Owimbowé...
Oui, MGMT, c'est bien. Très bien même. C'est frais, accrocheur, ça fait remuer, tout en rendant hommage à de nombreux glorieux anciens. En plus, ils sont tout jolis, enfin surtout le chanteur. C'est toujours bien un groupe avec un joli chanteur. Les Inrocks filent des lunettes pour voir leur clip en 3D, car oui, les Inrocks, ils les kiffent MGMT.
Ce n’est pas faute d'avoir prévenu, ça fait six mois qu'ils en parlent dans les Inrocks de MGMT. Ils y ont été partout : sur la première page en tant qu'artiste à découvrir, dans leur BuzzÔmètre entre deux allusions à la Suze, dans la micro case réservée aux morceaux à écouter d'urgence avec Time To Pretend, puis une première interview d'une demi-page il y a deux/trois mois, et une seconde la semaine passée.
Putain de gueule de bois...
Et attention, MGMT, on n’a pas fini d'en bouffer. Les synthés de Time to Pretend et Kids risquent d'occuper le top 3 des riffs les plus sifflées sous les douches (vous savez, pendant que l'on essaie d'attraper la bouteille de shampoing mais comme on a les mains pleines de mousse la bouteille glisse et tombe et c'est pénible de se pencher sous la douche et même parfois dangereux, voire douloureux).
Mais c'est mérité, car c'est bien MGMT. Très bien même.
Leur Bataclan s'est rempli assez rapidement et les voilà rajoutés en première partie de la famille Followill (Kings Of Leon) au Zénith cet été (leur passage à la Maroquinerie il y a quelques semaines s'est rempli bien moins vite). La belle affaire pour les personnes ayant dépensé 35€ en pensant voir nos anciens barbus accompagnés d'une obscure première partie. Ils pourront dire "oui, on a vu MGMT". Sans savoir comment le prononcer bien sur.
Il y a là l'école des fans hardcore, qui savent qu'ils se nommaient à la base The Management. Moi, j'aime bien dire MGMT de façon "hem-gé-hem-té". Tout comme j'aime postillonner sur mon voisin lorsque je parle de mon album préféré de Primal Scream, "XTRMNTR".
Lorsque l'on lit un article sur nos chers MGMT (qui au passage font de la musique bien, très bien même), parfois leur est associé une tripotée de nouveaux groupes ricains censés apporter une vague de fraicheur. Ca tombe bien, l'été arrive.
Sont donc nommés dans la catégorie "groupes que l'on aime citer en parlant de MGMT car le name-dropping c'est toujours sympa" : Ra Ra Riot, Yeasayer et Vampire Weekend.
Si le premier n'a pas encore d'album, le second m'a carrément emmerdé sur le leur, le troisième mérite beaucoup plus d'attention.
Venus en fin 2007 en première partie (anecdotique) des Shins à la Cigale, la Blogothèque leur fit l'honneur d'un concert à emporter. Pourtant à l'époque, peu nombreuses sont les personnes ayant entendu parler de ces américains au look aussi excentrique qu'une chaussette écossaise. Ici, pas de fluo, de pantalons slim, de moule burnes en cuir, ni de fripes néo-hippies comme MGMT (aux jolis visuels, très jolis même), mais plutôt basket, jeans, tee-shirts, polos, chemisettes et mocassins.
Peut-être ont-ils préférés faire bander avec leur son, que mouiller avec leur posters.
Révélés par la blogosphère spécialisée en musique afro, ensuite relayée par une autre plus généraliste, ce "blog-band" joue ensemble depuis la fac de Columbia où ils se sont rencontrés.
A les voir tout proprets, tout mignons, on les croit sortis d'un épisode d'Helene et les Garçons, mais où le groupe joue vraiment. Car le groupe à Nico, José et Cricri (and co), à part des fins de morceaux sur un solo (que Nicolas joue tellement vite qu'on ne voit même pas ses doigts toucher les cordes), que sait-il faire ?
Ah oui, j'oubliais les débuts de morceaux consécutifs à un "un, deux, trois" balancé l'air motivé par Cricri tapant ses baguettes entre elles, mais malheureusent coupés par un fondu noir accompagné des quatre notes mythiques sorties du synthé de Framboisier.
Le groupe savait-il jouer un morceau en entier ????
Nicolas essaie un solo bi-doigts.
Mais aussi, le groupe jouait-il parfois en live ???
Voila des questions bien sombres qui me hantent, tout comme "pourquoi personne ne joue-t-il sur leur flipper ???", "qui a foutu ce poster des Doors???
Je m'égare.
Vampire Weekend donc. La petite étiquette colorée qu'on leur colle sur le front est souvent gribouillée "Afro - pop". Difficile avec ça d'imaginer leur son. De plus, si vous avez eu l'opportunité de tomber sur un de leur clip, ou bien sur un titre à la radio, il y a de fortes chances que ça soit A-Punk : Or c'est certainement celle qui s'éloigne le plus du reste de leurs compositions. Sa qualité n'est pas en question (elle défonce, soyons clair), mais est trompeuse.
J'en arrive ici aux limites de ma culture et n'ayant pas envie de dire des conneries plus grosses qu'habituellement, je ne sais comment résumer la musique et les influences des Vampire Weekend. Ils nous servent un panaché de petites chansons rythmées, chantées par une voix
rappelant parfois The Police (One), et aux rythmes dont l'inspiration africaine est évidente (Cape Cod Kwassa Kwassa).
Non, non, ne fuyez pas, il n'y a pas de solos de djembés, promis !
Par contre, on y trouve aussi des mélodies au violon en mode Rondo Veneziano (M79) et des petits riffs de guitare aussi mignons et bien pensés qu'un apéricube (A-Punk, Mansard Roof,...).
Tel Link ayant gagné un bout de Triforce,...
On est vraiment loin des standards pop(rock) actuels, pourtant on a l'impression d'écouter ça depuis des lustres. L'album s'écoute d'une traite sans aucune difficulté, ni sentiment de répétition. On y prend vite ses marques, ses repères, que l'on retrouve avec plaisir à chaque passage. La voix du minet au nom indo-autrichien, Ezra Koenig parvient à faire décoller des compositions déjà musicalement brillantes. Le combo est classique (guitare - basse - batterie - synthé) mais de cette simplicité naît d'excellentes idées d'arrangements, de mélodies. Les ficelles sont fines mais solides : tu peux tirer, jamais ça pète.
C'est un Trabendo plein comme on œuf ce soir qui leur sera proposé pour leur seconde réelle date française (après une Maroquinerie passée totalement inaperçue). Avec la courte mais excellente prestation du groupe dans les studios de Canal Plus la semaine passée (6+2 titres joués, pour 40 minutes de show), c'est avec confiance et envie que je m'installerai le plus près possible de la scène.
On peut deviner sans mal le contenu des trois quarts des conversations post-concert, dans lesquelles on trouvera pèle mêle les mots "excellent", "court", "terrible", "rapide", "j'ai faim", "putain de ligne 5", "c'est quand qu'ils repassent?".
Les personnes n'ayant eu la possibilité de les voir au Trabendo pourront aisément se rattraper cet été, sous condition de courrir quelques festivals européens.
De mémoire, on pourra les retrouver aux Solidays, aux Eurockéennes, à Arras, à Werchter, à Reading,...
Mais n'oubliez pas,
MGMT, c'est vraiment bien sinon.
Albums :
MGMT - "
Oracular Spectacular" (2008)
1. Time To Pretend
2. Weekend Wars
3. The Youth
4. Electric Feel
5. Kids
6. 4th Dimensional Transition (
7. Pieces of What
8. Of Moons, Birds & Monsters
9. The Handshake
10. Future Reflections
Vampire Weekend - "
Vampire Weekend" (2008)
1. Mansard Roof
2. Oxford Comma
3. A-Punk
4. Cape Cod Kwassa Kwassa
5. M79
6. Campus
7. Bryn
8. One (Blake's Got A New Face)
9. I Stand Corrected
10. Walcott
11. The Kids Don't Stand A Chance
Clips:
Vampire Weekend - A-Punk
Vampire Weekend - Mansarf Roof
MGMT - Kids