L'HYper PRésent Appliqué à la Musique (et autres trucs...)

13.4.10

La Playlist de la Résurrection II.1 : Le retour Volume OUANE.

Retour de la playlist à réaction, en deux volumes cette fois, car je suis d'humeur partageuse. Ca se passe donc [[ici]].

Plastic Beach
, Gorillaz



Un peu l'album incontournable de ces dernières semaines ; matraquage publicitaire dans le métro (profitant de la période électorale pour parodier une affiche UMP) , articles dans tous les journaux, musique d'intro du Grand Journal,... bref, beaucoup d'éléments qui me font habituellement fuir, vomir et autres choses en -ir. Sauf que là, c'est Gorillaz. Donc, c'est Damon Albarn. Donc, on écoute.
Après deux albums gavés de tubes jusqu'à l'écœurement (enfin, un écœurement à la mode de Pâques, à savoir que l'on se fait toujours avoir à y revenir...), Damon le Bon a décidé de rameuter encore plus de potes pour jouer à "tartagueule à la récré". Hétéroclite la troupe avec ça : le vieux punk qui parle (Mark E. Smith, The Fall), le vieux rappeur à nattes (Snoop Dog), le vieux rockeur banané (Lou Reed), le popeux au prénom qui rime avec truffe (Gruff Rhys des Super Furry Animals), et autres.
Paradoxalement, le résultat est un album d'une cohérence rare. Telle une bande dessinée (de Jamie Hewlett bien entendu) que l'on feuillette, on parcourt les diverses p(l)ages, se laissant porter en rêvassant.

The Ghost Inside, Broken Bells


Danger Mouse, l'homme aux 1456 projets. Habituellement derrière les machines, tournant des boutons, augmentant des niveaux, rajoutant des filtres, des cœurs, ou des "lalalala", bref habituellement producteur (Beck, Black Keys, Gorillaz...), le mec est carrément ici le demi-géniteur...et le batteur. On se demande donc si l'autre tête pensante, plutôt habituée jusqu'ici au rôle de chef de meute (certes peu farouche) chez les Shins, ne risquait pas de se retrouver à l'étroit.
Son sens de la mélodie alambiquée et son agréable chant haut perché résisteraient ils à la production plus "groovy" (quel mot de merde au passage.. j'allais dire quoi sinon...groovée? c'est pire...donc oui, groovy) du producteur New Yorkais ? Un pari osé pour James Mercer : le risque de se retrouver écrasé, dominé par les basses et la rythmique plus percutantes que chez les Shins.
Le mariage est pour moi plutôt réussi (le morceau proposé symbolise parfaitement ce mélange des genres), même s'il faut bien avouer que l'effet Kiss Kool de l'album s'estompe au fur et à mesure des écoutes.

River Of Brakelights, Julian Casablancas


Ayant commencé la sélection de cette platylist il y a quelque mois, y seront présents aussi des titres que j'écoute moins ces derniers temps, mais qui furent au top de ma listening list à l'époque.
L'album de l'ancien Strokes Julian Casablancas me fit pourtant l'effet d'un peigne plein de cheveux à la première écoute. je m'explique.
Au début on voit le truc :"oh tiens, sympa un peigne, ça tombe bien, y a du vent, je suis tout décoiffé : je vais donc me recoiffer après ce frugal repas pris en front de mer". Donc tu prends le peigne plein d'entrain, même d'un air badin je dirais. Mais une fois que tu rapproches celui ci de ton cuir chevelu, donc de tes yeux (sauf si tu es difforme, mais alors là, c'est con pour toi car en plus d'etre moche, tu vas rien comprendre à cette superbe image), tu vois une horrible masse de cheveux sales accrochés aux dents du peigne. Et des cheveux étrangers en plus ! Répulsion ! Dégoût ! Peur ? C'est là que tout se joue. Si t'es froussard, tu jettes le peigne à la mer, et tu te casses. Mais d'une part, c'est pas très écologique et d'autre part, t'es toujours décoiffé, donc t'as l'air d'un con.
En s'accrochant un peu plus, on arrive petit à petit à oter les cheveux morts coincés entre les dents du peigne, afin de le rendre à nouveau désirable.
Et en plus, si t'es quelqu'un de cool, t'as une veste en jean dans laquelle tu possèdes une poche. Et dans cette poche, tu pourras glisser ce peigne afin de le réutiliser "ocazou".

Come Back Home, Two Door Cinema Club



Ce groupe - ayant eu le bon gout de mettre un matou en pochette de leur album - me semble une parfaite synthèse de beaucoup de groupinets britons de ces dernières années. J'y entends du Pete & The Pirates, du Cajun Dance Party, du Los Campesinos!, mais aussi quelques airs de Phoenix (cocoricoooo). Sans pour autant que le difficilement évitable côté "déjà entendu 100 fois" n'en gâchent l'écoute, frais et sans prétention, un bon petit album pour les premiers jours ensoleillés.


P.I.G.S.,- Holy Fuck



Découverts en première partie de !!! au Trabendo il y a de cela 2 bonnes années lors de ce qui fut mon meilleur concert parisien depuis 3 ans, Holy Fuck surprend en formation live par l'énergie de leurs samples boostés par une batterie surpuissante. La bizarrerie des bandes magnétiques qui pendouillent de leurs consoles, sur lesquels ils "travaillent" en direct intrigue aussi. Jouissif, puissant, dansant, ça tabasse et fracasse. En album par contre, c'est beaucoup plus fadasse, et l'on se surprend à n'en écouter que 2-3 titres avant d'aller voir ailleurs.
Une sensation frustrante lorsque l'on souhaite faire découvrir ces trublions canadiens autour de soi, qui semble disparaitre sur leur second album, Latin.
Plus cohérent, cet album monte en puissance au fur et à mesure des 9 titres proposés, pour terminer sur ce génial P.I.G.S.

Kontact Me, Boys Noize



De la même manière que le Julian Casablancas précédemment, ce titre de Boys Noize date de 2009, et fit partie d'un des albums présents dans mon top 10 annuel. Issu plus ou moins de la même "portée" que les Justice et autre Digitalism, l'allemand Boys Noize n'eut pas les "honneurs" de publicités et autres éclairements médiatiques sur son pourtant excellent, premier album Oï Oï Oï. Plus sombre, plus crade, son electro passe plus difficilement et laisse un goût étrange en bouche. Moins de mélodies "faciles" que Digitalism, ou de pompe 80's que Justice, Boys Noize reste plus en retrait du "grand public", tout en traçant sa route.
Son plus récent Power continue dans cette lignée de morceaux complexes et puissants. Free, Herta et Pampers n'y trouveront toujours pas leur compte pour de nouvelles annonces.

Clubhoppn, Para One


Restons dans la veine électronique avec un morceau du producteur électro frenchie Para One. Un titre qui "glitche" bien comme il faut, en me faisant furieusement penser à Jackson and His Computer Band. Le morceau est extrait de son premier album, Epiphanie, mais également de l'un de ces premiers EP, sortis tout deux chez Institubes.
Le garçon est aussi connu pour avoir bossé sur les 3 albums de ses potes de TTC et pour écrit la BO sub-aquatique du film La Naissance des Pieuvres. Cette dernière se détachant nettement de autres productions par un côté bien plus "ambiancé" proche de Boards Of Canada.

Model, To My Boy


Ils sont jeunes, hirsutes, aiment les couleurs criardes, les gros synthés mélangés aux guitares, sont basés en Angleterre et ont sorti un premier album (co) produit par James Ford. Il ne s'agit pourtant pas des Klaxons, même si les ressemblances sont légion, mais du duo Liverpuldien de To My Boy.
Sans posséder la finesse mélodique de leurs "ainés", leur electro-rock reste efficace et plaisante à dose raisonnable. Un nouvel album, The Habitable Zone, fera son apparition dans l'année. Pour une fois, ils ne seront pas en retard sur les Klaxons dont le silence devient à la longue inquiétant...

I'm Watching You, Jay Reatard


Mr Jay Reatard a bien fait de s'empresser durant 28 années pleines d'enregistrer un grand nombre de 45 tours, EP, albums, singles... avec les Reatard, les Lost Sounds, les Final Solutions ou encore les Nervous Patterns. Sous son propre nom, deux albums "seulement" dont Watch Me Fall paru en 2009. Des savants mélanges de pop, de punk, de garage, bricolés avec 3 ficelles, le tout enveloppé d'une énergie folle et d'une voix un brin nasillarde. Beaucoup d'ingrédients qui en firent donc un "grand espoir de l'indé US". Un statut qui n'évoluera hélas pas, car il fut retrouvé le 13 janvier de cette année, mort sur son lit, un mélange de cocaïne et d'alcool dans le sang. Une enquête pour homicide est en cours. Pas glop.


Evil Son, The Willowz


Ces garnements californiens chouchous du bricolo-réalisateur Michel Gondry - dont le fils dessina une version de la pochette de leur album Chautauqua - s'étaient un jour amusés à tagger l'url du site web de leur groupe (avec un Z à la fin) sur le tour bus des Strokes. Un après concert arrosé en leur compagnie, quelques plaisanteries sur le nom de ce pauvre Nikolai et les quelques échanges de poings qui en découlèrent : ils se retrouvèrent alors dehors devant le tour bus, un marqueur à la main.
Branleurs.
Mais des branleurs sacrément doués pour balancer un rock oscillant entre garage, psychédélique ou blues. Des branleurs la tête dans une autre époque mais les pieds dans la notre. Et c'est tant mieux, cela nous offre l'opportunité de les voir transpirer en live avec leur (ex?)ceptionnel batteur.

Gravity Blues, Black Box Revelation

Les duos "guitare / batterie" n'ont jamais été aussi nombreux que depuis l'arrivée des White Stripes. Ont ainsi pris le pas Black Keys, Two Gallants, Blood Red Shoes, mais aussi les belges Black Box Revelation. Difficile d'innover totalement avec une formation si restreinte, : on se retrouve souvent avec un rock décliné avec des accents bluesy (Black Keys), folk (Two Gallants) ou pop (Blood Red Shoes). Les Black Box Revelations, découverts en première partie de leurs compatriotes flamands dEUS, seraient alors à mi -chemin entre le premier et le dernier duo cité.
Moins subtile que celle de Dan Auerbach, la guitare des BBR balance de bon gros riffs distordus pendant que le collègue martèle sur ses fûts comme si sa vie en dépendait. Tout en sachant mettre la pédale douce pour quelques morceaux plus posés, comme sur celui proposé ici.

Answer To Yourself, The Soft Pack - The Girls Taught Me A Dance, The Strange Boys


Deux groupes qui fricotent depuis plus ou moins longtemps - 2007 pour les premiers, avant nommés The Muslims, et 2001 pour les second - avec la scène indé US, empilant les EP, singles et LP. Ce ne sont pourtant que leurs ouvrages de 2009 (And Girls Club pour les Strange Boys) et 2010 (album éponyme pour les Soft Pack) qui me les feront découvrir simultanément.
La scène indé US en question n'est pas celle des Vampire Weekend, Yeasaer et autres Very Best avec leurs pop-songs MamadouEtMariamisantes, mais plutôt celle proche des Black Lips et leur rock kinksien.
Si les chansons des Soft Pack brillent par leur immédiateté, celles des Strange Boys peuvent être desservies par une voix assez spéciale parfois taxée de "trop dylanesque". Une sensation bien plus présente sur leur dernier et tout récent album, Be Brave.

Tout ce fatras est donc toujours disponible [[ici]].
to be continued...

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