L'HYper PRésent Appliqué à la Musique (et autres trucs...)

16.4.08

Islands - The Arm's Way

Onanisme musical (part. 2)

Le terme de MAUVAIS branleur musical se rapporte au sens cru de la branlette : aimer se faire du bien tout en se foutant pas mal des autres, pourtant tout aussi désireux de prendre du plaisir.


Après un "Return to the Sea", plutôt réussi - si l'on prenait soin de ne pas comparer leur travail à celui des feu Unicorns - les Islands acquirent une base solide de fans... mais également une réputation de musiciens "se la touchant".
Une impression que je ne partageais pas à l'écoute de ce premier opus, franchement agréable à l'écoute, même si difficile au premier abord.


Islands

Chez Islands, on prend les choses en main


Leur prestation live du Point Ephémère il y a quelque mois maintenant (c.f. http://hypram.blogspot.com/2008/03/islands-point-fmr.html), finit de me convaincre que ces aprioris étaient injustifiés, tant leurs Swans, Rough Gem, ou autres titres inédits, semèrent la joie dans un public aux yeux pétillants, autant que sur scène où les musiciens s'éclataient. Un avant goût nous était alors donné de leur futur "Arm's Way" dont la gestation dura deux années.


A l'écoute de cet album, je me dis que deux années ne furent pas de trop pour arriver à collecter autant d'idées. Ce disque regorge de mélodies, de montées lyriques, d'accélérations, de breaks, de nappes de violons, de ralentissements, de cris, de chuchotements, de pim de pam de poum, de PAPAPAP, de OHOOOOHOH, de....



Oui, c'est trop.
A trop vouloir en faire, à trop chercher à montrer, à prouver, à trop complexifier les chansons, moi, j'étouffe et mes poils se hérissent au moindre trémolo de la voix de Nick Diamonds.
A croire que les violons l'excitent.
Ah ça, les violons, on en bouffe. Et par tous les trous. Si Arcade Fire et Vampire Weekend m'avaient réconcilié avec cet instrument, Islands me pousse au divorce.

Mention spéciale aux titres The Arm et J'aime vous voire quitter (qui ne veut rien dire), qui nous rappellent les génériques de dessins animés des années 80. On ferme les yeux et on imagine sans peine un type avec un lasso à la main, sur son cheval galopant à travers les cactus mal dessinés, et ce pendant... 6 minutes.
Oui, nos génériques sont aussi longs que les épisodes qu'ils encadrent, et malheureusement, aussi pénibles qu'un combat entre un chevalier d'or et le chevalier de Pégase.



La première partie de l'album est composée de titres partant dans tous les sens, toutes les directions possibles, mais sans que ce ne soit jamais la bonne.
Si tous les chemins mènent à Rome, toutes les mélodies ne mènent pas au plaisir avec Islands. Seule Creeper fait mouche, avec sa pop synthétique, son chant retenu et son air mignon.


La seconde moitié regroupe des chansons plus calmes (du moins au départ), mais qui sont une nouvelle fois le théâtre de collages improbables (et ratés) entre moultes mélodies.
Isolées, ces idées sont parfois brillantes, même si elles sentent le réchauffé (fin de In the Rushes qui sent la bête a corne).
Regroupées, elles sont noyées comme un pastis servi dans un bar parisien. Aurevoir le goût.





Le "meilleur" exemple est Life in Jail : ça démarre en douce ballade, puis ça continue en riff mode "WAP DOO WAP", ensuite des "PAPAPAPAAA" consécutifs à des "OUUHHHOUHHOUHH" sortis d'on ne sait ouùuuouùuuouùu.
Un peu comme s'ils n'arrivaient pas à terminer leurs chansons tant ils aiment leurs instruments : ils rajoutent une couche, puis une autre, et une autre, en espérant que, lassé, les gens appuient eux-mêmes sur "Next".
Et ça marche.


On me dit "oui mais écoute la dernière, elle est fabuleuse".
Elle fait 11 minutes.
J'ai pas pu.



Islands - "The Arm's Way"(2008)

Islands - The Arm's Way


1. The Arm
2. Pieces Of You
3. J'aime Vous Voire Quitter
4. Abominable Snow
5. Creeper
6. Kids Don't Know Shit
7. Life In Jail
8. In The Rushes
9. We Swim
10. To A Bond
11. I Feel Evil Creeping In
12. Vertigo (If It's A Crime)



Islands - "Return to the Sea"(2006)

Islands - The Arm's Way


1. Swan (Life After Death)
2. Humans
3. Don't Call Me Whitney, Bobby
4. Rough Gem
5. Tsuxiit
6. Where There's A Will, There's a Whalebone
7. Joggin Gorgeous Summer
8. Volcanoes
9. If
10. Ones

4 commentaires:

Tibö a dit…

Je te rejoins sur le côté "papier-peint", où trop d'idées tue l'idée...

Sauf que je voue une passion pour le papier-peint :p

Fa_sol a dit…

tu rêverai donc de voir ton appart tapissé avec cette superbe pochette ?
:D

Anonyme a dit…

Pas encore vraiment ecouté ce nouvel album mais ça me chiffone que tu mettes Islands dans la catégorie de "branleurs" et surtout accompagné de cette définition: "aimer se faire du bien tout en se foutant pas mal des autres"... sur quoi te base-tu pour dire ça!? Je ne pense pas que ce soit vrai.
Me réfèrant à ce que j'ai vu sur scène au point FMR c'est plutôt un groupe sympa, qui prend vraiment du plaisir à faire ce qu'il fait et surtout: qui s'eclate! Alors OUI ça fuse dans tous les sens, et à ce que j'ai entendu ils en ont mis de bonnes couches sur leur dernier opus... après que ça plaise ou pas c'est une autre histoire ;)

Fa_sol a dit…

Oui bah voilà, ça me plait pas :p

Non mais comme je le dis, j'ai aimé leur premier album, et leur concert du point FMR. Ce qui fait que j'attendais d'autant plus ce Arm's way !

Je peux pas me forcer à aimer, car c'est Islmands non plus, ni me forcer à l'écouter en boucle "1984-spirit" jusqu'à me persuader que oui, c'est le meilleur album de la planete.
Je retrouve pas ce que j'aimais chez eux, sauf sur Creeper.

Le terme de branleur musical est surement un peu fort, mais bon, eux aussi ils y vont un peu fort avec ces multi-tartines de beurre. Certes allégé le beurre, mais fout toi un pot de bridélice entier dans le gosier, tu vas en vomir d'écoeurement.