L'HYper PRésent Appliqué à la Musique (et autres trucs...)

22.7.12

Festival FNAC Live 2012



Ils sont sympas les gens de la Fnac. Pour se donner bonne conscience de nous refiler des galettes en prix verts à 15€45, ils nous offrent une tripotée de concerts gratuits dans un lieu plutôt inhabituel pour venir dodeliner de la tête et pester contre un con de grand juste devant vous, oh le con : la place de l’Hôtel de Ville de Paris. Oh la belle affaire lorsque l'on vit à 10 min à pied, détours de punks à chien compris.

Une programmation éclectique afin de rassembler le plus de clients possibles - bah oui, qui d'autre a entendu parler de ce truc, hormis les clients des magasins ? - alternant entre hiphop (1995, Disiz), variété internationale (Charlie Winston), variété française (Dominique A, Tryo, Revolver, Pony Pony Run Run, Naïve New Beaters) et Indépendants (Alt-J, Balthazar,...). Oui je parle en classification "Fnac", restons raccord.


Les journées du vendredi et du samedi étaient dans mon viseur. Une cible le premier soir : les belges de Balthazar pour m'avoir épaté lors d'une première partie de dEUS il y a quelque mois, deux cibles le samedi : Alt-J dont le buzz naissant puis l'album m'ont gentiment chatouillé l'oreille, et Revolver un des rares groupes français "ah tiens c'est eux qui ont fait ce titre" que j'écoute avec plaisir, et que j'avais également vus lors d'une première partie d'Islands il y a plusieurs années.

Balthazar

J'ai eu l'opportunité de partir dans un certain nombre de festivals européens ces dernières années, donc la population de festival n'est pas vraiment une faune étrangère. C'était sans compter sur la faune du "festival gratuit dans l'un des endroits les plus touristiques de Paris". Là, on peut y trouver de nouveaux éléments assez intéressants.
Commençons par le clodo déchiré au milieu de la foule. Le meilleur moyen de ne pas avoir ce fameux "putain de grand" juste devant soi, car étant aux côtés du dit clodo, personne ne vous entoure dans un périmètre de 2 mètres. Peinard. Ne pas être sensible du nez par contre. Ni être choqué et surpris lorsque le pauvre bougre tombe brusquement raide bourré sur ses affaires dans un râle éléphantesque. Vous pouvez par contre l’être des touristes armés d'iphones, situés donc à deux mètres, qui n'ont pas loupé grand chose de la dernière danse éthylique pré-chute, qui ressemblait à un enfant conçu par la lambada, le zouk et le french cancan.
Signalons la présence du même gars, same place, same time+24heures. Je me demande si la Fnac est consciente d'avoir ici apporté du plaisir à un gars qui ne leur rapportera surement pas grand chose par la suite... Quelle grandeur d'âme.
On est a Paris. Il y a du monde. Donc forcément, il y a des vendeurs à la sauvette à la diction incompréhensible, mais à la mathématique certaine. Leur capacité d'adaptation à l'endroit et au type de manifestation est toujours aussi remarquable. Après les saucisses/merguez/vas y démerde toi pour la moutarde elle est là devant toi / une quoi? une serviette? oui prend le sopalin là / 6€ pour la fête de la musique, voilà donc le seau à bières. Un seau, de l'eau, des bières plongées. Ne paniquez surtout si vous vous décidez 1 minute trop tard et que le type est désormais hors d'atteinte. Non, ne paniquez surtout pas, vous en aurez dans les 10 minutes qui suivront 8 autres qui passeront devant Et derrière vous. Prévoir le pantalon car les coups de seaux remplis d'eau dans les tibias/mollets sont assez surprenants au premier abord.

Place au "type pas au courant du truc, n'en ayant rien à foutre, et qui ne changera sûrement pas ses habitudes pour autant". Tu regardes la scène. Tu auras donc forcément dans ta soirée des gens venant de ta gauche ou de ta droite cherchant le meilleur point de vue permettant d'apercevoir le haut de tête du clavier. Il fait beau, c'est l'été, c'est gratuit : cette légère gène sera accompagnée par un sourire, voire un "pardon". Vous êtes tolérants. MAIS par contre, le type pas au courant du truc, n'en ayant rien à foutre, et qui ne changera surement pas ses habitudes pour autant, lui non seulement le sourire vous l'attendrez encore en 2014 - et encore -, mais en plus si vous avez le malheur de vous trouver sur la trajectoire allant du point A (= sortie du Franprix) au point B (porte du domicile) du type pas au courant du truc, n'en ayant rien à foutre, et qui ne changera surement pas ses habitudes pour autant, attendez vous à être légèrement bousculé. Prévoir également le pantalon car le pack de lait ou la poche de courses portée à niveau des mollets seront certainement amené à entrer en collision brutale avec vos os.



Mais soyez rassuré, heureux, content, ravi, soulagé. Il n'y a pas de drapeau breton qui flotte devant vous ! Et rien que pour ça, la réussite de l'opération est là.

Parlons un peu musique, même s'il est déjà compliqué de juger un set d'artiste en festival pour plusieurs raisons (durée courte, son aléatoire,...), alors sur des performances parfois d'à peine une demi heure...

Balthazar, jeune groupe belge déjà épatant lors de leurs premières partie confirment ici pour moi un talent certain. Dans la veine de leurs ainés dEUS sans en posséder encore la maturité , l'assurance ni les (grandes) chansons, ils démontrent une belle maitrise mélodique et de la scène. Certains titres y sont même épatants et se révèlent des tubes potentiels si l'on excepte certaines fins un peu bizarres, ou que l'on aimerait voir exploser davantage. Mais enfin je chipote.
Car quand je vois ensuite débarquer et commencer à jouer ce que nous produisons nous au pays, je me dis que ce que je venais de voir était un rêve, une symphonie, un chef d’œuvre. Les Naïve New Beaters étaient donc là. Des palmiers gonflables, du gros beat. Voilà ce que je retiendrai. Le reste est franchement proche du néant malgré une pêche et une joie assez communicative. Je pense avoir battu à cet instant le record du plus grand regardage de montre en festival sur 30 minutes.

"Venez nous voir en novembre à la Cigale". Bah putain.

Naïve New Beaters

La foule se densifie pour la suite. Pony Pony Run Run. Ah oui, voilà donc un autre de ces fameux groupes "ah tiens c'est eux qui ont fait ce titre". Nous reculons donc pour se retrouver sur le trottoir face à l’Hôtel de Ville. Nouvelle joie du festival intra muros : voir défiler les bus et les camionnettes entre vous et la scène. On regrette alors le putain de grand, le clodo bourré, le type pas au courant du truc, n'en ayant rien à foutre, et qui ne changera surement pas ses habitudes pour autant. We Don't Have To go ? Bah, désolé mais si, we have to.




Le lendemain, arrivée surplace au moment ou démarrent les Alt-J. Foule plus dense encore que la veille, mais ça reste très vivable, à un ou deux types pas au courant du truc, n'en ayant rien à foutre, et qui ne changera surement pas ses habitudes pour autant, près.
Je fermais les yeux, j'avais le disque en fond sonore. Pas vraiment à leur aise sur cette scène, set ultra court (vraiment pas plus de 30 minutes montre en main), cette performance très carrée, peut être trop, ne plaira je pense qu'aux amateurs de l'album. Les autres pensant découvrir quelque chose ce soir se sont peut être demandé ce qu'ils foutaient là, devant 4 nerds peinant à transmettre la moindre émotion aux gens venus sur le parvis.
Revolver prend place. Un groupe à poils, une insulte aux chauves. Rien à voir niveau prestation scénique avec les précédents Alt-J, les gars semblent bien plus à leur aise sur scène. Ils roulent leur bosse depuis plus d'années et cela se sent bien. Chansons agréables, clap hands réguliers, brushing impeccable et les deux "tubes" enchainés. Que demander de plus.



MERCI LA FNAC.

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