L'HYper PRésent Appliqué à la Musique (et autres trucs...)

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23.7.08

Werchter - Jeudi

Dans la vie, il y a des évènements dont le degrés d'inévatibilité n'a d'égal que la puissance de la désagréabilité qu'ils entraînent. Pour la peine, j'invente des mots qui n'existent pas dans le dico. Ainsi le terrible afflux de vieux au supermarché du coin (n'importe quel afflux de vieux de manière générale), la fin du dernier rouleau de PQ ou encore l'interminable queue à l'entrée d'un gros festival le premier jour. On le savait, on y a été, on a râlé et on a raté Vampire Weekend. Mais pire encore, on a subi sans aucune possibilité de fuite les horripilants Counting Crowes (groupe pouvant postuler au podium dans la catégorie "hey vous vous rappelez notre tube ? mais si ça fait comme ça naaanananana") grâce à la puissance sonore de la grande scène.
A l'époque déjà, Mr Jones me tapait sur le système. Compressé dans la foule et imaginant le set des Vampire Weekend se dérouler sans pouvoir en capter le moindre son, le mauvais rock FM des Counting Crowes passa donc assez mal.

Counting Crowes, Werchter 2008
Counting Crowes, pénible

Une journée bien riche en soupe radiophonique pour ménagère de moins de cinquante trois ans six mois et cinq jours avec d'autres beaux représentants comme Lenny Kravitz, Mika ou à degré moindre REM. Je prenais bien soin d'éviter la grande scène pendant que le premier cité sévissait. Les fans semblaient ravis, il avait ses lunettes et a donné dans le solo calibré à la note près. Je préférais sans pression me lancer dans l'inconnu avec la découverte du duo belge Shameboy.
Dans la veine des Simian Mobile Disco ou de Digitalism, l'électro balancée sous le chapiteau donnait dans l'efficace et le dansant. Point de botte secrète mais plutôt une recette bien appliquée avec son lot de montagnes russes, d'explosions de basses et de rythmes tabassés. Une bien belle découverte pour la pute à single que je suis mais surtout le meilleur moyen pour s'échauffer et éviter un claquage douloureux lors du set à venir plus tard dans la journée : Soulwax.
Shameboy
Shameboy, surprise
Mais revenons plus tôt dans la journée où après dix belles minutes de The National et deux titres menés de main de maître par l'étonnante voix glaciale du chanteur, le malheureux choix de partir se réchauffer devant la grande scène fut fait. Mika nous y balançait ses tubes colorés avec un entrain relativement partagé... jusqu'à ce que les premières gouttes de cette édition 2008 viennent légèrement refroidir l'ambiance. En y réfléchissant, cette eau venue du ciel fut peut être salutaire. Il fallait bien cela pour nous sortir de la torpeur provoquée par la nullité des chansons mode "bouche trou entre les tubes" du frisé à paillettes.

Mika, Werchter 2008
Mika, chiant
Le temps d'un petit tour au stand chicken-wings jouxtant le dance-floor electroFMisant qui à grands coups de "Can You Feel it?" faisait sauter un amas de ponchos difformes, de tongs boueuses et de de casquettes trempées. Bon, les gens avaient peut être froid après tout.
L'heure de la baffe du jour était venue. Soulwax entre en scène sous un chapiteau déjà bien surchauffé après l'excellent passage de Shameboy. Commence alors la machine à danser genre "rouleau compresseur". Ce mélange de beats synthétiques et puissants avec la formation "basique" basse/batterie est toujours aussi excitant à écouter et à regarder. Un set sans aucune pause (on souffre d'ailleurs pour le batteur qui ne s'autorisera que quinze secondes de répit sur une prestation d'une heure....en même temps, vu la puissance du bonhomme, on devrait plutôt souffrir pour ses fûts). Les frères Dewaele enchaînent leurs classiques comme E-Talking, NY Excuse avec un remix de Daft Punk ou bien quelques inédits bien sentis. Le public suit, saute, bout et hurle son plaisir. Enorme montée / explosion finale, bordel sur la scène, sourires et crampes dans la fosse. Mission accomplie.
Soulwax, Werchter 2008
Soulwax, tuerie
L'heure pour les "potes" d'aller se détendre en prenant une bonne mousse bien méritée, mais pas pour les frangins qui après une pause d'une grosse demi-heure enchaîneront avec un set des 2manyDJs.
Malheureusement le trajet en caisse après un réveil à trois heures du matin aura raison de moi et de mes gambettes, et me guidera droit sous la tente plutôt que devant ces remixeurs de grand talent que sont les frères Dewaele, ou encore devant les Chemical Brothers (dieu sait si je les attendais pourtant...).
Tout juste le temps de voir REM balancer un What the Frequency Kenneth sans surprise mais avec grande maîtrise.

REM, Werchter 2008
REM, convenu

Le "plaisir" des retrouvailles avec un énorme camping désormais de nuit, sous le brouillard, et surtout parsemé de tentes jumelles (merci Quechua) fut heureusement réduit à sa portion congrue grâce à un éclairage des plus puissant, mais également une tonnelle décorée avec goût par de talentueux artistes.