne de sploutz" CAR une porte ne s'ouvre plus, MAIS une autre qui était fermée avant, l'est désormais. Branleurs. Que ça arrive une, deux, voire trois fois, passons. Mais là, c'est du début à la fin du jeu.

Une fois la moitié du jeu dépassée, chaque nouveau "donjon" ne l'est pas réellement, vu que tu y as déjà foutu les pieds bien une dizaine de fois. Sous un autre nom, certes, mais oui, tu le connais déjà... Seul le contenu des coffres et les éventuels cafards rencontrés change. Je crois n'avoir jamais vu ça dans un jeu vidéo. D'autant plus que l'on est assez éloigné d'un jeu indépendant développé par 3 barbus dans une cave sombre en Lituanie. Impardonnable.



Le sentiment d'un énorme bâclage, d'une finition par dessus la jambe prévôt. Surtout que le jeu est loin d'être exempté de bugs en tout genre : affichage (les armes au repos dans le dos des mages, ...flottent), sonores (doublages interrompus en milieu de phrase, passages en anglais alors que l'on joue en français depuis le début du jeu,...). On pourrait se croire dans un DRAGON AGE SIMULATOR 2011 développé par la terrible équipe slovène qui a récemment commis la série des Simulator 2011 (transports routiers, chasse neige, bucherons, ambulance,...).

Mais certains points positifs restent cependant assez forts pour me garder au pad jusqu'à la fin du jeu.

L'écriture est du même niveau que le premier volet. Le background est soigné dans ses plus infimes détails, les parties historiques sont cohérentes entre elles et avec le premier volet, tout est bien écrit et intéressant. Cela n'empêche pourtant pas le scénario général d'être assez décevant : pas de souffle épique comme sur Dragon Age Origins, pas de réelle quête principale mais plutôt un amoncellement de quêtes annexes souvent rébarbatives dans leur déroulement, qui permettent cependant de tisser une toile générale assez touffue. On apprend des bribes d'histoires par ci par là, on creuse le passé de nos personnages,... Mais aucun réel fil tenu dans les trois quarts du jeu.
L'emballement final des 3 chapitres rattrape légèrement le coup mais aucune comparaison possible avec l'attaque de l'archidémon dans son prédécesseur.



Les personnages accompagnants sont plutôt bien écrits et agréables à entendre. Car l'une des forces de cet opus est ces interactions "passives" entre les personnages de notre équipe. Les discussions sont nombreuses et spontanées lorsqu'on se ballade, parfois drôles, jamais de répétitions. Bon point.
Le doublage me parait identique en qualité au premier, à savoir satisfaisant dans sa globalité mais assez inégal. Certains dialogues entre un doubleur de série US et un acteur secondaire de Plus Belle La Vie rendent les scènes plus comiques qu'elles ne devaient alors l'être...
La bande son défonce. Les thèmes sont certes moins marquants qu'un Seigneur des Anneaux mais ils restent assez forts pour ne jamais vous emmerder, ou vous amener à baisser le son, bien au contraire. Gros point positif, tout comme pour les excellentes transitions visuelles entre les chapitres.

Le gameplay a évolué vers un beat them all plus qu'un RPG. On peut toujours faire des pauses pour donner des ordres à ses compañeros, mais on finit vite par bourriner sur ses touches en alternant entre nos pouvoirs/capacités sans vraiment calculer quoique ce soit. L'arbre de capacités est bien foutu et assez varié. L’évolution de nos personnages est très paramétrable. 
Une déception cependant, l'impossibilité de gérer la partie "fringues" des nos collègues. Tu peux leur changer les armes, les colliers/bagouses/ceintures, mais pas les casques/gants/tenues. Bizarre.



Bref, Tout a déjà été dit sur ce jeu, et je ne peux que finalement me ranger derrière. Cette suite est vraiment décevante même si certains débiles comme moi choisiront tout de même de se faire les 60 heures de jeu pour parvenir à la fin, histoire de "savoir comment ça se termine", ou bien portés par une bande son et une écriture de haute volée.

Je tiens à remercier les développeurs de ce jeu pour leur "amateurisme" grâce auquel j'ai eu droit à un plantage juste avant le lancement du générique final. J'ai donc dû me retaper le dernier fight et ainsi pu débloquer le trophée "vous avez terminé Dragon Age 2, à deux reprises" que je n'aurais jamais vraiment pensé un jour posséder...




PS : je signale cependant les 2 DLC "Marque de l'Assassin", et "l'Héritage" qui rehaussent un peu mon impression globale du jeu. On sort des sentiers habituels pour de nouveaux décors plus léchés, nouvelles bêbêtes, histoires intéressantes, gameplay parfois différent (un peu d'infiltration dans "Marque de l'Assassin").

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