L'HYper PRésent Appliqué à la Musique (et autres trucs...)

15.4.08

The Black Lips @ Maroquinerie

Onanisme musical (part. 1)


The Black Lips


Le branleur musical peut être vu de différente manière : Le BON branleur et le MAUVAIS branleur.
Le bon peut être ramené à Fonzie de Happy Days, Mikey de Parker Lewis, ou bien Michael de Seconde B. Le mec fringué cool, qui crache, rote sa Kronembourg, vit pour l'éclate et la déconne, se fout des règles, tout en restant le mec sympa "quand tu le connais".



Fonzie, Mikey et Michael, rock'n roll baby


Quand quatre de ces gars là se retrouvent pour faire de la musique, ça peut donner les Black Lips.
Formés à Atlanta (USA), cette troupe se fait remarquer depuis quelques années à travers nottamment des concerts totalement déjantés, où il n'est pas rare de les voir faire profiter de leur anatomie au public, voire même des hydrater à coup d'urine, et les nourir à coup de vomis.

Sympatiques attentions.

Musicalement, rien d'inventé : ils sont comparés aux Kinks des débuts où à des Beatles décoincés. Ça chante mal mais le public suit, ça joue vite et le public saute. Les mélodies sont simples et efficaces, la production est réduite au minimum : les enregistrements semblent être en prise directe.


The Black Lips

Les Black Lips dans ton salon, oui c'est possible

L'occasion de les voir en live donc, dans la salle de la Maroquinerie était une aubaine, à ne pas rater.

Pour nous mettre en jambe, rien de mieux qu'une re-sucée de la recette Black Lips par trois frenchies en mode rebelle attitude. Ça crache sur scène, ça ne dit rien au public, ça ne donne pas leur nom, ça joue une chanson de plus qu'autorisée par la salle. Limite Mai 68 sur scène.

Musicalement, c'était plutôt bon, voire très plaisant par moment. Le côté répétitif passait à l'as car bouffé par une énergie redoutable. Dommage que seul une quinzaine de personnes assistèrent à leur passage.



The Weakends : un jeu de mot pour Ruquier

Et surtout dommage que ces quinze personnes furent rejoints par d'autres, pour un autre groupe censé faire monter la pression avant les Black Lips : Cheveu.

Place donc à un très mauvais mélange d'Animal Collective version techno, avec ... rien. C'est méchant pour Panda Bear et ses potes, mais j'ai que ça qui me vient à l'esprit. Des rythmes technoïdes/transe bidouillés avec le synthétiseur volé à Ice MC, une guitare par dessus, enfin, plutôt en dessous, et une voix hurlée et traffiqué.



Cheveu, no comment...

Des membres prestigieux cependant, avec le bassiste des Hives ayant récupéré des lunettes refusées par les Klaxons car trop moches, Nicolas de "Hélène et les garçons" version "les vacances de l'amour" au grommelage inaudible, et Bernard Oleg (le neveu de Charlie) arborant une chemise, également recalée par les Klaxons car également trop moche, aux synthés.

Premier groupe que j'entends chanter en espéranto : rien compris, rien entendu.
Rien + rien = rien.




Tartagueule à la récré


La température monte cependant d'une bonne dizaine d'unités dans la fosse pendant la mise en place du matos des Black Lips, où une rixe éclate entre la "bande à Riri" de la 4ème-B du collège Jean Jaurès (Paris XVI) et la bande à "Jean-Phi" de la 4ème-4 du collège Victor Hugo (Paris XVI). Les poings et les insultes volent, devant le rictus amusé de Jared Swilley, alors en train d'accorder sa basse. On se dit alors que le spectacle sera bien sympathique dans cette fosse, qui plus est, capilairement intéressante.

Que nenni ! Tout se passera sur scène.



Non pas que les Black Lips endormiront nos Baby-cogneurs, au contraire, ceux-ci
multiplieront les stage invasion de la première, à la dernière note. Les musiciens, habitués à ce genre de situations n'en furent guère gênés, au contraire : ils surent bien en jouer en attisant ce feu adolescent, avec leur son "flower punk".

On ne peut pas en dire autant de notre pôôôvre videur de la Maroquinerie, qui passa une bien sale soirée.
Au début, empreint d'une autorité que lui confère ses habits noirs et son tampon "Maroquinerie", il tente de faire régner l'ordre, en interdisant, d'un "non non non" accompagné d'un doigt menaçant l'accès à la scène.
Ensuite, il comprend qu'il va devoir y mettre du sien et venir montrer ses capacités de catcheur sur scène en essayant d'attraper par un pied, une jambe, un bras, un cheveu, un tee shirt, un sein, voire le tout réuni nos jeunes slammeurs.



Activité durant laquelle il gagna cependant un ami : un roadie des Black Lips, sosie de "la boule" de Fort Boyard, auquel vous ajoutez un bouc dont les intervention bien plus tranchantes et efficaces nettoieront la scène de ces gentils mais nombreux envahisseurs.

Notre ami videur terminera sur le bord de la scène à sauver de la suffocation et de la "tranche de jambonisation" les éléments les moins résistants, le tout sous l'attitude rigolarde de Jared, mimant à son insu, de manière sodomite, un bel accouplemement... avant de lui faire un gentil petit bisou.



Dans cette ambiance survoltée mais toujours bon enfant, les Black Lips enchaîneront durant une petite heure un mélange de leurs trois albums, sans que la majorité ne soit donné à leur dernier "Good Bad Not Evil".

A signaler une reprise du Hippie Hippie Hourra de Jacques Dutronc, artiste qu'ils admirent.

On ressort lessivé de ce concert où l'énergie proposée par le groupe est phénoménale, et parfaitement relayée par un public entièrement acquis à leur cause, venu pour prendre son pied. Musicalement, on est assez éloigné du son proposé sur leurs albums. : tout est joué à l'énergie au détriment de la justesse, tout est interprété avec les tripes plutôt qu'avec la tête, on sue d'avantage qu'on ne bave.


The Black Lips

Douuuuuce nuiiiiiiiit



Un des meilleurs concerts jamais fait pour ma part au niveau intensité.

Pour avoir une idée précise de la tenue des concerts des Black Lips :



Ceci est extrait d'un concert donné à Tijuana (Mexique), où les entrées étaient gratuites...comme la bière. La scène alors exposée en plein centre de la salle n'était que rarement occupée uniquement par les Black Lips. Expérience déglinguée, filmée, dangereuse, totalement barrée à l'image de ce groupe.

(A suivre, les MAUVAIS branleurs musicaux...)

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Le coup des bandes rivales m'à bien fait marrer. Le seize, ça pese.

Tu écris bien, vieux.


Et quel putain de concert.

Fa_sol a dit…

Thanks.

Bordel oui ce fut bon.
ce groupe serait capable de faire pogoter des tétraplégiques.

Unknown a dit…

Génial article !!!

morganlb a dit…

Bonne chronique de l'ambiance de la salle (mais je crois qu'il s'agissait de la bande a "FiFi" plutot, qui a d'ailleurs agit a l'exterieur de la Maroq pour...peter la gueule a un pote ! rock n roll !). Mais sinon le groupe ?

Fa_sol a dit…

en même temps, il voulait pas leur prêter leur gel.

Pour le groupe, toi-même tu sais. ;)