L'HYper PRésent Appliqué à la Musique (et autres trucs...)

21.4.08

Foals @ Trabendo (Paris)


C'est un Trabendo chaud comme une cocote qui attendait de mèche ferme les 5 anglais de Foals. Après un buzz naissant grâce à un tube "bloc partyesque", Hummer, soutenu ensuite par deux singles tapageurs, Mathletics et Balloons, Foals nous surprend avec un album, "Antidotes", aussi profond que dansant, qui se digère tant avec la tête qu'avec les pieds.


Retour en arrière :

Après une poignée de titres lancés sur le net, dont le compteur de lecture ne cesse d'augmenter, Yannis Philippakis, leader charismatique à la frange folle, tente deux paris des plus osés.
Le premier : appeler après une soirée arrosée le sorcier sonique des TV on the Radio, David Sitek, afin que celui-ci produise leur album. Après moult insultes et écrasage d'égo avec une talonnette de santiag, celui-ci accepte, peut-être surpris par l'impertinence et le culot du jeune homme.


David Sitek

Le second : ni Hummer, ni Mathletics ne seront dans l'album. Raison invoquée : ils ne colleraient pas à l'ambiance générale voulue par Yannis, pour l'album. Trop dansants, trop "mainstream".
Connaissant le succès - mérité - de ces deux excellents titres, gonflés de rythmiques syncopées, de riffs aigus, de basse groovy : la prise de risque est certaine.
Ce gamin est sévèrement burné comme dirait Nanard.


Remarque, quand l'on voit le nombre de "premiers albums" parus ces derniers temps qui ressemblent plus à des compilations ratées d'EP déjà sortis qu'à une véritable œuvre singulière (Wombats, Los Campesinos! pour ne citer qu'eux), on se dit que finalement, c'est pas plus mal.



Nos cinq effrontés se paient même le luxe de passer derrière David Sitek pour le mixage final : la version proposée par l'homme à lunette ne leur convenant pas. Tout simplement.


C'est un album surprenant de maturité et d'intelligence qui nous est alors balancé à la figure. S'y cotoient allègrement des tubes dansants comme Cassius ou les anciens Two Steps Twice et Ballons réenregistrés, des chansons montant en puissance comme la géniale Heavy Water ou Electric Bloom finissant en orgies sonores, des titres plus mélancoliques avec Olympic Airways, Red Socks Pugie ou encore Big Big Love, le tout introduit par l'excellente French Open, avec son refrain baragouiné dans un français incompréhensible. Mais on s'en fout.



Musicalement, cet album est solide, plaisant, habité, intrigant,... Une évidence ? Ce groupe a un son, une patte, qui vient nous caresser à chaque écoute ... et surtout une griffe, qui vient nous lacérer la joue lorsqu'ils montent sur scène.


Après une prestation incandescente lors du Festival des Inrocks en novembre dernier au Nouveau Casino, ils étaient tête d'affiche d'une soirée Inrocks Indie Club il y a quelques semaines à la Maroquinerie. L'album fraîchement écouté, c'était l'occasion de le voir passer sur le grill du live...

Epreuve alors réussie haut la main devant un parterre très anglophone entièrement acquis à leur cause, et pour ne rien gâcher, bien chauffé par les australiens à ressort d'Operator Please.


Operator Please - Just a Song About Ping Pong


Transition toute trouvée entre leur final sur Just A Song About Ping Pong, et l'ouverture classique de Foals avec "The French Open", rendant hommage au tennisman Andy Roddick, éternel loser. Nous fûmes terrassés en deux sets par cette excellente soirée, sans tie-break.


Ce sont donc en vainqueurs des petites salles parisiennes que Foals viennent s'attaquer à une taille supérieure : le Trabendo.



Petit caprice de (baby)star : aucune première partie finalement ne sera "autorisée" par le groupe : ceux-ci ne voulant pas que leurs instruments soient déplacés juste avant leur set.
Même pas de Dj set pour faire patienter : juste un fond sonore qui vit son volume augmenter dix minutes avant que nos gredins ne montent sur scène.

Heureusement, j'ai toujours mon Stieg Larsson sur moi.



Pas de grande surprise pendant les 45 minutes de ce show (pour 25€, le tout sans première partie à insulter, où va le monde?), où Foals nous fit étalage de l'essentiel de leurs morceaux avec une énergie contagieuse. Difficile de tenir en place devant ce style rappelant le meilleur Bloc Party ou encore les Rapture et !!!, tout en évitant de les singer bêtement, comme cela arrive fréquemment.



Possédant un style propre et une identité véritable, peut-être seront-ils aussi victimes de mauvaises imitations par de pénibles tacherons en "The"...
En effet, Foals étant libéré de ce déterminant, votre petit pouce vous sera reconnaissant de devoir moins tournoyer sur la molette lisse de votre Ipod que si le groupe était coincé entre The Faint et The Futureheads.
Et un pouce reconnaissant, c'est utile. Cela rend l'auto-stop plus efficace et ça fait toujours gagner à pile ou face.



Cette quatrième prestation parisienne en quelques mois seulement me convainc toujours autant de la valeur scénique de ce groupe. Le public repart de cette soirée le sourire aux lèvres, même si la question de la courte durée revient souvent dans les discussions post-concert. Une impression partagée mais que plusieurs doses d'"Antidotes" parviendront à atténuer sans mal.




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Et eux ?

"j'ai trouvé ça vraiment énorme encore une fois, avec en plus un son vraiment parfait au bout d'un ou deux titres là où j'étais."

"Une boucherie, j'ai fait mon sport de la semaine, la fosse était en forme comme rarement j'ai eu l'occasion de voir au Trabendo ! "

"D'un point de vu général, pour ma part 45 minutes de concert… c'est TRES limite"

"Car c'était court, certes mais franchement dément"

"Ils donnent encore plus d'énergie dans une petite salle que certains groupes dans des zénith
Du début à la fin, et pour n'importe quelle chanson, ils dégagent une pèche énorme"

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"Antidotes" (2008)



1. the French Open
2. Cassius
3. Red Socks Pugie
4. Olympic Airways
5. Electric Bloom
6. Balloons
7. Heavy Water
8. Two Steps Twice
9. Big Big Love (fig.2)
10. Like Swimming
11. Tron

8 commentaires:

Anonyme a dit…

tssssssss c'est quoi ces commentaires en mousse à la fin?? :D
à noter que tu as demandé celui d'une seule personne (bibi) et il n'y est même pas!

Je m'insuuuurge!!

sinon chouette article :)
(et magnifiques vidéos ^^)

Fa_sol a dit…

beh disons qu'ils y a eu un certain travail de censure effectué sur certains commentaires, afin qu'ils soient compréhensibles par tous (à savoir les 3 personnes qui liront ce papier ;p)

Anonyme a dit…

moi je me demande juste UNE chose :
Foals sont-ils le groupe le plus surcôté depuis Islands ou depuis les Arctic Monkeys ? j'ai pas mon calendrier là.

jean de la barbe.

Fa_sol a dit…

je sais pas trop, ils n'ont pas encore fait l'Eurovision.
Il y a donc une certaine marge avec la "surcote" catégorie Maousse - Costaud

Anonyme a dit…

http://www.acapela-group.com/Greetings/bird-1-b874e1feab4

Anonyme a dit…

sympa l'article
Foals: awesome
j'aime lire les articles sur Foals pour comprendre qui les écoute
je suis complètement accro de leur son et je n'aime pas le rock enfin je fais référence aux bloc party... bb brunes... artic monkeys... etc j'arrive pas à les écouter!! j'écoute que de la musique électronique je suis DJ !! mais bon mon commentaire est sans interet l'important c'est la musique !!!

PS : écoutez Astronauts and all de Foals

Fa_sol a dit…

Merci du conseil, Mister Didjay anonyme.
Certainement une des meilleurs faces b du groupe...

Anonyme a dit…

Aïe Aïe Aïe !!!
FOals au Trabendo !!
C'était une tuerie...
J'me suis retrouvé à pogoter au milieu d'Allemands, d'Australiens et deux trois poufiasses qui comprenaient quedal !!
Philipakis a fait un bad trip au lilieu du public, bref tout était là pour nous faire kiffer...