HYPRAM

L'HYper PRésent Appliqué à la Musique (et autres trucs...)

31.7.15

Tame Impala - Currents

J'en avais le souvenir vaguement brumeux d'une après midi de Rock en Seine sur la grande scène. De loin, sur ce foutu chemin à droite là, entre les arbres ou l'on s'attend tout le temps sans s'y retrouver car on ne sait pas trop bien compter une fois à Rock en Seine.
Les gens avaient l'air de s'emmerder en attendant le grand show des Franz Ferdinand venus présenter leur dernier album avant qu'il ne sorte. Forcément, la découverte de morceaux de 6-7 minutes plutôt lents à se mettre en place, mélangeant guitares et synthés reniflant plus les champs de fleurs 60's américains que les pubs écossais le vendredi soir, la partie n'était pas gagnée d'avance.
A en voir les souvenirs des gens aussi présents à l'époque, le passage fut oubliable. Pourtant, il me sera resté dans un coin de la tête sans que je ne comprenne alors pourquoi. Bah ouais, j'aime bien Franz Ferdinand moi aussi, et alors? Take Me Out putain.

Je me souviens avoir été marqué par ce passage "Supercopter" de Elephant. Ben ouais, j'ai peut-être un peu trop regardé la TV dans les années 80 mais il fallait bien s'occuper certaines après midi un peu trop longues pour une partie Super Mario 3.
Puis hé, franchement... : 


Non ?
Ça n'est certainement pas une des séries que je regardais le plus si j'en crois les souvenirs - hormis le générique donc - parcellaires que j'en garde : Un pilote avec une fossette, un vieux co-pilote avec un air badass, des hélicopteres qui se poursuivent entre les roches, un joystick en guise de manche à balais, et une explosion finale, ouf il est enfin mort.





 Fossette à gauche, badass à droite.

OK, il n'y a donc aucune fossette ni vraiment d'air badass. C'est dire. Oh puis merde, je préférais largement Tonnerre Mécanique ou Shérif fais moi peur tiens. 

Bref, j'ai donc été marqué par ce morceau  mais aussi par cette capacité à etre parvenu à m'arracher du sol poussiéreux de Saint Cloud pour un petit voyage planant sur ce bon gros son décrit plus haut, accompagné par une voix perchée et noyée d'effets. Ce que ne sont jamais parvenus à me faire les gars de MGMT en gros.
J'ai toujours du mal à accrocher à un concert en ne connaissant pas vraiment l'artiste pourtant. Mais là, bingo. 

Une seule autre fois cela avait fait mouche. Mais avec une force totalement démesurée et incomparable : Neutral Milk Hotel au This Is Not A Love Song 2014. Mon pote m'avait un peu trainé là en m'appatant à coup de "soit on aime, soit un déteste". Parfait, j'aime pas être mesuré lorsque je parle musique. On se place donc tout devant, et tout d'un coup débarque ce que je confonds alors avec un clochard un peu perdu. 

 La clochard est à droite, je précise.

"Tu vas voir, un est un peu spécial, un peu autiste"
Ah ouais, il a l'air... Ni bonjour, rien. Un simple regard dans le public, et une demande d'un geste de baisser les appareils photos dans le public.
"ah oui, il refuse toute prise pendant les concerts".
Ah ok, tu m'étonnes qu'il tourne peu depuis des années alors...
Mais dès l'instant où le mec balance le premier accord de The King of Carrot Flowers le son de cette vieille gratte de clochard se révèle et là...


Un moment assez indescriptible s'en suit, trop court bien sur... mais dont il m'est impossible de parler ici, tant il me fera alors sortir du sujet de base. Bordel ! Recentrons le débat !



Tame Impala donc. L'écoute de l'album Lonerism (dont j'appris avec 8 ans de retard qu'il ne s'agissait pas là de son premier album, mais de son second) confirme le sentiment du concert : je vais kiffer un bon moment. Got to Be Above It Endors Toi qui t'envoie dans l'espace Got to Be Above It Got to Be Above It Got to Be Above It Mind Mischiefs te donne envie de rebrancher la guitare Got to Be Above It Got to Be Above It Got to Be Above It Feel Like We Only Go Backwards te donne envie de serrer le premier pécore dans les bars pour lui dire qu'il sent bon Got to Be Above It Got to Be Above It Got to Be Above It Got to Be Above It Got to Be Above It Keep On Lying, la grosse perle de l'album selon moi. Chanson à tiroirs démarrant à l'envers avec un fade In étonnant. Genre tu connais déjà le refrain entêtant en 20 secondes. Et boum, la petite guitare arrive là...Et t'es parti pour 6 minutes...Got to Be Above It Got to Be Above It. Elephant "supercopter" donc. Got to Be Above It Got to Be Above It Got to Be Above It Got to Be Above It. Sun's Coming Up vient clôturer l'album de manière assez différente. Surtout dans le chant, pour une fois "grave" du monsieur, mais aussi dans sa simplicité, vu que seul un piano l'accompagne....bon, les 2 dernières minutes sont un mélange de bruits et d'échos de guitare saturée, mais allez...
J'ai aussi envie de citer Nothing That Has Happened So Far Has Been Anything We Could Control, juste pour le plaisir d'écrire ce titre.

Une esthétique toujours sobre.

Tame Impala. Le second album annoncé semble faire frémir certains de mes "gars sûrs". Je me refuse à écouter quoique ce soit tant que tout n'est pas en ma possession. Question de principe. Hé oui.
Comment parler de ce Currents ? Le premier abord fut vraiment rude. Tout d'une traite. Limite indigeste. Chansons longues, hyper riches, barrées, on perçoit mal le début ou la fin, on accroche finalement à un bout...qui ne dure que 25 secondes. Bref, on ne comprend vraiment rien.
Mais putain, pourquoi crient-ils au génie ? 
Il me faut en général une porte d'entrée dans un album pour réellement l'apprécier. Souvent la chanson "facile", "single" pourquoi pas... qui donne envie de revenir même n'écouter qu'elle dans un premier temps. Puis on se dit "allez j'enchaine"... Et on se laisse finalement porter pour ne plus jamais repasser cette porte dans l'autre sens.
C'est finalement une simple phrase qui me fera rentrer dans cet album de plein fouet. Mais alors genre "prends la porte dans la gueule, tu la vois là ???"

But I Know I Will Be Happier
And I Know You Will Too.
...
...
Eventually.

Ça m’obsédait. Ça tournait en boucle dans mon putain de crane en rebondissant partout. Pourtant, au travail les pollution sonores à base de Winds Of Change de Scorpions ou diverses sorties sur la côte agrémentées de best-of de Patrick Sébastien étaient là pour tenter de me perturber. Mais non, rien n'y fait. Cette chanson est devenu mon "hymne de départ" au boulot pendant une bonne semaine. L'intro grosse guitare, la coupure pour cette partie plus douce, le Eventually suivi de l'explosion...et surtout cette fin avec ces coupures incroyables. Bref, Yo Kiffo.

Bon me voilà dans la pièce. Que faire? Bah mettre l'album dans l'ordre ?  Allez... Après l'entrée fracassante, ayant pris la porte dans la tronche, me voilà face à ce monument qu'est devenu Let It Happen pour moi.


Là, il y a tout. Mais tout. L'intro catchy me permettant de remplacer mon ancien hymne de départ du bon pied. Le chant mélodieux au possible, le gimmick "let it happen" armé pour jouer à la boule de flipper dans mon cortex, puis cette nouvelle coupure, un peu à la manière de celle de Eventually. Avec une douzaine de classes en plus. 
Le titre peut sembler quelque peu répétitif, mais comme tout grand morceau, il se révèle d'une immense richesse au fil des écoutes. Je me souviens avoir été regardé de travers lorsque j'ai dit ça un jour, mais...oui parfois il faut oser l'effort pour s'approprier un album. Persister, insister. 

Et lorsque cette boucle là arrive...parsemée de ces "fausses sautes de disque"... c'est le décollage une nouvelle fois. Le synthé te prend par les pieds et pof, tu décolles. 
Alors ouais, "pof" n'est pas le bruit parfait d'un décollage, mais..j'ai pas trouvé mieux. 
Bref, la chanson repart pour une deuxième vie une fois la batterie "Daft Punk" arrivée... On sent une fin arriver, mais non.. le petit Kevin choisit de placer le petit riff imparable. 
A 6 minutes 16. Normal.

coucou. tu dors?


Je me rends compte n'avoir finalement dompté qu'un petit tiers du disque au moment ou j'écris. Mais l'envie de balancer un pavé, surement indigeste, était trop forte. Le monde doit savoir !
Ces deux titres justifient cependant selon moi l'achat d'une édition sertie de pierres précieuse de cet album. Je peux rajouter Yes I'm Changing dont le tempo moelleux et le côté vraiment..."mignon" m'auraient paru improbable à lier à une chanson que j'aime. Et pourtant...j'y reviens, encore et encore.
Je ne sais pas trop quelle est l'histoire de cet album, mais il me parait plus...parler. Peut-être le précédent n'était alors qu'un patchwork de chansons écrites par-ci par là... Ici, on sent que le mec fait passer un message, et nous parle donc. 
Comment ne pas parler de The I Know The Better. Chanson qui semble taillée pour ...tout. Les ondes, les gens seuls, les ipods, les bals, les concerts, les bars, les soirées "vas y je peux mettre ma musique", les soirée "vas y touche à la musique et je t'arrache un ongle", les soirées "dis, tu peux mettre du U2". Non je déconne.
Riff génial, mélodie parfaite. 
Comme la musique semble simple et cruelle à la fois.... Simple car la le truc tiens en 3 notes jouées sur un rythme "cool". Cruelle car...vas y, prend une guitare toi. Essaie de jouer un truc "qui ressemble vaguement". Tu peux y aller, tu n'en sortiras au mieux qu'un mauvais clone de la Musclada un soir de fête de la musique à Charleville Mézières.

J'ai donc pris cette porte pleine face avant de commencer à tomber dans divers pièges machiavéliques. Quelque chose me dit que je n'en suis pas encore sorti...




26.7.15

Bates Motel, saison 1




Ah Norman Bates, ce personnage qui m'aura tant.... heu….ouais bon ok, je n'ai en fait jamais vu Psychose et suis globalement nul en Hitchcock d'ailleurs. Mis à part un duo de violons, une douche, un passage du train dans les studios Universal et une tripotée de volatiles énervés...bah je ne connais vraiment pas grand chose.

L'arrivée d'une série préquel à ce Film ne déclencha donc pas chez moi un enthousiasme délirant. Genre, ouais bof. Un ouais bof cependant teinté d'un "pourquoi pas un jour, si le public commence à suivre ?".
Non car je ne compte plus les nombreuses frustrations suite à des annulations de séries, pourtant bonnes, après une seule saison. Les audiences toussa...putain de ricains...


Celles qui furent inexplicablement annulées (Rubicon dont j'avais parlé par ici...), celles dont le style de niche pouvait difficilement voir une suite être produite (The River,...), celles partant d'un pitch vraiment intéressant mais qui pour le coup eurent du mal à tenir la distance (Flash Forward, The Event, Terranova (non je déconne, ça c'était vraiment nul),...
Cette dernière catégorie ressemble à un cimetière de bonnes idées...mal servies par une ambition beaucoup trop élevée comparée aux moyens mis en œuvre : Les studios payant pour une bonne idée bien vendeuse le temps d’attirer les gogos sur le pilote bien marketté, mais refusant d'aligner les ronds pour 3 scénaristes majeurs et une paire de bons acteurs. Résultat, le gadin assuré, voire même une place assurée dans nanard Land...

 Pourquoi ? Mais pourquoiiiiiiiiii ?


La différence entre une grande série et une bonne série se fait pour moi dans la prise de possession du temps. La grande série tisse à son rythme une toile de laquelle il sera impossible de se dépêtrer même des années après sa vision. Elle prend son temps pour tenir un marathon, fait ses réserves pour pouvoir accélérer puis balancer ses cartouches le moment venu. On ne compte pas les épisodes des Sopranos, Six Feet Under, Game Of Thrones qui au premier abord semblent...ne rien apporter, juste remplir un espace vide. Simplement, au lieu de le combler par une baudruche ayant rapidement pris sa forme pastiche, c'est par une superposition de fines couches que ces séries procèdent… et construisent leur mythe.

Puis quand il le faut, le coup d'épée est donné en plein cœur. Plaie béante et crise sur facebook.

Beaucoup de séries ces dernières années semblent ne plus essayer de jouer sur ce terrain...à quelques exceptions près grâce à des chaînes américaines câblées (HBO, AMC,.), et/ou à péage (Netflix) voire les expérimentation barrées from UK (Sherlock, Luther,...).

Comme si les courses à remporter n'étaient plus des marathons mais uniquement des sprints. Il faut partir vite vite vite, fort fort fort... En mettre partout et beaucoup, ne pas prendre son temps, non non surtout, envoyer, remplir, enchaîner... Lièvre plutôt que tortue donc. Sauf qu'à la fin...



Après deux épisodes, Bates Motel me paraît rentrer dans cette catégorie la, le sprinter. Le pitch est bon, l'athlète prometteur, le départ excellent,... et  il accélère immédiatement : la série balance en peu de temps beaucoup de pistes, de personnages, d'événements... A un tel rythme, je redoute un essoufflement bien naturel qui serait cependant dommageable aux vues des prestations des deux acteurs principaux et de l’envie que l’on a de comprendre ce qui a pu mener le petit propret Norman à se mettre en couple sanglant avec de stridents violons…

Après avoir terminé cette - longue - première saison, le sentiment d’avoir à faire à cette race “nouvelle” de gentil sprinter s’est confirmé. On s'enchaîne les épisodes afin de savoir où tout cela peut bien nous mener, de quelle manière Norman se transformera en ce que l’on sait,... mais la flamme n’est jamais vraiment en moi. Je n’y retrouve ni le savoir américain pour faire traîner un suspense sur toute une saison quitte à nous faire avaler de sacrés anacondas, ni celui plus propre aux séries du genre “soap” (à prendre au sens large du terme) nous injectant dans les veines la drogue du “allez juste un dernier avant de dormir”.

Cependant, il faut bien l’avouer, le sujet est sacrément casse-gueule. Partir d’un point A connu, pour aller à un point B tout aussi connu, de la vie d’un jeune homme, tout en tenant en haleine sur une vingtaine d’épisodes que multiplient x saisons. Difficile ainsi de ne pas transformer la vie de Norman Bates en un enchaînement assez invraisemblable d'histoires alternant entre le drama adolescent, le trafic de drogue, la traite d’esclaves, les flics véreux, la famille décomposée,...


Pour avoir grandi dans une ville qui semble plus ou moins de la même taille que celle de la famille Bates, cela me paraît un petit peu beaucoup. Alors ok, le département des Landes est certainement un coin du monde relativement calme, mais tout de même !
Le drama ado : ok, je me souviens qu’un jour, un des gars de ma classe de collège avait fugué ! Il s’était réfugié dans la “maison du rugby” juste à côté de ma maison. La tension était à son comble.
Le Trafic de drogue : vu le tarif pratiqué sur les verres de pastis aux fêtes de mon village, je pense qu’il y avait de la contrebande de caisses d’alcool dans l’air. Oui l’alcool est une drogue. C’est mal. Bouh.
La Traite d’esclaves : on peut considérer que le traitement des adolescents ayant été pris dans le tourbillon du castrage estival du maïs est similaire à cela, je le concède.
Les flics véreux : je suis allé un jour porter plainte dans un commissariat pour pouvoir récupérer les sous perdus suite à un petit piratage de CB. La prestation dactylographique du fonctionnaire ce jour là, ainsi que la pertinence des questions m’ont plus fait penser aux gendarmes de la soupe aux choux que du L.A. Confidential de James Elroy.

Bon ok, tout y est presque en fait...

Pour en revenir à la série : la fin de saison laisse entrevoir ce changement tant attendu dans la personnalité de Norman donnant ce foutu goût de “reviens-y” qui nous fait perdre tant d’heures de notre vie…
L’avantage d’avoir commencé une série que l’on sait déjà constituée de 3 saisons, c’est que ce goût-là peut ne pas se mélanger à celui d’inachevé.

Next, next.



22.7.12

Festival FNAC Live 2012



Ils sont sympas les gens de la Fnac. Pour se donner bonne conscience de nous refiler des galettes en prix verts à 15€45, ils nous offrent une tripotée de concerts gratuits dans un lieu plutôt inhabituel pour venir dodeliner de la tête et pester contre un con de grand juste devant vous, oh le con : la place de l’Hôtel de Ville de Paris. Oh la belle affaire lorsque l'on vit à 10 min à pied, détours de punks à chien compris.

Une programmation éclectique afin de rassembler le plus de clients possibles - bah oui, qui d'autre a entendu parler de ce truc, hormis les clients des magasins ? - alternant entre hiphop (1995, Disiz), variété internationale (Charlie Winston), variété française (Dominique A, Tryo, Revolver, Pony Pony Run Run, Naïve New Beaters) et Indépendants (Alt-J, Balthazar,...). Oui je parle en classification "Fnac", restons raccord.


Les journées du vendredi et du samedi étaient dans mon viseur. Une cible le premier soir : les belges de Balthazar pour m'avoir épaté lors d'une première partie de dEUS il y a quelque mois, deux cibles le samedi : Alt-J dont le buzz naissant puis l'album m'ont gentiment chatouillé l'oreille, et Revolver un des rares groupes français "ah tiens c'est eux qui ont fait ce titre" que j'écoute avec plaisir, et que j'avais également vus lors d'une première partie d'Islands il y a plusieurs années.

Balthazar

J'ai eu l'opportunité de partir dans un certain nombre de festivals européens ces dernières années, donc la population de festival n'est pas vraiment une faune étrangère. C'était sans compter sur la faune du "festival gratuit dans l'un des endroits les plus touristiques de Paris". Là, on peut y trouver de nouveaux éléments assez intéressants.
Commençons par le clodo déchiré au milieu de la foule. Le meilleur moyen de ne pas avoir ce fameux "putain de grand" juste devant soi, car étant aux côtés du dit clodo, personne ne vous entoure dans un périmètre de 2 mètres. Peinard. Ne pas être sensible du nez par contre. Ni être choqué et surpris lorsque le pauvre bougre tombe brusquement raide bourré sur ses affaires dans un râle éléphantesque. Vous pouvez par contre l’être des touristes armés d'iphones, situés donc à deux mètres, qui n'ont pas loupé grand chose de la dernière danse éthylique pré-chute, qui ressemblait à un enfant conçu par la lambada, le zouk et le french cancan.
Signalons la présence du même gars, same place, same time+24heures. Je me demande si la Fnac est consciente d'avoir ici apporté du plaisir à un gars qui ne leur rapportera surement pas grand chose par la suite... Quelle grandeur d'âme.
On est a Paris. Il y a du monde. Donc forcément, il y a des vendeurs à la sauvette à la diction incompréhensible, mais à la mathématique certaine. Leur capacité d'adaptation à l'endroit et au type de manifestation est toujours aussi remarquable. Après les saucisses/merguez/vas y démerde toi pour la moutarde elle est là devant toi / une quoi? une serviette? oui prend le sopalin là / 6€ pour la fête de la musique, voilà donc le seau à bières. Un seau, de l'eau, des bières plongées. Ne paniquez surtout si vous vous décidez 1 minute trop tard et que le type est désormais hors d'atteinte. Non, ne paniquez surtout pas, vous en aurez dans les 10 minutes qui suivront 8 autres qui passeront devant Et derrière vous. Prévoir le pantalon car les coups de seaux remplis d'eau dans les tibias/mollets sont assez surprenants au premier abord.

Place au "type pas au courant du truc, n'en ayant rien à foutre, et qui ne changera sûrement pas ses habitudes pour autant". Tu regardes la scène. Tu auras donc forcément dans ta soirée des gens venant de ta gauche ou de ta droite cherchant le meilleur point de vue permettant d'apercevoir le haut de tête du clavier. Il fait beau, c'est l'été, c'est gratuit : cette légère gène sera accompagnée par un sourire, voire un "pardon". Vous êtes tolérants. MAIS par contre, le type pas au courant du truc, n'en ayant rien à foutre, et qui ne changera surement pas ses habitudes pour autant, lui non seulement le sourire vous l'attendrez encore en 2014 - et encore -, mais en plus si vous avez le malheur de vous trouver sur la trajectoire allant du point A (= sortie du Franprix) au point B (porte du domicile) du type pas au courant du truc, n'en ayant rien à foutre, et qui ne changera surement pas ses habitudes pour autant, attendez vous à être légèrement bousculé. Prévoir également le pantalon car le pack de lait ou la poche de courses portée à niveau des mollets seront certainement amené à entrer en collision brutale avec vos os.



Mais soyez rassuré, heureux, content, ravi, soulagé. Il n'y a pas de drapeau breton qui flotte devant vous ! Et rien que pour ça, la réussite de l'opération est là.

Parlons un peu musique, même s'il est déjà compliqué de juger un set d'artiste en festival pour plusieurs raisons (durée courte, son aléatoire,...), alors sur des performances parfois d'à peine une demi heure...

Balthazar, jeune groupe belge déjà épatant lors de leurs premières partie confirment ici pour moi un talent certain. Dans la veine de leurs ainés dEUS sans en posséder encore la maturité , l'assurance ni les (grandes) chansons, ils démontrent une belle maitrise mélodique et de la scène. Certains titres y sont même épatants et se révèlent des tubes potentiels si l'on excepte certaines fins un peu bizarres, ou que l'on aimerait voir exploser davantage. Mais enfin je chipote.
Car quand je vois ensuite débarquer et commencer à jouer ce que nous produisons nous au pays, je me dis que ce que je venais de voir était un rêve, une symphonie, un chef d’œuvre. Les Naïve New Beaters étaient donc là. Des palmiers gonflables, du gros beat. Voilà ce que je retiendrai. Le reste est franchement proche du néant malgré une pêche et une joie assez communicative. Je pense avoir battu à cet instant le record du plus grand regardage de montre en festival sur 30 minutes.

"Venez nous voir en novembre à la Cigale". Bah putain.

Naïve New Beaters

La foule se densifie pour la suite. Pony Pony Run Run. Ah oui, voilà donc un autre de ces fameux groupes "ah tiens c'est eux qui ont fait ce titre". Nous reculons donc pour se retrouver sur le trottoir face à l’Hôtel de Ville. Nouvelle joie du festival intra muros : voir défiler les bus et les camionnettes entre vous et la scène. On regrette alors le putain de grand, le clodo bourré, le type pas au courant du truc, n'en ayant rien à foutre, et qui ne changera surement pas ses habitudes pour autant. We Don't Have To go ? Bah, désolé mais si, we have to.




Le lendemain, arrivée surplace au moment ou démarrent les Alt-J. Foule plus dense encore que la veille, mais ça reste très vivable, à un ou deux types pas au courant du truc, n'en ayant rien à foutre, et qui ne changera surement pas ses habitudes pour autant, près.
Je fermais les yeux, j'avais le disque en fond sonore. Pas vraiment à leur aise sur cette scène, set ultra court (vraiment pas plus de 30 minutes montre en main), cette performance très carrée, peut être trop, ne plaira je pense qu'aux amateurs de l'album. Les autres pensant découvrir quelque chose ce soir se sont peut être demandé ce qu'ils foutaient là, devant 4 nerds peinant à transmettre la moindre émotion aux gens venus sur le parvis.
Revolver prend place. Un groupe à poils, une insulte aux chauves. Rien à voir niveau prestation scénique avec les précédents Alt-J, les gars semblent bien plus à leur aise sur scène. Ils roulent leur bosse depuis plus d'années et cela se sent bien. Chansons agréables, clap hands réguliers, brushing impeccable et les deux "tubes" enchainés. Que demander de plus.



MERCI LA FNAC.

15.12.11

[Jeux] - (PS3) - Dragon Age 2 : Rise To Power







Une nouvelle licence prometteuse (Dragon Age), des développeurs talentueux et reconnus (Bioware), la grosse Bertha de compétition pour assurer les fonds (Eelectronic Arts) : tout était réuni pour assurer un énorme succès critique et commercial à la suite des aventures de Gérard, l'elfe Citadin pourfendeur de dragons. et autres engeances. Oui, Gérard... ET ALORS ? ON A LE CHOIX, NON?

J’avais adoré et dévoré le premier, ainsi que ses DLC (oui je suis une personne riche). Je vais pas revenir sur ses qualités car ça n'est pas le sujet (écriture géniale, ambiance réussie, bande son digne d'un bon film de genre, durée de jeu intéressante), ni sur ses défauts (moche moche, et assez laid par moment). Les sentiers de la gloire se présentaient donc parsemés de pétales de roses arrosées au lyrium pour sa suite.



Mais là, vint la démo,... et ses premières impressions qui en découlent..: bourrin, presque aussi moche, mal doublé, bordélique. Puis vinrent les tests : catastrophiques. Et enfin les premiers retours des joueurs : déçus, dégoutés, tristes.
Je ne comprend pas. Ils parlent bien de la suite de Dragon Age Origins ? Ce jeu qui me tint en haleine 80 heures durant en me promenant des tréfonds d'Orzammar aux meurtrières du chateau de Golfalois ? Le truc où mon frèle Gérard, certes au charisme d'huitre, parvenait au terme de combats dantesques menés par une musique fabuleuse à péter les dents pointues de grosses bestioles ailées légendaires ? Le seul jeu ou il m'arrivait de passer plus d'une heure dans le "codex" afin de lire des pages et des pages d'histoire relatant mythes et légendes de cet univers fantasmé ? Puis vint l'illumination : 

QUE NENNI.
ILS DOIVENT SE TROMPER!
ILS N'ONT PAS SAISI!



Je décide donc de me lancer à mon tour. Ce n’est pas comme si l'année 2011 était bien riche en grosses sorties de qualité à faire absolument (Rayman, Skyrim, Uncharted 3, Batman Arkham City...), ni comme si j'avais à peu près 85 jeux en retard dans mon placard de crevard, vieux renard. 

Non. 
Ma procrastination masochiste vidéo ludique a une nouvelle fois frappé.

Je décide de lancer Dragon Age 2, les aventures de Gilbert, le voleur tatoué, sosie du Lorenzo Lamas après une nuit blanche. Le jeu démarre donc identiquement à cette foutue démo décevante et inquiétante. Un récit (bien) narré par un nain subissant un interrogatoire sera donc le fil rouge de cette aventure. Le nain m'a connu, il était visiblement mon compagnon de bourre pifs.
Pourquoi pas.



Ne tournons pas autour du pot 3 jours en enculant des mouches à la paille : je suis donc allé au bout du jeu et deux de ses DLC, et peux donc enfin donner un avis tranché sur la bête.

Graphiquement, c'est niveau début de vie PS3. Très décevant si l'on prend en compte les concurrents directs ou les autres grosses licences du moment, mais comparé au premier, on est en progrès. Ce n’était pas compliqué. Mais ça reste assez moche. Pour faire moins laid, les gars de Bioware ont usé de la technique "ne nous éparpillons pas dans trop d'environnements différents, faisons en moins, mais concentrons nous dessus".
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils s'y sont tenus. 
En effet, c'est LE gros foutage de gueule du jeu : les mêmes maps sont utilisées, réutilisées, ré-ré-utilisée (ad lib), jusqu'à non pas la nausée, non, mais la gerbe ultime ! Ils te font passer "la grotte de schmurtz" pour un endroit différent de "la caverne de sploutz" CAR une porte ne s'ouvre plus, MAIS une autre qui était fermée avant, l'est désormais. Branleurs. Que ça arrive une, deux, voire trois fois, passons. Mais là, c'est du début à la fin du jeu.

Une fois la moitié du jeu dépassée, chaque nouveau "donjon" ne l'est pas réellement, vu que tu y as déjà foutu les pieds bien une dizaine de fois. Sous un autre nom, certes, mais oui, tu le connais déjà... Seul le contenu des coffres et les éventuels cafards rencontrés change. Je crois n'avoir jamais vu ça dans un jeu vidéo. D'autant plus que l'on est assez éloigné d'un jeu indépendant développé par 3 barbus dans une cave sombre en Lituanie. Impardonnable.



Le sentiment d'un énorme bâclage, d'une finition par dessus la jambe prévôt. Surtout que le jeu est loin d'être exempté de bugs en tout genre : affichage (les armes au repos dans le dos des mages, ...flottent), sonores (doublages interrompus en milieu de phrase, passages en anglais alors que l'on joue en français depuis le début du jeu,...). On pourrait se croire dans un DRAGON AGE SIMULATOR 2011 développé par la terrible équipe slovène qui a récemment commis la série des Simulator 2011 (transports routiers, chasse neige, bucherons, ambulance,...).

Mais certains points positifs restent cependant assez forts pour me garder au pad jusqu'à la fin du jeu.

L'écriture est du même niveau que le premier volet. Le background est soigné dans ses plus infimes détails, les parties historiques sont cohérentes entre elles et avec le premier volet, tout est bien écrit et intéressant. Cela n'empêche pourtant pas le scénario général d'être assez décevant : pas de souffle épique comme sur Dragon Age Origins, pas de réelle quête principale mais plutôt un amoncellement de quêtes annexes souvent rébarbatives dans leur déroulement, qui permettent cependant de tisser une toile générale assez touffue. On apprend des bribes d'histoires par ci par là, on creuse le passé de nos personnages,... Mais aucun réel fil tenu dans les trois quarts du jeu.
L'emballement final des 3 chapitres rattrape légèrement le coup mais aucune comparaison possible avec l'attaque de l'archidémon dans son prédécesseur.



Les personnages accompagnants sont plutôt bien écrits et agréables à entendre. Car l'une des forces de cet opus est ces interactions "passives" entre les personnages de notre équipe. Les discussions sont nombreuses et spontanées lorsqu'on se ballade, parfois drôles, jamais de répétitions. Bon point.
Le doublage me parait identique en qualité au premier, à savoir satisfaisant dans sa globalité mais assez inégal. Certains dialogues entre un doubleur de série US et un acteur secondaire de Plus Belle La Vie rendent les scènes plus comiques qu'elles ne devaient alors l'être...
La bande son défonce. Les thèmes sont certes moins marquants qu'un Seigneur des Anneaux mais ils restent assez forts pour ne jamais vous emmerder, ou vous amener à baisser le son, bien au contraire. Gros point positif, tout comme pour les excellentes transitions visuelles entre les chapitres.

Le gameplay a évolué vers un beat them all plus qu'un RPG. On peut toujours faire des pauses pour donner des ordres à ses compañeros, mais on finit vite par bourriner sur ses touches en alternant entre nos pouvoirs/capacités sans vraiment calculer quoique ce soit. L'arbre de capacités est bien foutu et assez varié. L’évolution de nos personnages est très paramétrable. 
Une déception cependant, l'impossibilité de gérer la partie "fringues" des nos collègues. Tu peux leur changer les armes, les colliers/bagouses/ceintures, mais pas les casques/gants/tenues. Bizarre.



Bref, Tout a déjà été dit sur ce jeu, et je ne peux que finalement me ranger derrière. Cette suite est vraiment décevante même si certains débiles comme moi choisiront tout de même de se faire les 60 heures de jeu pour parvenir à la fin, histoire de "savoir comment ça se termine", ou bien portés par une bande son et une écriture de haute volée.

Je tiens à remercier les développeurs de ce jeu pour leur "amateurisme" grâce auquel j'ai eu droit à un plantage juste avant le lancement du générique final. J'ai donc dû me retaper le dernier fight et ainsi pu débloquer le trophée "vous avez terminé Dragon Age 2, à deux reprises" que je n'aurais jamais vraiment pensé un jour posséder...




PS : je signale cependant les 2 DLC "Marque de l'Assassin", et "l'Héritage" qui rehaussent un peu mon impression globale du jeu. On sort des sentiers habituels pour de nouveaux décors plus léchés, nouvelles bêbêtes, histoires intéressantes, gameplay parfois différent (un peu d'infiltration dans "Marque de l'Assassin").

12.12.11

Top Album 2011

 1 - The Black Lips, Arabia Mountain


2 - Stupeflip, Hypnoflip Invasion

3 - Kasabian, Velociraptor



4 - The Vaccines, What Did You Expect From the Vaccines


5 - Tom Vek, Leisure Seizure


6 - The Strokes, Angles

7 - Justice, Audio Video Disco


8 - Ty Segall, Goodbye Bread


9 - 1,2,3, New Heaven

10 - Digitalism, I Love You Dude